Famille du Chevalier Goybet

Guerre Syrie : Lettre au Président de la République et articles de presse

 

Monsieur Henri Goybet                                                      Avignon, le   10 Septembre 2013

31 avenue de la Trillade

84000 Avignon

 

 

Monsieur le Président  de la République 

 

  

Je tiens à apporter ma contribution ; en tant qu’arrière petit fils du général Goybet entré victorieusement à Damas avec ses troupes en 1920 ;  sur le principe d’une intervention militaire en Syrie J’ose ici faire un petit rappel historique qui retrace les grandes lignes de cet évènement..

A la suite du démantèlement de l’empire Ottoman,  les accords de la société des nations qui confiaient à l’administration française les actuels territoires de la Syrie et du Liban au terme des accords du 15 Septembre 1919,  ont été confirmés  par la conférence de San Remo en  Avril 1920. 

Entre temps, le  7 mars 1920, le Congrès National Syrien vote l’indépendance de la Syrie et son unité intégrale avec la Palestine et la Transjordanie, et proclame l'émir Fayçal ben Hussein « roi constitutionnel » du Royaume arabe de Syrie sous le nom de Fayçal Ier.

 

Pour faire respecter les accords de la société des nations et devant la duplicité de l’Emir Fayçal , le haut-commissaire de la république, le général Gouraud leva une  armée du Levant, constituée de troupes coloniales, commandée par mon arrière Grand Père, le général  Mariano Goybet. De violents combats  se produisent à  Khan- Meiseloun le 24 Juillet 1920 . Le ministre de la guerre Asmi Bey  est tué. L’armée chérifienne est en déroute. Le roi  Fayçal s’enfuit vers l’Irak.  Le général Goybet entre en  vainqueur à Damas à la tète de la 3E Division du Levant ,  le 25 Juillet 1920. Le mandat Français sur la Syrie durera jusqu’en 1945.

 

 

Je tiens à vous signaler monsieur le président que je suis tout comme les 2/3 de nos concitoyens opposé à une intervention militaire en Syrie .

Sur la forme :

- Une intervention ne peut s’effectuer sans mandat de l’ONU. Ce serait une violation du droit international.. Nous sommes la patrie des droits de l’homme et le monde nous observe.

- Nous devons attendre les conclusions des experts de l’ONU concernant les évènements (gazages de populations) et ne pas nous précipiter à tirer des conclusions hâtives.

 

 

Sur le fond :

 

- Une intervention sans un mandat international de l’ONU pourra être perçue comme une ingérence, incluse dans un processus de stratégie géopolitique de grandes puissances, dans une zone instable fortement géostratégique.

- Une déstabilisation de la zone pourrait profiter également à des  puissances régionales  qui auraient des desseins  peu démocratiques et qui profiteraient de l’aubaine.

Enfin la Syrie comprend de nombreuses communautés (Sunnites et ses différentes composantes, Alaouites,  chrétiens, ….).  Une déstabilisation de la zone pourrait entraîner la Syrie dans une guerre civile des communautés multi culturelles et confessionnelles.

Toute la société civile est divisée sur la question d’une intervention armée et la ligne de fracture transcende les partis politiques.

Le peuple Syrien a déjà beaucoup souffert. Je ne veux  pas une déstabilisation des communautés en Syrie. Cela constituerai une véritable poudrière pour la région.

La proposition  Russe, tactique , qui consiste en la mise sous tutelle internationale de l’arsenal d’armes chimiques de la Syrie ; puis sa destruction ; dans la mesure ou celle ci serait bien encadrée avec des garanties du Président Syrien ; peut constituer un premier pas vers un règlement diplomatique de cette crise.

Pour être totalement impartial, la pression de la France et des Etats-Unis a permis cette proposition Russe.

 

 

Veuillez recevoir, monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.  

  

 

                                                         Signé : Henri Goybet

Victoire de Damas 25 Juillet 1920

 

 

 

 

 

 

 

Lettre de la Présidence de la République

 

 

 

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