Jules Goybet : Industriel et directeur école de la Martinière
JULES GOYBET INDUSTRIEL EN ESPAGNE ET DIRECTEUR ECOLE DE LA MARTINIERE ET CARRIERE DE SON FILS, LE GENERAL MARIANO GOYBET NE A SARAGOSSE EN 1861
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UNIVERS FAMILIAL DE PIERRE JULES GOYBET (1823-1912), père de Mariano Goybet (arrière grand père , d'henri Goybet, auteur du site).
La famille Goybet est une ancienne et notable famille française originaire de Savoie. Connue depuis le xve siècle, la branche cadette fut anoblie en 1758, et la branche aînée, subsistante, compte notaires, châtelains, et depuis le xixe siècle des officiers dans l'armée française dont quatre officiers généraux. Plusieurs membres de la famille Goybet ont été décorés de la Légion d'honneur sur plusieurs générations. Cette famille compte notamment des chevaliers, deux commandeurs et trois grands officiers au sein de cet ordre.
Gaspard Goybet (1663-1708), ançètre de Pierre Jules- Goybet, notaire et châtelain de Meyrieux et Verthemex, épouse Anne Courtois d'Arcollières (1694), descendante de l'archer du roi, Étienne Courtois d'Arcollières24,25 . Ils sont à l'origine de la branche aînée subsistante de la famille. Cette branche donne principalement une succession de notaires et de châtelains, aux xvie et xviie siècles, puis ils se consacrent au commerce et à l'industrie, avant, d'être connus au milieu du xixe et au xxe siècle pour leur engagement militaire.
Cette branche de la famille Goybet compte une lignée de Légion d'honneur qui permet au troisième légionnaire et à sa descendance d'être membre de l'AHH instituée pour perpétuer dans les familles le zèle pour le bien de l'Etat (Ordonnance de Louis XVIII du 8 Octobre 1814)13.
Alexis Goybet , père de Pierre Jules Goybet (mon arrière arrière grand père) (né à Yenne-1786-1854) fils de pierre Goybet et frère d'Antoine, négociant à Lyon 46, marié à Lyon le 18 Juin 1822 à Louise Marie Jeanne de Montgolfier, cousine de Marc Seguin, fille de Michel de Montgolfier et de Louise Millanais de La Salle47,48, petite fille d'Augustin-Maurice de Montgolfier (1741-1788), enfant d'anne Duret et de pierre de Montgolfier, anobli par louis XVI, père des inventeurs joseph et Étienne de Montgolfier 49.
Pierre Jules Goybet (1823-1912), industriel en Espagne, membre du conseil supérieur de l'industrie en Espagne, directeur de l'école de la Martinière50 à Lyon47,51,52. Il épouse, en 1857, Marie Bravais53, fille du médecin botaniste Louis-François Bravais (1800-1843) et de Constance Odoard, nièce du physicien Auguste Bravais. Études au collège des Jésuites de Fribourg, puis emmené à 16 ans par son oncle Augustin de Montgolfier* dans son usine de Torero, près de Saragosse qui introduisait la fabrication du papier en Espagne54. Il dirige ensuite une entreprise de construction de machine à vapeur près de cette même ville. Nommé chevalier et membre du conseil supérieur de l'industrie, il reçoit le grade de lieutenant d'artillerie dans la milice. Il rentre en France en 1862 et reste quelque temps à Annonay puis est nommé principal de l'École professionnelle de la Martinière à Lyon où il demeure 16 ans. Châtelain du domaine de la Martinière, acquis en 1878 à Traize (Savoie)55. Père de trois fils (Mariano qui suit , Henri Goybet (1868-1958), capitaine de vaisseau et Victor Goybet (1865-1947), général de division), et deux filles56,46.
- Mariano Goybet (1861-1943), (mon arrière grand père) général de division,grand officier de la Légion d'honneur57, épouse le 1erjuillet 1887 Marguerite Lespieau (1868-1963), sœur de Robert Lespieau (1864-1947), physicien-chimiste, académicien des sciences58, fille du général Théodore Lespieau et de Clémence Theil, fille de Léon Theil, philologue, filleul de l'empereur. Son mariage lui donne 3 fils dont Pierre Goybet (1887-1963) (mon grand père), contre-amiral, commandeur de la Légion d'honneur24 et une fille. Pierre Goybet aura deux fils et deux filles, dont pierre Adrien Goybet (1922) (mon père) , chef de bataillon d'infanterie de marine parachutiste mon père , chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs deux étoiles d'argent, chevalier de l'ordre de l'Étoile noire, médaille commémorative 39-45 avec agrafe "E.O24,64 et Claude Goybet (1925), capitaine au sein de la marine marchande2
* Augustin Laurent de Montgolfier qui a emmené à 16 ans son neveu Pierre Jules Goybet dans son usine de Torero, près de Saragosse alors qu'il introduisait la fabrication du papier en Espagne54, est né le 11 octobre 1814, décédé le 8 décembre 1868 à Saragosse, Province de Saragosse, Aragon, Espagne, à l'âge de 54 ans.Il était Ingénieur des Arts et Manufactures. Il épouse mathilde marie de Galley en 1850. 4 enfants (3 filles et un garcon (Dolorès, Mariquita, Joseph, Sabine) qui ont dans leurs prénoms celui de Marie (protection de la vierge. Nous pouvons supposer l'influence de Notre Dame du Pilar à Saragosse ou il a prospéré ). Augustin de Montgolfier et pierre Jules Goybet descendent de Pierre Montgolfier, papetier royal, anobli par Louis XVI , père des inventeurs de la Montgolfière..
Pierre Jules Goybet et sa compagne Marie Bravais sont au milieu de la photo.
