Créer un site internet
Famille du Chevalier Goybet

Charles Dullin et son théâtre école ''l'Atelier'' révèle la vocation de Jean Vilar, fondateur du Festival d'Avignon

Charles Dullin,  ((Savoie)) -( ( Paris)), est un metteur en scène, acteur de théâtre et de cinéma français. Son théatre et école, ''l'Atelier'' révelera la vocation de Jean  Vilar, fondateur  du festival d'Avignon 

Louise Goybet (1753-1827), épouse Dominique Dullin (1740-1810) en 1766, arrière-grand-mère de Charles Dullin (1885-1949)11.

https://gw.geneanet.org/reynaudchrystel?n=dullin&oc=&p=charles

Généalogie des Dullin de Yenne

Chateau de Bornessant ayant appartenu aux Dullin et aux Goybet

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/un-quart-dheure-avec-charles-dullin-1ere-diffusion

L'héritage de Charles Dullin

''Il reste surtout l'influence des représentations de l'Atelier, de ses créations de nouveaux auteurs, ses remises en question, ses risques, tout ce dont a hérité le théâtre d'aujourd'hui. Dans quelle mesure l'esprit de Charles Dullin a-t-il, consciemment ou non, influencé les directeurs actuels ? Jean Vilar, au TNP [théâtre national populaire. - NDLR.], Jean-Louis Barrault, Marguerite Jamois, tant d'artistes ont eu à faire à lui !''

Jacques DUFILHO.in Célébrations nationales 2000, édité par le ministère de la Culture et de la Communication

 

Jean Louis Barrault sur Dullin :  '' Ce qui se dégage de Dullin, c’est un mélange de jeunesse, d’enthousiasme, de révolte, de virginité et d’enfance''

 

 Charles Dullin crée  L'Atelier en 1921, où il s'attache à retrouver les fondamentaux de l'art théâtral, proche de celui des saltimbanques 2. En 1922  le cinéma le Montmartre ayant fermé ses portes après avoir été un théatre , le comédien et metteur en scène Charles Dullin rachète la salle, la rebaptise Théâtre de l’Atelier et en devient directeur. Souhaitant faire de ce théâtre un lieu d’excellence et de recherche théâtrales, il précise que son théâtre sera celui « de la poésie et de la réflexion 3 ».Jusqu’en 1940, Dullin révèle de nombreux auteurs dont Marcel AchardAlexandre Arnoux et Bernard Zimmer et permet la confirmation de tempéraments dramatiques comme ceux de Jules RomainsArmand Salacrou ou Jean Cocteau.

Ce théatre de recherche théatrale dirigé par Dullin, sera également la révélation de Jean Vilar, fondateur du festival d'avignon

https://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-vilar/1-la-creation-du-festival-d-avignon/

 En 1940, Charles Dullin cède le Théâtre de l'Atelier à André Barsacq, qui était son décorateur depuis 1927. Il prend alors la direction du Théâtre Sarah-Bernhardt, rebaptisé Théâtre de la Cité (actuel Théâtre de la Ville). Il y déplace son école d’art dramatique (dont les professeurs sont alors Fernand LedouxJean-Louis BarraultMadeleine Robinson et Jean-Paul Sartre)

 

De son école, sortent  également Antonin ArtaudRoger BlinJean-Louis BarraultJean VilarMarguerite Jamois… Avec Louis Jouvet, également issu du Vieux colombier, Gaston Baty, et Georges Pitoëff, Dullin fonde Le Cartel en 1927, pour lutter contre la commercialisation du théâtre1. Ils préconisent un théâtre d'art et de recherche, autour du retour aux textes, de la relecture des classiques et découverte des auteurs étrangers (Ibsen, Tchekov…). Neuf années plus tard, Baty, Dullin et Jouvet sont appelés avec Copeau à la Comédie-Française par Édouard Bourdet, pour la moderniser.

Cartel_des_quatre

Théâtre de l'Atelier

Une école qui perdure au XXIième siècle avec de nouveaux outils de communication, mais un même esprit 

https://ecolecharlesdullin.fr/l-ecole/notre-histoire/

 

Charles  Dullin , Acteur et metteur en scène de théatre et cinéma

Charles Dullin

Données clés
Naissance
YenneFrance
Nationalité Drapeau de France Français
Décès  (à 64 ans)
Paris, France
Profession Acteur
Metteur en scène et Directeur de Théâtre

 

Charles Dullin, né le 1 à Yenne (Savoie) et mort le  à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, est un metteur en scèneacteur de théâtre et de cinéma français. Il est l'un des fondateurs en 1927 du Cartel des quatre avec Louis JouvetGaston Baty et Georges Pitoëff.

 

Sommaire

  

 

Biographie

La naissance d'une vocation

    La maison forte du Châtelard, lieu de naissance de Charles Dullin.

Charles Edouard François Marie Dullin naquit à Yenne en 1885. Issu d'une vieille famille savoyarde, il était le dernier né des dix-huit enfants du notaire Jacques Dullin (1821-1902), propriétaire à Yenne du château du Châtelard, et de son épouse Camille Vouthier (1844-1901) 2. Selon le vœu de sa mère, qui souhaitait faire de son dernier fils un prêtre 3, il entre en 1896 au Petit Séminaire de Pont-de-Beauvoisin (Savoie). Ce n'est qu'après la mort de ses parents que Charles Dullin, âgé de dix-sept ans, quitte le Séminaire et commence à s'orienter vers le théâtre. Il habite d'abord Lyon, chez l'une de ses sœurs, et exerce différents emplois (chez un huissier de justice, dans une bonneterie, etc.) qui ne lui conviennent guère. Il se lie d'amitié avec Henri BéraudAlbert Londres, Achille Berger et Georges Rouquayrol, tous jeunes et désargentés. En 1903, ils décident de quitter Lyon pour Paris.