En partant de la gauche vers la droite de haut en bas
-Charles Goybet General de Division (1825-1910).
-Fort Goybet à Damas
-Victor Goybet General de Division (1865-1947)
-Perre Goybet Contre Amiral (1887-1963)
-Mariano Goybet General de Division (1861-1943)
-Marie Bravais (1836-1913) et son mari Jules Goybet industriel ( Fils de Louise de Montgolfier et D'Alexis Goybet ) (1823-1912) qui encadrent Le Chevalier Pierre Adrien Goybet, Chef de Bataillon (1922-1995)
-Théodore Lespieau General de Division (1829-1911).
-Henri Goybet Capitaine de vaisseau (1868-1958)
-Tableau " La vierge du Vietnam" de Pierre Adrien Goybet.
-Antoine Goybet Premier Maire de Yenne (1787-1867).
TESTAMENT DE PIERRE JULES GOYBET
Yenne le 20 Juin 1907.
Dans trois mois j’aurai 84 Ans et ma bien aimée femme qui a 13 ans de moins que moi, est relativement bien portante. Je dois donc espérer que le bon Dieu ne m’infligera pas la grande douleur de la voir mourir. C’est naturel que j’adresse à mes enfants et petits enfants mes recommandations en prévision du jour ou ma chère femme sera privée de l’aide de son vieux compagnon de route.
Nous avons du passer cette année le cinquantième anniversaire de notre mariage . Pendant cette longue union , je ne crois pas avoir causé à votre mère , par ma faute, de bien violents chagrins, mais je lui ai apporté bien de petits ennuis qu’elle m’a toujours pardonnés et dont je lui demanderai certainement pardon au moment de ma mort si j’en ai le temps, mais pendant ces 50 Ans , j’ai eu bien des occasions d’apprécier l’intelligence , le bon sens , la bonté le dévouement la délicatesse de la compagne d’élite que Dieu m’a donné .
A l’approche du départ , ma plus pressante recommandation à mes enfants et petits enfants est pour que tous entourent ma chère femme après ma mort , de respect , d’obéissance , d’appuis et de tendresse.
Je laisserai à ma bien aimée compagne une situation bien modeste, assez claire pour ne pas causer des difficultés de règlements ; ma femme n’ayant pas l’habitude des affaires , je recommande instamment à mes enfants et petits enfants de lui offrir, prudemment à l’occasion, leur appui et leurs conseils . Je désire formellement que ma femme ait après moi, une situation indépendante, pour assurer le bien être de sa vieillesse et lui permettre de donner un appui à ceux de mes enfants ou petits enfants qui pourraient en avoir besoin..
Les comptes ouverts sur mon grand livre donne la situation de chacun à consulter après mon décès.
Je demande à tous mes enfants et petits enfants de resserrer entre eux , le plus possible, les liens de famille ; c’est là qu’on peut trouver encore de vraies amitiés, des affections sérieuses et des dévouements utiles. ; une famille nombreuse bien unie prend une importance , une puissance avantageuse à tous ses membres.
Je n’ai pas la prétention de réglementer l’avenir ; pour êtres légitimes et utiles les règlements doivent être commandés par les circonstances, mais voulant éviter à ma chère femme, un soucis et un embarras, après moi , je lui ai conseillé de donner, quand elle sera veuve, l’administration et la jouissance du domaine de la Martinère à nos enfants . Il leur sera facile de s’arranger avec le fermier pour recevoir le produit en une somme d’argent et de charger l’un d’eux de l’administration et de la surveillance. ; ils continueraient en indivis jusqu’au décès de leur mère.
Dans le but d’améliorer la situation de ma femme, j’ai fait stipuler dans les contrats de mariage de nos enfants que les sommes données pour nous à cette occasion, seraient prises sur la fortune du prémourant .
Chacun de mes enfants , a dans mon Journal Grand Livre , un compte ouvert qui devra être consulté.
Je pense joindre à ces notes, un état détaillé et estimatif de notre fortune.
Voici en attendant quelques indications :
« Notre fortune se compose :
-1) Du Domaine de la Martinière. Il a été très amélioré depuis que l’avons acheté et cependant sa valeur vénale a beaucoup diminué, de même que la valeur de beaucoup d’autres propriétés rurales.
-2) De la propriété de Yenne dont la situation rendrait la vente très facile.
-3) Des titres déposés au Crédit Lyonnais . Les récépissés sont réunis dans ma caisse de valeurs . Les produits sont indiqués dans mon carnet de dépôt n°Y01. et dans les comptes semestriels du Crédit Lyonnais classés dans le dossier.
-4) Des titres déposés à la Banque de Françe , succursale de Lyon , tant en dépôt libre, qu’en compte courant d’avances. Les récépissés et le compte de la Banque sont réunis dans ma caisse de valeurs. Les comptes antérieurs de la banque sont réunis dans un dossier.
-5) d’une pension de retraite de 955 Francs de l’école de la Martinière.) après mon décès, une partie de cette pension doit être servie viagère à ma femme, c’est un renseignement à prendre et une démarche à faire quand je ne serai plus.
Nous n’avons stipulé ma femme et moi , aucune attribution spéciale dans nos testaments ; nous croyons donner une plus grande preuve d’affection et de confiance à nos enfants en leur laissant la liberté de se partager à leur gré notre succession. Nous quitterons ce monde avec la confiance que rien ne troublera ‘l’union fraternelle’ maintenue entre nous pendant notre vie .
Chers enfants, chers petits enfants , ne pouvant compter, vous avoir tous autour de moi , au moment de ma mort, je vous adresse d’avance un tendre adieu avec ma bénédiction parternelle.
Priez Dieu pour moi ; Conduisez vous toujours en bon chrétien pour être sans inquiétude au moment ou vous quitterez la vie . J’ai la ferme confiance que nous nous reverrons ( Si Dios Quiere) dans un monde meilleur que celui – ci, car j’espère beaucoup en la bonté de Dieu.
Yenne le 27 Juin 1907
Signé : Goybet
Histoire de la maison forte de la Martinière
Armoiries : ‘D’azur à la fasce d’or, accompagnée en chef de 3 étoiles d’argent , et en pointe d’un croissant du même.’
VOIR LIENS :
Archives des ateliers Averly SA Mémoire de l . ARS METALLICA
https://www.ars-metallica.fr/wp-content/uploads/2018/06/Averly.pdf
en janvier 1853, Averly constitua avec Goybet, Montgolfier et les banquiers de Saragosse Villaroya et Castellano la. « Société Mécanique aragonaise » (S.M.A.)
Averly - Wikipedia, la enciclopedia libre
https://es.wikipedia.org/wiki/Averly
Averly fue el taller más grande de Aragón en fundición industrial y artística en hierro fundido y ... la Sociedad Maquinista Aragonesa (S.M.A.) (razón social Julio Goybet y Cía), instalando en el barrio de Torrero de .... Ornamentos de La Seo (
Fundación: 1863 Tipo: fundición Productos: Maquinaria, obras artísticas fundidas Industria: Fundición de hierro y bronce
L´astral nº 53 Septiembre 2014 - Cazarabet
www.cazarabet.com/15M/astral53.pdf
Antonio Averly con Goybet y Montgolfier fundan en 1853 la Maquinista Aragonesa primera que utilizó la fuerza motrize ...
ECOLE DE LA MARTINIERE
Écoles de La Martinière — Wikipédia
- La Martinière de Lyon en France dirigée par Pierre Jules Goybet dès 1863 comprend une école pour garçons (1826), une école pour filles (1879), qui devinrent mixtes.
Ce dernier fut le principal établissement technique de Lyon jusqu'à la création de l'École centrale de Lyon. Jusque vers 1965, cette école est semi-publique, sous la tutelle de la Ville de Lyon, exécutrice testamentaire du Major-Général Martin 1.
Comité des travaux historiques et scientifiques . Institut rattaché à l’École nationale des chartes
Biographie de Pierre Jules Goybet
Société de géographie de Lyon : membre fondateur, 1873, vice-président en 1886 ; membre du comité d'action en 1897, 1873. Biographie.
SARAGOSSE
Saragosse ou vivait Pierre Jules Goybet industriel et directeur d'école et ou est né le général Mariano Goybet son fils (en aragonais et en castillan : Zaragoza, du latin : Caesaraugusta) est une ville espagnole, capitale de la province du même nom et de l'Aragon. Elle compte 679 624 habitants en 2012. C'est la cinquième ville d'Espagne par la population. Un important traité fut signé à Saragosse (traité de Saragosse) en 1529entre Espagnols et Portugais pour le partage des découvertes du Nouveau Monde.Elle est surnommée « ville des quatre cultures » pour avoir été occupée successivement par les Ibères, les Romains, les musulmans et les chrétiens. Elle propose un patrimoine culturel et artistique riche :
NOTES DE MARGUERITE LESPIEAU , SUR JULES GOYBET (femme du général Mariano et belle fille de pierre Jules Goybet)
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Pierre Goybet le grand père de Jules habitait Yenne . Son fils Alexis commanditait une maison de Soirie et habitait Lyon . Alexis Goybet épouse Mademoiselle Louise de Montgolfier dont il eut 3 enfants. .Louise , Pierre Jules et Charlotte. La jeune mère mourut à cette 3 eme couche. Mon beau père fut en partie élevé par sa grand-mère, Mademoiselle Milanais, mère de sa mère et par son oncle et sa tante Antoine Goybet qui habitaient volontaz.
Ceux-ci avaient 4 fils et une fille. .
- Alexis qui fut conseiller à la cour de Chambery
- Charles Général de Division , Inspecteur Général de la Cavalerie
- Pierre avocat
- Laurent Conseiller de Préfecture.
- L’ainée , une fille nommée luçie épousa Joseph Rumilly Notaire à Yenne.
Mon beau père se fit nommer Jules pour se différencier de son cousin Pierre.
On le mit au collège de Rumilly .
Plus tard, grâce aux dernières volontés de son grand oncle Charles.dit « L’oncle de Volontaz ». , . Il entra à Fribourg ou il fit d’excellentes études et fut le camarade de jeunes gens portant les plus beaux noms.
Il aurait pu ambitionner de hautes situations grâce à sa naissance, ses alliances, son éducation mais son père mourut jeune , ayant mené une vie dispendieuse, il dut se créer lui-même.
En 1841 il rejoignait à Saragosse son oncle Augustin de Montgolfier, avec lequel il introduisit en Aragon, la fabrication mécanique du papier et la construction des machines. Il y travailla assidûment 17 ans d’abord Puis le 3 Mars 1857 il épousa à Annonay Marie Bravais . qui avait 21 Ans.
Ils retournèrent en Espagne .
Là, naquit Luisa en 1858 , puis Mariano en Aout 1861., puis Constance en Fevrier 1863. La mère de ma belle mère avait rejoint sa fille en Espagne , elle y prit les fièvres. Mon beau père revint alors en France , surtout pour elle, qui mourut d’ailleurs peu après.
En 1860 la Reine d’Espagne avait nommé Jules Goybet membre du Conseil Supérieur de l’industrie . Il serait certainement devenu fort riche, s’il n’avait pas quitté Saragosse en 1869.