Charles Dullin joue son premier rôle au théâtre des Gobelins dans les Aventures du Capitaine Corcoran (1904). Ce n’est qu’un très modeste début et, dans le même temps, il déclame des vers (notamment BaudelaireVerlaine et Villon) au cabaret du Lapin Agile. Il joue également de petits rôles pour le Théâtre de Grenelle (sous la direction de Larochelle). Il entre en 1906 au Théâtre de l'Odéon dirigé par André Antoine (qui l’avait remarqué au Lapin Agile), où il interprète le rôle de Cinna dans Jules César. Mais c’est en 1911 que Charles Dullin rencontre son premier véritable succès. Il est remarqué au Lapin Agile par Robert d'Humières que sa récitation de la « Ballade des Pendus » de Villon impressionne. C’est donc au Théâtre des Arts(dirigé par d’Humières), que Dullin crée son premier grand rôle, celui de Smerdiakov dans Les Frères Karamazov de Dostoïevski, mis en scène par Jacques Copeau.

Sous l’égide de ce dernier et en collaboration avec Louis Jouvet (qui tenait aussi un rôle dans les Frères Karamazov), Charles Dullin participe à la création du Théâtre du Vieux-Colombier en 1913. Devenu le bras droit de Copeau, il séjourne chez lui dans sa propriété du Limon où se réunit la troupe qu’ils ont su constituer : Blanche Albane, Jane Lory, Roger KarlJean VillardSuzanne Bing et Louis Jouvet. Il perfectionne son jeu du personnage d’Harpagon dans l’Avare de Molière, qui sera vraiment sa « spécialité » tout au long de sa carrière, ayant même le physique adéquat puisqu’un début de convulsions dans sa petite enfance avait laissé à Dullin une colonne vertébrale voutée qui lui donnait un aspect particulier. Il joue aussi L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel. C’est durant cette période qu’il réfléchit sur la nécessité de fonder personnellement une école d’art dramatique et une compagnie théâtrale4.

L'homme de théâtre

En 1914, il est réformé mais rejoint le front comme engagé volontaire dans un régiment de dragons à pied. Durant deux ans, il vit dans les tranchées et récite des vers pour les soldats. Il est blessé en 1917 et démobilisé. Dullin quitte donc la France et rejoint la troupe du Vieux-Colombier aux États-Unis. C’est donc avec Copeau, au Garrick Theater de New York, qu’il continue l’aventure.

De retour en France en 1919, il quitte le Vieux-Colombier et entre dans la troupe de Firmin Gémier, avec qui il joue entre autres La Mégère apprivoisée de Shakespeare. En 1920 Charles Dullin épouse une comédienne de l’Odéon, Marcelle Jeanniot, fille du peintre Pierre Georges Jeanniot. Il part en tournée avec Gémier en Allemagne occupée. Mais l’idée d’avoir personnellement une compagnie théâtrale le tente. Il quitte donc Gémier à son retour en France et part en juillet 1921 pour le hameau de Néronville (Château-Landon, Seine et Marne) où il joue sur des tréteaux. Marguerite Jamois (ancienne comédienne de Gémier), Madeleine Bérubet et Lucien Arnaud l’accompagnent 5.

Cette compagnie nouvelle prend le nom d’Atelier, par un manifeste qui indique que « l’Atelier n’est pas une entreprise théâtrale, mais un laboratoire d’essais dramatiques ». Elle s’installe à Paris n°7 rue Honoré Chevalier, près de Saint-Sulpice, rue des Ursulines, au Vieux-Colombier (invité par Copeau) avant de se fixer définitivement en octobre 1922 place Dancourt, dans l’ancien Théâtre Montmartre, qui devient l'Atelier. Ce nouveau théâtre, où Dullin transmet les leçons reçues de Copeau (formation des comédiens et priorité du texte), rencontre un vif succès avec Chacun sa Vérité de Pirandello et Voulez-vous jouer avec moa ? de Marcel Achard. Il monte aussi des auteurs contemporains comme Armand Salacrou, sans exclure les classiques tel Shakespeare ou Aristophane, et rencontre des succès critiques grâce aux mises en scène de Volpone de Ben Jonson (1928, adapté par Jules Romains et Stefan Zweig) et de L’Avare 6 de Molière. Avec Louis JouvetGaston Baty et Georges Pitoëff en 1927, il fonde le « Cartel des Quatre », visant à faire entendre le théâtre non mercantile et l’opposition au Théâtre « de boulevard ». En 1930, il s’installe dans un hameau de la ville de Crécy-la-Chapelle où il écrira plusieurs scènes.

En 1933, alors que la menace de guerre se précise, est joué à l’Atelier La Paix d’Aristophane. En 1940, Charles Dullin cède le Théâtre de l'Atelier à André Barsacq, qui était son décorateur depuis 1927. Il prend alors la direction du Théâtre Sarah-Bernhardt, rebaptisé Théâtre de la Cité (actuel Théâtre de la Ville). Il y déplace son école d’art dramatique (dont les professeurs sont alors Fernand LedouxJean-Louis BarraultMadeleine Robinson et Jean-Paul Sartre). C’est donc au Théâtre de la Cité qu’est créée par Dullin en 1943 Les Mouches.

Durant cette période, il se sépare de son épouse Marcelle Jeanniot et vit avec sa compagne Simone Jollivet. Il habite à Paris, n°49 rue de La Tour-d'Auvergne, dans un appartement qui avait abrité au siècle précédent Juliette Drouet, et fait de fréquents séjours dans la maison que possède Simone Jollivet à Férolles (Crécy-la-Chapelle). Il y retrouve Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre, cousin de S. Jollivet.