L’administration de la ville de Lyon l’appela pour diriger la Martinière, école professionnelle importante, due aux libéralités du Major Martin, Lyonnais mort aux Indes .
Sous sa direction, l’école devint célèbre. Il y restera 16 ans , mais en 1879 Jules Goybet dut s’opposer aux tendances antireligieuses des nouveaux administrateurs de l’école ( En l’espèce, ils voulaient qu’on ne dise plus le jour de la rentrée la messe du St Esprit.). Ils allèrent jusqu’à offrir la Croix de la Légion d’Honneur si mon beau père voulait accepter ce reniement de ses convictions !
Jules Goybet refusa d’accéder à ces désirs et réclama l’honneur d’une destitution.
Président de la Société Nationale d’Education, Vice Président de la Société de Géographie de Lyon, secrétaire de la Société d’Encouragement à l’Enseignement libre Catholique., charmant poête ; grand liseur ; Officier d’Académie, grand , distingué et , de traits nobles, c’était une belle figure.
Survint le Krash de l’Union Génerale , dont tant de Lyonnais se souviennent
Mes beaux parents y perdirent beaucoup . Ils vinrent alors vivre à Yenne une partie de l’année et changèrent d’appartement …. Ce qui n’empèche que lorsqu’en 1882 et 1889 mon mari et mon beau frêre Victor entrèrent à St Cyr, mon beau père n’eut même pas l’idée de demander pour eux Bourse et Trousseau, que bien des gens plus riches en argent qu’en vergogne, n’hésitèrent pas à solliciter …. Et à obtenir. Il avait acheté à yenne la maison qui avait contenu les archives du Marquis. Celui-ci l’avait acquise d’un Touvier époux d’une Goybet .
C’est là qu’il termina sa vie le 26 Janvier 1912. à l’age de 89 Ans ; entre les bras de Luisa, de Mariano et des miens disant « Je vais à Dieu, il est meilleur que les hommes ».
Peu d’instants avant il m’avait dit « Il y a 25 ans que vous êtes ma fille , je ne l’ai pas regretté un quart d’heure ! ». Il reste beau même sur son lit de mort .
C’était un père ‘excellent ‘, un mari dont la fidélité ne s’était jamais démentie .
Ses dernières volontés nous recommandaient sa femme d’une façon touchante et pressante : il a pu se rendre compte que nous lui avions tous obéi pendant les 18 mois qu’elle lui a survécu ! Mon beau pêre s’emballait vite et souvent mais il avait le cœur chaud et tendre, l’âme loyale, vrai type de l’homme d’autrefois.
Très attaché à ses petits enfants pour lesquels sa générosité s’accroissait d’année en Année, il avait su leur inspirer un respect et une affection des plus grandes.
Malgré la vivacité de son caractère, nous nous entendions parfaitement lui et moi et n’eûmes jamais que les meilleurs et les plus tendres rapports .
Il est mort dans la chambre qui est la nôtre et souvent , s’il arrive à mon mari de s’absenter, je me sens protégée par l’âme de l’homme honnête jusqu’au tréfond de l’ être qui y a vécu avant nous . IL fut toujours incapable de la moindre compromission et ne laissa que des souvenirs d’estime profonde . C’est un bel anneau de la chaîne familiale . Il m’est doux de transcrire ici, pour ceux qui le suivent le résumé d’une vie sans tache de labeur et d’honneur !
Vendredi 19 avril 2019
Tiré du site :Aragonautas traduction : Henri Goybet arrière, arrière petit fils de Pierre Jules Goybet, auteur de ce site
Mariano Goybet, le soldat de Saragosse, fils de Pierre Jules Goybet industriel à Saragosse, qui a commandé les soldats noirs américains pendant la Première Guerre mondiale
Au début de la décennie de 1840, Miguel Alejos Burriel, maire de Saragosse, avait alors annoncé avec une grand satisfaction que la Catalogne prospérait avec brio, étant la première région espagnole à se lancer dans l'industrialisation et prétendait que la capitale aragonaise devait ajouter une impulsion de modernisation similaire. À cette fin, il a encouragé la création d'un complexe industriel mécanisé qui tirerait parti de la force avec laquelle l'eau du canal impérial coulait sur les pentes des montagnes de Torrero à travers plusieurs fossés. Une force qui, augmentée de sauts et de pentes, pourrait déplacer de la machinerie lourde sans compromettre les performances agricoles traditionnelles de la région.
Ce politicien progressiste visionnaire a imaginé la première industrialisation de Saragosse dans la région de Cuéllar et de San José avec d’abondantes usines alimentées par de l’énergie hydraulique et a même prédit les quartiers ouvriers qui les accompagneraient. Son idée était qu’au début il y aurait des usines de filés et de tissus, comme en Catalogne, qui convertiraient les matières premières locales (laine, chanvre et lin) en produits élaborés, multipliant leur prix et la prospérité des citoyens.
Cependant, le développement industriel initial, dirigé par une bourgeoisie montante, n'était pas aussi vaste que ce que Burriel avait proposé, ni aussi rapide. Il n’était pas non plus basé sur la production textile, avec une tradition peu répandue dans la ville à l’exception de la soie et de l’herbe de sparte. Ce sont les harineras (de Felipe Almech, Manuel Pardo, Bernabe Andres, Rufino Vidal, Pedro Urroz, etc.) qui occupaient peu à peu la place pour tirer parti de la force motrice des eaux, ainsi que des ateliers complémentaires, tels que ceux qui ont profité de la proximité des carrières de gypse prodigues qui ont donné leur nom à la très fréquentée Plaza de las Canteras, dans le quartier de Torrero.
Ces installations pionnières avaient besoin de machines et de composants spécialisés pour leur adaptation ou leur rénovation, si nécessaire. Et l'éloignement des forges catalanes et basques, ainsi que l'état déplorable des allées cavalières, seul moyen de communication de l'époque, les rendaient extrêmement onéreuses. Pour répondre à cette demande, la Sociedad Maquinista Aragonesa , la première industrie sidérurgique de la région , a été créée en janvier 1853 après l'obtention d'une concession de dix ans pour l'exploitation d'une cascade à Torrero. Une fonderie a été construite en son nom, équipée d'une turbine hydraulique et d'un four, d'un atelier d'élaboration et de réparation de machines, d'entrepôts, de menuiserie ...
La nouvelle société était dirigée par deux banquiers et marchands, Juan Francisco Villarroya et Tomás Castellano, qui, en 1848, avaient créé une grande usine de farine, rapidement transformée en une des plus florissantes du pays, dans un lieu stratégique, . le centre d'un district rural fertile situé à côté du pont sur le fleuve Gállego, sur la route reliant Barcelone et Saragosse, et sur le canal d'Urdan, dont le flux a entraîné les roues de son moulin.
Pour que son projet acier commence, les investisseurs capitalistes avaient besoin de gestionnaires chevronnés et sont allés les chercher en France, lieu d’origine traditionnel de nombreux entrepreneurs basés en Aragon. La société à responsabilité limitée a été constituée avec un capital de deux millions de reals divisé en 504 actions. La moitié appartenait à Villarroya et à Castellano, l’autre moitié était distribuée par trois ingénieurs lyonnais: Pierre Jules Goybet, Augustin Montgolfier et Antoine Averly. Le premier, de plus grande autorité, qui a souscrit 126 actions tandis que ses compagnons en ont souscrit 63 chacune, avait été directeur de l'École des sciences industrielles et des sciences, Lyonnaise et était d'une famille du second, parce que les deux étaient liés aux frères Montgolfier. , les inventeurs de la montgolfière, qui en 1783 réussirent à faire voler dans un panier fixé à l'appareil, d'abord des animaux puis des hommes. Il semble que Goybet connaissait déjà l'Aragon, car, très jeune, il aurait aidé son père et son oncle Montgolfier à créer une usine de papier dans la région.
La Sociedad Aragón Maquinista (nom de la société Julio Goybet y Cía. ) disposait d' un moyen de production de niveau technique similaire à celui de ses homologues françaises, alors à la tête du génie industriel. Et sans aucune concurrence dans la branche des transformations métalliques en Aragon, cette société a connu quelques débuts de splendeur. La clôture qui entourait le monument à Pignatelli et la flèche de la tour Seo étaient deux des commissions institutionnelles qui lui donnaient le plus de prestige.
À l’initiative du Conseil provincial, le sculpteur Antonio Palao avait modelé une statue de Ramón Pignatelli, qui devait être soudée à Paris, couronnant un socle en pierre extrait des mines de La Puebla de Albortón par le tailleur de pierre José Lasuén, père du sculpteur Dionisio Lasuén , érigée dans la banlieue paysagée de la ville sur la place très centrale Aragon. Il ne manquait que le treillis qui entourait et protégeait l'ensemble et cela était confié au machiniste aragonais. À la fin des travaux, il a été installé. Son poids s'élevait à 15 400 livres, et le prix 20 000 Reales pour sa préparation et son installation. La cérémonie d'inauguration, le 31 juin 1859, fut un succès retentissant, sans précédent puisqu'il s'agissait de la première statue monumentale d'un tel calibre qui ornait Saragosse depuis l'époque romaine .
L'autre commande majeure reçue pour l'usine dirigée par Goybet, était la flèche du campanile du Seo. L'original avait été détruit par la foudre, qui avait tué le sonneur en avril 1850. La nouvelle, en fonte recouverte de feuilles de cuivre en forme de coquille le protégeant, pesant 80 000 livres, a été installée entre janvier et avril. de 1861. Sa base octogonale mesure 8 m de diamètre et sa hauteur 25 m de la croix.
Celles-ci, et d’autres réalisations professionnelles ont permis aux Goybet de trouver un vie paisible dans la haute société de Saragosse, déjà appelé par tous «Don Julio» . L'épouse de Don Julio, , Marie Bravais, nièce d’Auguste Bravais, physicien de renom a jeté les bases de la cristallographie moderne. La famille Goybet possède une lignée royale, en descendant de Louis VIII de France, et et compte militaires, maires, notaires, industriels ...) . Les goybet appartenaient à la noblesse de Savoie. Dans la capitale aragonaise, le couple allait avec assiduité aux fêtes et spectacles publics, et Julio Goybet a été fait chevalier par Isabel II.
La joie de la famille s'est accrue le 17 août 1861, lorsqu'un nouveau membre est venu au monde. En tant que "zaragozanos" catholiques, ses parents ont baptisé le nouveau-né en grande pompe et solennité dans la basilique del Pilar où il a reçu les noms de Mariano Francisco Julio, bien qu'il ne soit connu que par le premier d'entre eux - Mariano était, de loin, le nom masculin le plus répandu à l'époque en Aragon, comme Pilar, était celui d'une femme, en l'honneur de la Vierge du Pilar, la Vierge Marie.