À la suite de graves démêlés avec la ville de Paris, Charles Dullin quitte la direction du Théâtre de la Cité en 1947. Il refuse la direction d’un théâtre européen à Genève, et rejoint l’équipe du Théâtre Montparnasse, dirigé par une de ses anciennes élèves de l'Atelier, Marguerite Jamois. Il y crée l'Archipel Lenoir de Salacrou. Au cours d’une tournée à Lyon (où il monte la Marâtre de Simone Jollivet), il tombe gravement malade. Dullin meurt le 11 décembre 1949, à l’Hôpital Saint-Antoine à Paris.

Avec le Cartel des Quatre et aux côtés d'André BarsacqJean-Louis BarraultJean Vilar et Jean-Paul Sartre, Dullin a fait partie du mouvement de renouvellement français qui aboutira à un « théâtre décentralisé populaire ». Réputé pour la qualité de ses cours, à base d'improvisation, de mime et d'étude des classiques, il a eu entre autres pour élèves Madeleine RobinsonJean MaraisJean-Jacques LagardeMarcel MarceauJean VilarJean-Louis BarraultRoger BlinRoland PetitJacques DufilhoGeorges VandéricAlain CunyIsaac Alvarez et Tonia Cariffa.

Comédien

Années 1900

Années 1910

Années 1920

Années 1930

Années 1940

Metteur en scène

1921-1922

Théâtre de l'Atelier

1922-1930
1931-1940

Théâtre de Paris

1940-1941

Théâtre de la Cité, Théâtre Sarah Bernhardt

Cinéma

Publications

  • Souvenirs et notes de travail d'un acteur, Odette Lieutier éditeur, 1946, (notice BnF no FRBNF32055087) ; réédition Librairie théâtrale, 1985 (ISBN 273490022X)
  • Ce sont les dieux qu'il nous faut, édition établie et annotée par Charles Charras, préface d'Armand Salacrou, collection Pratique du théâtre, Éditions Gallimard, 1969, (notice BnF no FRBNF32987929)
  • Charles Dullin, choix de textes par Joëlle Garcia, collection Mettre en scène, Actes Sud, 2011 (ISBN 2330001797 et9782330001797)

Hommages

Plusieurs théâtres en France portent son nom :

Festivals - Rencontres théâtrales
  • les Rencontres Charles Dullin 8 qui deviennent Les Théâtrales Charles Dullin en Val-de-Marne
  • la Biennal Charles Dullin9 à Aix-les-Bains (Savoie) dans le cadre prestigieux du Théâtre du Casino Grand Cercle, remise du prix national de théâtre amateur Charles Dullin.
  • Cie Théâtre de l'Horizon / l'Industrie Théâtre à Bourg-en-Bresse Ain situé au 7 rue de l'Industrie10.

En 1957, la Place Dancourt, située devant le théâtre de l'Atelier, devient en son hommage la place Charles-Dullin. Depuis 1979, une rue Charles-Dullin existe à Reims. On trouve également une Rue Charles Dullin ainsi qu'une Impasse Charles Dullin à Crecy la Chapelle (Seine et Marne). Enfin la place principale de son village de Yenne, en Savoie, porte maintenant son nom.

Alliances

Louise Goybet (1753-1827), épouse Dominique Dullin (1740-1810) en 1766, arrière-grand-mère de Charles Dullin (1885-1949)11.

Notes et références

  1.  Acte de naissance no 22 (vue 77/268) du registre d'état civil des naissances, mariages et décès de Yenne (cote : 3E 3171) [archive]L'acte a été rédigé le 14 mai 1885 et il est né le 12 mai 1885. Avec mention marginale de son décès, en ligne sur le site des archives départementales de la Savoie.
  2.  Jacques Dullin était par ailleurs le cousin du Sénateur-avocat Pierre Dullin de Bornessant et de François-Marie Vibert de Massigny, évêque de Saint Jean de Maurienne
  3.  Charles Dullin ou les Ensorcelés du Châtelard, par Pauline Dullin
  4.  Colonel Louis Dullin, la famille savoyarde de Charles Dullin
  5.  Alexandre Arnoux, Charles Dullin, Portrait Brisé
  6.  « L'avare - acte 4, sc. 6, monologue d'Harpagon (Molière) Charles Dullin » [archive], sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris(consulté le 13 décembre 2017)
  7.  Propos d'André Degaine lors de l'émission radiophonique Le Masque et la Plume diffusée sur France Inter le 3 mai 2009.
  8.  Rencontres Charles Dullin [archive]
  9.  Biennale Charles Dullin [archive]
  10.  /spectacles tout public / Charles Dullin, le jardinier d'homme [archive]
  11.  Paul Hamon, Charles Dullin et sa famille. Généalogie des Dullin d'Yenne, imprimerie Allier, Grenoble, première édition 1957, [réf. incomplète](Texte reproduit dans la gazette de l'ile Barbe [archive]).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Sarment, Charles Dullin, Paris, éditions Calmann-Lévy, 1950.
  • Alexandre Arnoux, Charles Dullin : portrait brisé, Paris, éditions Émile-Paul Frères, 1951.
  • Lucien Arnaud, Charles Dullin, préface de Jean Vilar, volume 2 de la collection Le Théâtre et les Jours, L'Arche éditeur, Paris, 1952.
  • Pauline Teillon-Dullin et Charles Charras, Charles Dullin ou les Ensorcelés du Châtelard, préface de Jean-Louis Barrault, suivi de lettres de Charles Dullin à sa sœur Pauline, Société d'histoire du Théâtre, Paris, éditions Michel Brient, 1955. Réédition de 1980, Les Enfants du Chatelard éditions du Prieuré.
  • Clément Borgal, Metteurs en scène, éditions Fernand Lanore, 1963.
  • Paul-Louis MignonCharles Dullin, éditions de La Manufacture, Paris, 1990.
  • Marie-Françoise Christout, Noëlle Guibert et Danièle Pauly, Théâtre du Vieux-Colombier, 1913-1993, éditions Norma, 1993.
  • Chantal Meyer-Plantureux, Les Enfants de Shylock, ou l'Antisémitisme sur scène, Paris, éditions Complexe, 2005 (ISBN 2804800245 et 9782804800246) Lire en ligne [archive] sur Google livres
  • Min Tian, "Theater of Transposition: Charles Dullin and the East Asian Theater", Comparative Drama 48.4 (Winter 2014): 333-370.