La même année, en 1861, la Société aragonaise de machinistes a été restructurée et de nouveaux investisseurs y sont entrées. «Don Julio» a continué en tant que dirigeant principal mais le pourcentage de sa participation a diminué. De plus, il y a eu un événement qui a complètement bouleversé le scénario dans lequel la société a agi. Le 16 septembre, le chemin de fer Barcelone-Saragosse est inauguré, avec la présence du roi Francisco de Asís, qui culmine à la gare du Nord ou la gare d'Arrabal. Et seulement quelques jours plus tard, également depuis la gare du Nord, le premier convoi de la ligne Saragosse-Pampelune est parti. L'irruption du chemin de fer a révolutionné le panorama industriel de Saragosse, qui sera encore plus agité lorsque, le 25 mai 1863, la gare de Campo del Sepulcro, alors Portillo, est ouverte au public,
En 1863, la concession de la cascade qui donnait vie à la Société aragonaise de machinistes a également pris fin. Cette décision a été prise de s’installer sur un terrain acquis de la baronne de Menglana, en face du Camino de Miraflores, près du Paseo de las Damas. À son tour, Antonio Averly Jusque-là, son directeur technique installait ses propres ateliers rue San Miguel, qui serviraient de succursale à la grande usine que possédait sa famille à Lyon. De là, il serait transféré en 1880 au Campo del Sepulcro, à côté de la gare. Madrid, où différentes installations sont encore existantes, est le seul héritage qui subsiste de cette ère de démarrage industriel, que nos munícipaux bienfaisants acceptent de ratisser pour élever de précieux immeubles. Et, dans la chaleur du réseau ferroviaire récemment inauguré, qui augmentait extraordinairement le rayon d'action commercial et rendait la production moins chère, de nouvelles aciéries émergeraient bientôt (des frères Rodón, José Villalta, Juan Iranzo, Miguel Irisarri et le français Jean Mercier et Gustave Carde ...).
C'est dans ces années tumultueuses de la petite enfance de Mariano Goybet, que, pressé par la santé fragile de Marie Bravais et l'instabilité du moment, la famille décida de rentrer à Lyon, coup mortel pour la Société des machinistes aragonais qui finira par se dissoudre en 1867. Là, à la confluence du Rhône et de la Saone, le petit Mariano a poursuivi son entraînement. Et à la fin de ses études de secondaire, il entra à l’école militaire de Saint Cyr. S'immerger dans la vie militaire était déjà une tradition familiale. Son oncle, Charles Goybet, a participé à plusieurs révoltes en Italie, ainsi qu'à la guerre de Crimée, et a atteint le grade de général avec l'arme de cavalerie. Et ses frères Victor, major, et Henri, mineur, deviendraient également des officiers célèbres de l'armée française - le deuxième de la marine.
Le Saragossais, Mariano, quitta Saint-Cyr en 1884, déjà soldat, et fut envoyé au 2e Régiment de tireurs algérien, commandé par le général Théodore Lespieau, dont il épousa la fille Marguerite. Lorsqu'il fut nommé lieutenant, il rejoignit le 140ème régiment d'infanterie à Grenoble. Et plus tard, il poursuivit sa formation à l'École de guerre et obtint son diplôme avec mention en 1892.
Sa carrière professionnelle exemplaire le fit parcourir différentes destinations et diplômes. En décembre 1907, en tant que lieutenant-colonel, il dirigea le 30e bataillon de chasseurs alpins. Bon skieur et amoureux de la montagne, il en a profité pour entreprendre, devant ses hommes ou en solo, des marches et des ascensions à travers les plus escarpés des Alpes, dont le mythique Mont Blanc.
Il obtint le grade de colonel et resta dans une position où il était à l'aise. Mais le 28 juillet 1914, le nationaliste serbe Gavrilo Princip assassina à Sarajevo l'héritier du trône austro-hongrois, l'archiduc Franz Ferdinand, et le vengeur devint une réalité en Europe. En quelques semaines, le Royaume-Uni, la France, la Russie et l'Italie affrontaient les champs de bataille de l'Allemagne, de l'empire austro-hongrois et de l'empire ottoman. Le continent a été consumé par les flammes et les cadavres de millions de soldats ont planté des régions entières après des massacres infernaux et sans fin, une hécatombe cauchemardesque dans laquelle les dernières avancées techniques ont été testées. La révolution industrielle avait également atteint la guerre.
Dans les premiers combats de la première guerre mondiale, le bataillon de Mariano Goybet a été envoyé dans les montagnes des Vosges, en Alsace. Il a réussi à vaincre lors d'affrontements successifs les Allemands à Munster (14 août), Gunsbach (19 août) et Logelbach (22 août). Et seulement deux jours après la dernière escarmouche, le 24 août, il a capturé un convoi d'une division bavaroise au Col de Mandray.
Fort de ces victoires, Goybet dirigea ensuite le 152ème Régiment d'Infanterie, avec lequel il répéta les victoires dans la région (Ormont et Spitzenberg). Et puis il a été commandé par la 81ème brigade, qui a pris la ville de Steinbach (3 janvier 1915). En 1915, il fut blessé deux fois et dut être hospitalisé. Et au bout de quelques mois, il perdit deux de ses fils, Frédéric et Adrien, tués au combat. Une fois guéri de ses blessures, il rejoignit le 98ème Régiment d'Infanterie, déployé à Verdun, qui devait ensuite être déplacé au nord de la bataille de la Somme. Tant à Verdun que dans les environs de la Somme, le carnage a atteint des niveaux jamais vus auparavant. Des milliers et des milliers d'hommes sont tombés pour ne pas se relever, tués par l'artillerie,
L'armée française, épuisée et saignée, fut forcée de se réorganiser et, au début de 1917, le soldat de Saragosse reçut le commandement de la 25ème division d'infanterie. Les Allemands, également épuisés, ont commencé à présenter des symptômes de faiblesse, en particulier après l’incorporation progressive dans la guerre des troupes américaines, qui se sont ralliées aux hostilités à partir du milieu de 1917. Les hommes de Goybet ont profité du retrait stratégique de leurs ennemis. à l'été de cette année pour harceler leur marche et les poursuivre jusqu'à la ville de San Quentin, d'où ils ont été expulsés - 80% de leurs bâtiments ont été détruits par l' artillerie, avant de s'emparer, en août, après de fortes attaques, de la forêt d'Avocourt. En décembre, Mariano Goybet a vu à quoi ressemblaient les étoiles du général sur sa manche.