Documentaire

Liens externes

 Encinémathèque consacrée à Charles Dullin 

 

 

 
Charles Dullin

 

 

Château du Châtelard, Yenne, 8 mai 1885 -

 

 

Paris, 11 décembre 1949

 

Charles Dullin est mort le 11 décembre 1949, et l'État a fait du cinquantenaire de sa mort une célébration nationale.

http://www.jaillard.net/39dullin.php

 

µ

 

Charles Dullin est mort le 11 décembre 1949, et l'État a fait du cinquantenaire de sa mort une célébration nationale.

D'abord commis puis clerc d'huissier, Charles Dullin s'est ensuite illustré au théâtre. Acteur dans la troupe de Jacques Copeau au théâtre du Vieux-Colombier, avec notamment Louis Jouvet et Valentine Tessier, il prit le 14 octobre 1922 la direction du théâtre de Montmartre, fondé en 1822 place Dancourt (actuellement place Charles-Dullin) à Paris XVIIIe par les Seveste, qui en avaient fait une école d'application pour les jeunes comédiens, le théâtre des Jeunes Elèves. Sous le nouveau nom de théâtre de l'Atelier, il y développa cette double activité, avec une troupe théâtrale et une école professionnelle d'art dramatique. Dans son activité de metteur en scène, il remporta de nombreux succès malgré l'éclectisme de ses spectacles : les classiques français, Aristophane, Calderon, Pirandello, mais aussi ses contemporains et notamment l'avant-garde, Jules Romains, Marcel Achard, Steve Passeur, Armand Salacrou ; son plus grand succès fut Volpone de Jules Romains et Stefan Zweig d'après Ben Jonson, en 1928 ; le dernier fut La terre est ronde d'Armand Salacrou, à la fin de 1938. Avec Gaston Baty, Louis Jouvet et Georges Pitoëff, il constitua de 1927 à 1940 le Cartel des Quatre pour défendre ensemble leur indépendance respective. Il quitta l'Atelier en 1940 pour s'installer au théâtre de Paris, plus grand. Il est enterré au cimetière de la Chapelle-sur-Crécy ( commune de Crécy-la-Chapelle), où lui a été érigé un monument.

Charles Dullin (la Famille Goybet, 11,693 H, supplément de la Gazette, n°11) était cousin remué de germains de Jules Goybet, grand-père d'Henri Jaillard, Magdeleine Lepercq et Lison (Louise) de Raucourt.

 

 

µ

 

Cela a commencé pour moi à Barèges, dans la pharmacie de ma soeur, un jour de l'été 1938. J'avais eu la chance de rencontrer une comédienne de chez Charles Dullin : Madeleine Lambert. Je lui ai posé la question : "Que faut-il faire pour faire du théâtre ? - Il n'y a qu'une seule voie : il faut aller à Paris, au théâtre de l'Atelier, chez Charles Dullin." Je suis allé à Paris, où j'ai assisté à l'une des représentations de Plutus, d'après Aristophane, qui se jouait à ce moment-là, et j'ai demandé à rencontrer Monsieur Dullin.

Monsieur Dullin avait un regard impressionnant. Il vous observait, il vous jaugeait, il vous jugeait de ses yeux grands ouverts. Il m'a demandé si je montais à cheval. Il m'a simplement dit de m'inscrire à l'Ecole et cela fut le tournant de ma vie.

 

 

Des disciples plutôt que des élèves

 

Charles Dullin, par Ferdinand Billard, in Conferencia, journal de l'université des annales, 5 avril 1927, p. 375.

 

 

C'est grâce à lui que j'ai découvert l'âme du théâtre : le respect du texte et de l'auteur, le respect du public, l'écoute et le respect des partenaires.

À l'École, nous apprenions l'improvisation, le placement de la voix, la respiration, la diction, le mime avec Jean-Louis Barrault, la comédie moderne et classique et, le samedi, le cours de Charles Dullin. Nous devions prendre longtemps à l'avance notre tour. Il y avait à ce moment-là des visages connus : Madeleine Robinson, Jean Marais, un jeune élève qui s'appelait Roland Petit ; des élèves anglais, espagnols, hongrois, russes, yougoslaves, etc.

Je me liai très vite avec une jeune fille très brune du nom d'Olga. Elle avait pour amie une blonde d'origine russe. L'une s'appelait Olga Kecheliewitch, l'autre Olga Kosakewitch. Très vite, je me liai également avec un élève qui s'appelait Pierre Latour, un des créateurs de la pièce En attendant Godot. Un peu plus tard, il y eut un personnage très particulier : Alain Cuny.

Madame Dullin enseignait chez elle, boulevard Pereire. C'est elle qui me recommanda à Marcel Achard, qui me fit tourner dans le Corsaire, sous la direction de Marc Allegret. Auparavant, j'avais été engagé dans la compagnie des Quatre-Saisons à la suite d'une audition. Il y avait là Maurice Jacquemont, Michel Vitold, René Dupuy, Svetlana Pitoëff, André Chlesser, Jean Dasté. Ce furent mes premiers débuts au théâtre, en 1939 : sous la tour Eiffel, pour son cinquantenaire, sous la tente du cirque Fanny.

Charles Dullin m'a tout appris. Je lui dois tout. Je le dis souvent, Charles Dullin n'avait pas des élèves, il avait des disciples. Je n'ai jamais joué un rôle sans me dire : " Est-ce que je ne le trahis pas ? Serait-il content de moi ? Lui suis-je vraiment fidèle ?" Il est là toujours présent, il me juge, il m'écoute, il me regarde.

Etant élèves à l'Atelier, nous avions le droit d'assister aux répétitions, aux indications, et à la mise en scène de Charles Dullin. Nous avions également la possibilité de demander des places à l'un des théâtres du Cartel : à l'Athénée-Louis-Jouvet, aux Mathurins chez Georges Pitoëff, au théâtre Gaston-Baty (le théâtre Montparnasse) chez Marguerite Jamois.

 

 

L'héritage de Charles Dullin

 

Il est impossible d'imaginer le caractère, la poésie, l'amour et la connaissance des hommes si l'on n'a pas lu Charles Dullin ou les ensorcelés du Châtelard, l'ouvrage écrit par la soeur aînée de Charles Dullin et par Charles Charras, qui fut le secrétaire fidèle de Charles Dullin jusqu'à sa mort. De même, il est impossible de ne pas avoir lu le livre que Lucien Armand lui a consacré. Lucien Armand qui fut le directeur de l'École depuis les premiers jours de l'Atelier.

Aujourd'hui, on peut se demander ce qui reste de cette vie intense, tourmentée, sans cesse à la recherche d'une autre vérité, d'une autre évasion, comme si l'acquis n'existait pas... Combien de succès stoppés par les difficultés, les budgets problématiques...

Il reste surtout l'influence des représentations de l'Atelier, de ses créations de nouveaux auteurs, ses remises en question, ses risques, tout ce dont a hérité le théâtre d'aujourd'hui. Dans quelle mesure l'esprit de Charles Dullin a-t-il, consciemment ou non, influencé les directeurs actuels ? Jean Vilar, au TNP [théâtre national populaire. - NDLR.], Jean-Louis Barrault, Marguerite Jamois, tant d'artistes ont eu à faire à lui !

 

 

Après l'Atelier

 

Après le succès du film le Miracle des loups de Raymond Bernard (1924), où il incarnait Louis XI, les Américains ont proposé à Charles Dullin des contrats très substantiels. Il a toujours refusé, jugeant qu'il se trahirait. Il faudrait laisser l'Atelier et abandonner le travail de tant de tours de force. Madame Dullin n'avait-elle pas dû vendre son argenterie pour purger une situation dramatique ?

Pourtant, en 1940, Dullin céda l'Atelier à André Barsacq. Il alla s'installer au théâtre de Paris pour jouer Mamouret de Jean Sarment, puis définitivement, croit-il, en 1941 au théâtre de la Cité, ex-théâtre Sarah-Bernhardt. Là, durant la saison 1941-1942, il crée trois spectacles : la Princesse des Ursins de Jollivet, la Volupté de l'honneur de Pirandello et les Amants de Galice de Lope de Vega, avec Serge Reggiani et Lise Delamare.

Cela jusqu'en 1947 où il est obligé d'abandonner la Cité. Il est accueilli par une de ses anciennes élèves, Marguerite Jamois, dans son théâtre Montparnasse-Gaston-Baty, où il crée la pièce d'Armand Salacrou l'Archipel Lenoir. Puis, c'est la tournée de l'Archipel Lenoir, suivie d'une tournée Jean Richard en Allemagne occupée. Il y joue le Faiseur et l'Avare, très bien accueillis.

Après, c'est la tournée de la Marâtre de Balzac et de l'Avare, la souffrance et la fin à l'hôpital où il meurt. C'était en 1949, déjà cinquante ans ! C'était hier, je serai bientôt dans ma quatre-vingt-cinquième année. Aujourd'hui, il est important de souligner l'existence du cours Dullin, où Madame Hermande-Bosson et Charles Charras, et les fidèles, Madeleine Robinson, Catherine Le Couey, sont toujours vivants et présents.

 

Jacques DUFILHO.

in Célébrations nationales 2000,

édité par le ministère de la Culture et de la Communication,

direction des Archives de France,

délégation aux Célébrations nationales, 

Paris, 1999, p. 130-132.

  In La gazette de l'île Barbe n° 39 

http://www.jaillard.net/39dullin.php

 

Commémoration Nationale Charles Dullin en 1999

 

Jean Louis Barrault rend hommage à Charles Dullin 

 

Hommage A  Charles Dullin gallica.bnf.

Jean Vilar , fondateur du festival d'Avignon formé par Charles Dullin

 

 

 Charles Dullin évoque la création de l'atelier

Une histoire vécue comme les flux et les reflux d'une mer se fracassant sur un roc, dont la résistance est sans cesse mise à l'épreuve. Un matériau omniprésent chez Jean Vilar, né à Sète en 1912, au sein d'une famille modeste, laïque qui défend les valeurs républicaines. Il grandit au milieu de la littérature classique que son père autodidacte affectionne.

 

Il quitte sa région en 1932 et monte à Paris pour achever ses études littéraires ; parallèlement il est surveillant dans un collège. Sa passion pour la philosophie - Montesquieu, Rousseau, Diderot… - participe à ses réflexions politiques dans un pays en pleine crise.

 

L'aventure lui permet d'assister à une répétition de Richard III, orchestrée par le metteur en scène Charles Dullin à l'Atelier Théâtre. Un instant décisif dans sa vie puisqu'il s'inscrit à ses cours d'art dramatique. Il devient second régisseur et apparait pour la première fois, comme figurant dans "le Faiseur" de Honoré de Balzac - 1935.

 

A propos de Charles Dullin :

 "… j'ai compris que sans l'émotion, sans la sincérité profonde et généreuse de l'interprète, notre métier n'est rien, rien que grimace."  Jean Vilar, 1946. Et  vingt ans plus tard  "Je lui dois le souci de la qualité, un certain goût de l'exigence…" Jean Vilar, 1965.