L'entrée US dans le conflit, cela a fini par déséquilibrer la balance. Un supplément de nouveaux combattants, ainsi que des armes et des moyens logistiques abondants, ont donné aux Alliés le dernier effort pour démanteler le mur allemand, fissuré après presque quatre ans de saignements atroces. D'innombrables volontaires se sont enrôlés de l'autre côté de l'Atlantique pour aller se battre en Europe. Parmi eux, plus de deux millions de Noirs américains, désireux de prouver leur patriotisme et de montrer que leur capacité de combat n’avait rien à envier à leurs compatriotes blancs, comme certaines unités l’avaient déjà montré pendant la guerre de Sécession et la communauté hispanique. -USA
Malgré l'élan de ces deux millions de volontaires, un peu moins de 400 000 ont fini par servir dans l'armée pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, un quart, environ 100 000, ont été envoyés en France. La grande majorité d'entre eux se voyaient assigner des tâches d'intendance ou des tâches secondaires: décharger les fournitures des navires, transporter des munitions, réparer les voies ferrées et les véhicules, creuser des fossés, nettoyer les écuries, enterrer les morts ... Seules deux divisions, la 92e et la 93e , chacun composé de quatre régiments, un total d'environ 20 000 hommes, tous colorés, étaient considérés comme des combattants.
L'armée et la société américaine de l'époque s'opposaient à la lutte des Noirs et des Blancs. La ségrégation et le racisme ont été les normes en vigueur - et resteraient jusqu'à la fin de la décennie de 1960- et de la coexistence de l'autre dans le même plan a été considéré comme « contre nature ». Dans toutes les casernes, comme dans la plupart des établissements civils, les signes informant des espaces "uniquement pour des cibles" régissaient la vie quotidienne.
Malgré quelques protestations, le haut commandement américain a maintenu son refus d'autoriser les soldats noirs à se battre aux côtés des Blancs. Ce fait a été porté à la connaissance des responsables de l'armée française qui, dévastés, ont vu leur force réduite considérablement et sont au bord de l'épuisement. Le maréchal Pétain a demandé au général Pershing, chef des forces expéditionnaires américaines, de collaborer avec les soldats noirs des unités françaises malmenées, mais sa demande, initialement, n'a pas été satisfaite. L'intégration des combattants de couleur dans des sociétés non séparées était inquiétante, car il s'agissait d'un "précédent alarmant". Aucun homme blanc n'était disposé à partager sa tente ou à saluer un supérieur coloré et encore moins à obéir à ses ordres. Et même venu avertir les Français de l'indiscipline, de la lâcheté et de l'inconduite des soldats noirs. Il pourrait y avoir des cas de vol qualifié, de viol ou, pire, de fraternisation avec des femmes locales - dans de nombreuses régions des États-Unis. Un homme noir risquait sérieusement d'être lynché sauvagement, sans que les autorités ne fassent rien pour l'empêcher, rien que pour aller de pair avec une femme blanche.
Sur l'insistance désespérée de Pétain, Pershing convint finalement que les hommes des 92ème et 93ème divisions seraient placés sous le commandement du quartier général français, divisé en différents détachements. Il a donc satisfait ses alliés et la plupart de ses propres officiers et soldats, qui ont refusé de se battre en sa compagnie. Pour sa part, en tant que puissance coloniale habituée à compter dans ses rangs des soldats noirs d’origine africaine, la France n’a pas hésité à les intégrer.
En mai 1918, Mariano Goybet se voit confier la mission de reconstruire la 157ème division d'infanterie , décimée par les Allemands peu de temps auparavant. Pour sa résurrection, il reçut trois régiments, le 333e français, ainsi que le 371e et le 372e de la 93e Division, d’Américains de couleur, auxquels des recrues de différents horizons et des membres de la Garde nationale se joignirent. Tous ont subi un entraînement intense de quatre semaines. Les Américains ont reçu le casque et l'armement des Français, bien qu'ils conservent leur uniforme kaki. La langue était l’un des principaux obstacles à sauver. Les officiers étaient principalement blancs. Les sous-officiers, les Noirs.
Sous les ordres du Saragossais, la 157ème Division adopta comme emblème une main rouge qui allait bientôt devenir légendaire sur le front occidental. Avec la 4 e Armée, il participe à l'offensive générale des Alliés en Champagne et, après des combats acharnés et des coups de mains spectaculaires, parvient à briser la ligne fortifiée de l'ennemi à Monthois , malgré la résistance numérique allemande et ses contre-attaques tenaces qui mènent à affrontements face à face. Avant d'être déployé dans la région des Vosges, à l'extérieur de Sainte-Marie-les-Mines, il a capturé un grand nombre de prisonniers et a saisi un grand nombre de pièces d'artillerie.
Les soldats noirs de la main rouge ont prouvé leur valeur et organisé d'innombrables actes d'héroïsme. Près d'un tiers d'entre eux sont morts ou ont été blessés. Ses deux régiments étaient décorés de la Croix de guerre, la plus haute distinction militaire française, et de dizaines de ses membres de la Légion d'honneur. Un comportement similaire avait d'autres régiments de combattants de couleur (comme le 369ème, The Hellfighters de Harlem , la première unité alliée à traverser le Rhin, ou le 370ème, les diables noirs ).