Des valeurs nourricières dans l'esthétique de ses mises en scène qui impactent aussi son engagement culturel.

Radioscopie Jean Vilar 02/11/1968   

 

https://www.franceculture.fr/theatre/jean-vilar : Entretien avec Agnes Varda en 1966

 

Il est enrôlé par André Clavé en 1941 comme auteur pour sa Compagnie de la Roulotte et découvre un nouveau public lors des représentations dans les villes et villages français.

Deux ans plus tard, il crée la Compagnie des Sept, ainsi que sa première association d'abonnés. Son premier succès à double titre - metteur en scène et interprète dans le rôle de Thomas Becket - se joue au théâtre du Vieux Colombier (150 représentations) - Meurtre dans la cathédrale de T.S. Elliot, en 1945.

La même année, René Char et Christian Zervos (et sa femme Yvonne), organisateurs d'une exposition d'arts plastiques contemporaine au Palais des Papes, lui proposent de jouer à cette occasion, Meurtre dans la cathédrale.

Il décline tout d'abord considérant l'espace trop vaste et « informe », puis revient avec trois pièces peu en vogue ou méconnues du public : Richard II de William Shakespeare, Tobie et Sara de Paul Claudel et Terrasse du midi de Maurice Clavel.

Jean Vilar, sa troupe et l'âme de Shakespeare inaugurent et prennent possession du cadre imposant et grandiose de la Cour d'Honneur du Palais. Une rencontre magique qui scelle, les noces du Théâtre et de la Cité des Papes.

 

Les premières années, le festival est l'œuvre d'un homme, Jean Vilar engage sa volonté militante pour diffuser vers le plus grand nombre, et en particulier vers les jeunes une culture théâtrale. 

 

Jeanne Moreau, Georges Wilson, Daniel Sorano, Maria Casarès et bien d'autres acteurs de la troupe portent le projet à bout de bras, assistés par les habitants qui s'investissent dans l'aventure. Les spectateurs assistent enthousiastes, à la reformulation d'un théâtre jusqu'alors confiné dans ses lieux de représentation conventionnels, pour un théâtre qui prend des risques et rencontre un public fervent et passionné.

 

Pour la 5e édition, Gérard Philipe rejoint la troupe et joue Le Cid de Pierre Corneille et le Prince de Hombourg de Heinrich Von Kleist en 1951. Sa popularité profite au Festival et son succès croissant réveille les pouvoirs publics plus décidés à faire place au Théâtre national populaire (TNP).

 

Toujours en 1951, Jeanne Laurent nomme Jean Vilar à la tête du TNP. Une nouvelle expérience qui consolide sa volonté de faire du théâtre, un service public. Il prône des tarifs accessibles au plus grand nombre, la gratuité de services et multiplie les créations de textes classiques sur fond dépouillé, français et étranger (comme Bertolt Brecht, dramaturge et poète allemand).

 

À l'issu une association des amis du théâtre populaire est créée et il relance la revue « Bref » enfantée par Firmin Gémier - inventeur en 1911, du théâtre national ambulant. Un autre homme engagé y participe, Antoine Vitez, qui défend l'idée, « un théâtre élitaire pour tous », tandis que Jean Vilar rêve d'un théâtre pour Tous…

 

À partir de 1964, Jean Vilar se consacre en priorité à la direction du Festival d'Avignon qu'il souhaite ouvrir vers d'autres formes d'expression artistiques. Il invite des metteurs en scène, inclut la danse, et le cinéma. Il inaugure de nouveaux lieux de représentation dans la ville. Pendant quatre semaines, le festival envahit la ville. Il veut faire du festival un lieu d'échange et de réflexion sur la société.

 

En 1968, juste après les révoltes étudiantes du mois de mai, Jean Vilar affronte une jeunesse radicale et contestataire. Il meurt le 28 mai 1971.

 

Paul Puaux, son fidèle ami et assistant reprend le flambeau et poursuit l'aventure d'un festival qui, plus que jamais, crée l'événement. Il ouvre la programmation vers de nouvelles formes d'expression : rencontres, cinéma, lectures, débats, créations musicales, théâtre pour enfants. Lorsque Paul Puaux démissionne en 1979 pour se consacrer à la direction de la Maison Jean Vilar, c'est la fin d'un cycle.

 

Son successeur, Bernard Faivre d'Arcier s'attelle à la tâche, puis Alain Crombecque entre 1985 à 1992, et de nouveau Bernard Faivre d'Arcier jusqu'en 2003.En septembre 2003, Hortense Archambault et Vincent Baudriller prennent la direction du Festival. 


 

© Textes : Christine Limont - chrislimont@live.fr

Remerciements à Melly Puaux de l'Association Jean Vilar qui a aidé à la rédaction du texte.

 

 

Jean Vilar

Description de cette image, également commentée ci-après

Affiche pour le centenaire de la naissance de Jean Vilar (1912-2012).

Données clés
Nom de naissance Jean Louis Côme Vilar
Naissance
Sète
Décès  (à 59 ans)
Sète
Activité principale

Directeur de théâtremetteur en scènecomédien,

créateur et directeur du Festival d'Avignon de 1947 à 1971 et directeur du Théâtre national populaire de 1951 à 1963.
Style

ThéâtreCinémaLittérature

Lieux d'activité ParisAvignon
Années d'activité 1935-1971
Éditeurs GallimardGrassetL'ArcheCahiers Théâtre LouvainAssociation Jean VilarL'Avant-scène théâtre
Maîtres Charles DullinAlain
Conjoint Andrée Schlegel-Vilar (1916-2009)
Site internet http://www.maisonjeanvilar.org

Œuvres principales

Le Théâtre, service public - Gallimard, 1975.

 

Jean Vilar, né le  et mort le  à Sète, est un comédien de théâtre et de cinéma, un metteur en scène et un directeur de théâtre français1.

Créateur du Festival d'Avignon en 1947 qu'il dirige jusqu'à sa mort en 1971 et directeur du Théâtre National Populaire (TNP) de 1951 à 1963.

 

Sommaire

  

 

Biographie de Jean Vilar

Atelier Théâtre Jean Vilar
de Louvain-la-Neuve

 

 

Naissance et entrée dans le théâtre

Jean Vilar naît à Sète le 25 mars 1912, avec le prénom de Jean-Louis-Côme. Fils de très modestes boutiquiers tenant une boutique de mercerie-bonneterie (fondée par Côme Vilar, le grand-père), son père exige de lui une heure de violon quotidienne et lui fait découvrir les classiques au travers des éditions populaires de l’époque 2.

En 1932, il quitte son univers provincial après des études secondaires sans relief. Il « monte » à Paris où il suit des études de Lettres à la Sorbonne, tout en étant pion au collège Sainte-Barbe 3. Assistant par hasard à une répétition de Richard III de Shakespeare par Charles Dullin, au Théâtre de l'Atelier, il trouve sa vocation. Second régisseur, il suit les cours de celui dont il restera l’élève 4.

Sa première apparition sur scène a lieu en 1935, dans la figuration du Faiseur de Balzac au Théâtre de l'Atelier.

Il fait son service militaire à Hyères en 1937.

En 1941, d’abord chargé de mission à Jeune France, il rejoint La Roulotte, jeune troupe itinérante dirigée par André Clavé. Il effectue de nombreuses tournées en province et découvre le plaisir de jouer devant des publics populaires. Ayant intégré la compagnie en tant qu'auteur, il écrit La Farce des filles à marier et Dans le plus beau pays du monde.

1942 marque la création de sa propre compagnie dite des Sept. Pour sa première mise en scène, il choisit La Danse de Mort de Strindberg. En 1943, il monte Orage de Strindberg au Théâtre de Poche à Montparnasse et Césaire de Jean Schlumberger. En 1945, sa mise en scène et son interprétation de Meurtre dans la cathédrale de T. S. Eliot au Théâtre du Vieux-Colombierremportent un immense succès (150 représentations).

En 1946, André Barsacq le met en scène au Théâtre de l'Atelier dans Roméo et Jeannetted'Anouilh avec Maria Casarès et Michel Bouquet et Henri IV de Luigi Pirandello.

1947-1971 : le TNP et Avignon

En 1947, à l’initiative de René Char, la Semaine d'Art en Avignon, en septembre, est liée à une grande exposition d’art contemporain. Trois créations dans trois lieux différents, cour d'honneur du palais des papes, verger d'Urbain V et théâtre municipal, réunissent un peu plus de 4 000 spectateurs. Cette « semaine » devient « festival » l'année suivante. Jean Vilar le dirigera jusqu'à sa mort en 1971.

Vilar est nommé par Jeanne Laurent directeur du palais de Chaillot en août 1951 ; il rend au lieu son nom d'origine, Théâtre national populaire - TNP, créé par Firmin Gémier en 1920. Le palais de Chaillot étant indisponible (occupé par l’ONU jusqu’en 1952), Vilar emmène le TNP dans les banlieues parisiennes. Il assure ainsi les premières représentations du Cid avec Gérard Philipe et crée Mère Courage lors des week-ends de Suresnes, en novembre.

En 1952, la première représentation du TNP à ChaillotL'Avare (avril), inaugure une impressionnante série de créations : en 12 ans, le palais de Chaillot enregistrera 5 193 895 entrées (dont 486 000 la dernière année), soit en moyenne 2 336 spectateurs par représentation, et plus de 30 pays étrangers visités.

En novembre 1959, Vilar ouvre une seconde salle pour le TNP, le Théâtre Récamier, réservé aux auteurs contemporains. Malgré les œuvres d’Armand GattiRené de ObaldiaBoris VianRobert Pinget et Samuel Beckett, il ne rencontre pas le succès escompté et renonce à cette expérience.

En 1960, dans le contexte des événements d’Algérie, Vilar monte Antigone de Sophocle, et La Résistible Ascension d'Arturo Ui de Bertolt Brecht, qui ont un retentissement considérable.

En 1963, Vilar ne demande pas le renouvellement du contrat qui le lie à l’État. Il poursuit l’aventure d’Avignon et signe des mises en scène lyriques (VeniseMilan) ou théâtrales (à l’Athénée avec Le Dossier Oppenheimer). Georges Wilson lui succède à la direction du TNP.

 

Les premières Rencontres d'Avignon ont lieu en 1964 : regroupant intellectuels, hommes politiques et artistes, elles contribuent à transformer le festival en laboratoire des politiques culturelles.

En 1966, le festival ouvre de nouveaux lieux de représentation et s’élargit à d’autres disciplines, particulièrement la danse avec Maurice Béjart.

Jean Vilar (à droite) au festival d'Avignon 1967 en compagnie d'Antoine Bourseiller (à gauche) et François Billetdoux.

Le cinéma fait son entrée dans la cour d’honneur d’Avignon en 1967, avec l’avant-première de La Chinoise de Jean-Luc GodardAndré Malraux missionne d’autre part Jean Vilar sur la réorganisation de l’Opéra.

À la suite du discours du Général de Gaulle du 30 mai 1968, Jean Vilar refuse de servir le gouvernement avec lequel il est en profond désaccord. En juillet, « les enragés de l’Odéon » descendus de Paris et le Living Theater de Julian Beckcherchent à ébranler le festival. Les insultes « Vilar, Béjart, Salazar ! » résonnent dans Avignon. Vilar résiste, mais restera très affecté par ces attaques (infarctus à l'automne).

De 1969 à 1971, Vilar continue de diriger Avignon tout en poursuivant ses innombrables activités, et ses fréquents voyages (U.R.S.S. et Amérique du Sud). Il rédige Chronique romanesque, qui sortira en librairie un mois après son décès survenu le 28 mai 1971 dans sa maison de SèteMidi le Juste. Il est inhumé au Cimetière Marin.

Tombe au cimetière marin.

Après sa mort : hommages et analyse de ses contributions

Depuis, plusieurs dizaines de bâtiments et de lieux publics portent son nom dont le Théâtre Jean-Vilar de Suresnes, berceau du TNP, dans les Hauts-de-Seine, le théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine ouvert en 1972, le centre culturel Jean Vilar de Marly-le-Roi, le Théâtre Jean-Vilar de Montpellier, le Théâtre de la mer à Sète, l'espace Jean Vilar d'Ifs dans le Calvados5et de nombreux établissements scolaires à travers toute la France.

À Avignon, la Maison Jean-Vilar rassemble ses archives personnelles, les maquettes et les costumes des spectacles qu’il a créés à Avignon à partir de 1947 et au Théâtre national populaire (1951-1963). Cette collection est complétée par un fonds exceptionnel (livres, revues, vidéos, affiches, presse, photos, programmes…), dédié à l’histoire du Festival d’Avignon depuis 1947 jusqu’à aujourd’hui, et plus largement aux arts du spectacle. Outre des études et des monographies, l’Association Jean Vilar publie la revue les Cahiers Jean Vilar qui inscrit la pensée du créateur du Festival d’Avignon dans une perspective résolument contemporaine en analysant la place du théâtre dans la société, et l'enjeu des politiques culturelles.

En 1975, Armand Delcampe fonde l’Atelier-Théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve en sa mémoire. Le logo du « Jean Vilar » est décliné sur l’alphabet Chaillot de Marcel Jacno, comme celui du TNP.

 

Site de la Maison Jean Vilar

 

 

La renaissance de l'école Charles Dullin

 

/ dans  / par 

Charles Dullin a formé des générations d’acteurs et de metteurs en scène. Son école, créée en 1921, a cessé son activité de formation d’acteurs en 2011. Elle propose aujourd’hui une nouvelle approche, originale et innovante, de formation à la mise en scène en ligne. Ce dispositif novateur associe des cours à distance sous forme de MOOC à des stages de mise en application. L’école Charles-Dullin souhaite ainsi permettre à ses élèves de trouver ou d’affirmer leur style de mise en scène, de consolider des compétences spécifiques, de rencontrer d’autres metteurs en scène, d’enrichir de façon significative leur pratique et d’échanger de manière active. Les premières sessions de formation débuteront en janvier 2018.

En France, aujourd’hui, les débutants et les nombreux amateurs de théâtre disposent de peu de formations complètes, non sélectives, leur permettant d’avoir accès aux fondamentaux de la mise en scène. On se décrète souvent metteur en scène en se formant sur le tas. Sans vouloir remettre en cause cette pratique, notre dispositif novateur propose une approche qui associe des cours à distance sous forme de MOOC (Massive Open Online Course) à des stages de mise en application. Notre proposition fondera, grâce à des activités pédagogiques, une communauté de participants qui partageront expériences, points de vue, recherches et savoir-faire. L’école Charles-Dullin permettra à ses élèves de trouver ou d’affirmer leur style de mise en scène, de consolider des compétences précises, de rencontrer d’autres metteurs en scène, d’enrichir de façon significative leur pratique et d’échanger de manière active.

Le champ visé ne questionne pas seulement la mise en scène théâtrale, il s’ouvre aussi à tous les domaines comme, par exemple, les créations chorégraphiques, radiophoniques, le théâtre d’objet ou visuel.

Les publics visés par l’école Charles-Dullin sont :

les comédiens amateurs ou professionnels voulant faire de la mise en scène,
les metteurs en scène et comédiens des troupes de théâtre amateur (plus de 1 600 troupes inscrites à la FNCTA) ou professionnel,
les enseignants et les artistes intervenants sur les ateliers d’éducation artistique à l’école ou dans les conservatoires,
les animateurs au sein d’associations et de fédérations d’éducation populaire, dans les structures de théâtre forum ou d’expression citoyenne,
les intervenants artistiques qui pratiquent le théâtre dans des lieux multiples comme les centres sociaux, les prisons, les hôpitaux, les entreprises…

Et toutes les personnes que la mise en scène attire ou, d’une façon générale, tous les francophones qui ont le goût du théâtre, l’envie d’en savoir plus sur cet art, jusqu’aux professionnels qui souhaitent se soumettre au jeu de la formation.

Le dispositif de cette formation est hybride et offre une immersion complète au cœur de la pratique théâtrale. Il associe des cours en ligne à distance composés d’apports théoriques, d’interviews exclusives de grands metteurs en scènes européens et également une participation active à des stages.

École Charles Dullin
Isabelle Censier présidente,
Claire David directrice éditoriale et artistique,
Chloé Mahier responsable production et community manager,
Coralie Moudurier chargée de coordination,
Yannig Raffenel conseiller,
Laurent Gutmann conseiller pédagogique,
Valérie Vergez ingénieure pédagogique et technique

ECD – 43, rue Nollet, 75017 Paris www.ecolecharlesdullin.fr

LES PARTENAIRES
Les Tréteaux de France-Centre Dramatique National
Le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris
Les éditions Actes Sud
La French Tech-Culture – The Bridge
Le Théâtre Ouvert-Centre National des dramaturgies contemporaines
avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication

 

https://ecolecharlesdullin.fr/l-ecole/notre-histoire/

 

Le renouveau de l'ecole Charles Dullin dedié au metteur en scene

 

http://univ-avignon.fr/ateliers-pratiques-de-mise-en-scene-avec-l-ecole-charles-dullin

 

Ecole Charles Dullin Facebook

 

 

Avignon une journée au festival  FR3

 

http://www.festival-avignon.com/fr/

×