Le 11 novembre 1918, à 11 heures, l'armistice entre les Alliés et les puissances centrales est entré en vigueur. Et le 20 décembre, la dissolution de la Division Main Rouge a été ordonnée. Mariano Goybet a fait ses adieux en adressant un discours émouvant à ses survivants, qui ont défilé au son de la Marseillaise acclamée par la foule. Cependant, lors de son retour dans son pays, ses actes ont été enterrés dans l’oubli et ses mérites n’ont pas été reconnus. Cent vingt-sept médailles d'honneur du Congrès américain ont été décernées à la fin de la Première Guerre mondiale. Aucun pour un combattant de couleur - Freddie Stowers Par exemple, ses officiers ont proposé au 371ème soldat tué au combat lors de l'assaut d'un nid de mitrailleuses de le recevoir, mais sa famille ne l'obtiendrait que 73 ans plus tard!, En 1991, sous George Bush - Au contraire, en 1919, la tension raciale s’est accrue, des émeutes ont éclaté dans différentes villes et le nombre de lynchages a augmenté, souffrant en grande partie par les anciens combattants du conflit, mal préparés à se développer dans un monde en guerre mais sans ségrégation.
Le général Pershing a décerné à Goybet la Médaille du service distingué et, en mars 1919, l'Ordre de l'Armée par le maréchal Pétain. Jusqu'en mars 1920, il était commandant général adjoint de Strasbourg. À cette date, il fut appelé par le général Henri Gouraud, haut-commissaire de la République française en Syrie, à la tête de la 3 e division du Levant.
Au cours de la Première Guerre mondiale, les Britanniques avaient occupé plusieurs provinces de l'Empire ottoman en Égypte afin de contrôler le passage par le canal de Suez et, en Mésopotamie, de prendre le contrôle des puits de pétrole de la région tout en stimulant les Arabes d'autres, le mythique Lawrence d'Arabie, se rebellent contre les Turcs en leur promettant l'indépendance en échange de leur soutien militaire. Cependant, son intention ultime était de dominer un territoire d’une énorme valeur stratégique et économique. Et avec cet objectif en 1916, un émissaire britannique, Mark Sykes, rencontra un représentant français, François Georges Picot. Entre les deux, avec des carrés et des carrés, ils ont dessiné sur une carte deux grandes zones d'influence,
Une fois la paix déclarée, plusieurs réunions ont ajusté les limites fixées dans l' accord Sykes-Picot et de nouveaux États sont apparus dans la région (Syrie, Liban, Irak, Palestine, Transjordanie et Arabie Saoudite), mais sous contrôle français ou britannique. L'empire ottoman a été officiellement divisé par le traité de Sèvres, qui réservait la Syrie française et le Liban au nom de la Société des Nations. Mais Faisal, l’un des fils de Saddam Hussein, le monarque hachémite d’Arabie saoudite, monte sur le trône des nouvelles nations, renie l’accord et prend les armes.
Pour apaiser le soulèvement on appella Mariano Goybet. Ses troupes, parmi lesquelles des soldats marocains, algériens et sénégalais, ont vaincu les rebelles lors de la bataille de Maysaloun et sont entrées le 25 juillet 1920 à Damas - où l'un de ses ancêtres avait été réduit en esclavage au XIIe siècle, lors de la deuxième croisade. - En dépit de leurs efforts, les Arabes, les chevaux et les chameaux des Arabes devant les mitrailleuses, les chars et les avions français ne pouvaient que s'incliner.
Le mandat français en Syrie et au Liban a été prolongé jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. En 1946, ses dernières troupes furent retirées de la région, ce que Mariano Goybet avait depuis longtemps abandonné. Après son retour en France, IL a reçu de nouveaux honneurs et en 1923, il a été nommé général de division, avant de passer à la réserve. Tout au long de sa carrière, il a été hautement apprécié par ses supérieurs, qui ont loué ses talents tactiques à de nombreuses reprises. Homme cultivé, il avait une relation épistolaire avec l'un de ses narrateurs préférés, Rudyard Kipling. Il pratiqua le dessin et rassembla une grande bibliothèque avec de nombreux titres de poésie.
Ce soldat singulier de Saragosse est décédé le 29 septembre 1943 à Yenne, en Savoie, lorsque les troupes nazies occupèrent la France et dominèrent la majeure partie de l'Europe. Leur troisième fils, le contre-amiral Pierre Goybet, qui contrôlait le port de Casablanca lorsque les Américains débarquèrent dans la ville. Son petit fils Adrien Chevalier de la légion d'honneur a combattu contre les Japonais au Cambodge et fit les campagnes d'ndochine et d'Algerie, perpétuant cette tradition militaire.
Pour en savoir plus :
- BARBEAU, Arthur et HENRI, Florette: Les soldats inconnus: les troupes noires américaines lors de la Première Guerre mondiale , Philadelphie, Temple University Press, 1974.
- BIEL, Pilar: Saragosse et l'industrialisation: l'architecture industrielle dans la capitale aragonaise , Saragosse, la SFI , 2004.
- BROOKS, Max et WHITE, Caanan: Les guerriers de l'enfer de Harlem (bandes dessinées), Madrid, Umbriel, 2017.
- GRACIA, Mariano: Souvenirs d'un Saragosse , Saragosse, IFC, 2013.
- HEYWOOD, Chester D. : Les troupes de combat noires dans la guerre mondiale: l'histoire de la 371ème infanterie , Worcester, Commonwealth Press, 1928.
-L'intégration des soldats noirs américains de la 93ème division d'infanterie dans l'armée française en 1918 , https : // journals . ouverture . org / rha / 7328
- Se battre pour le respect, soldats afro-américains , https : // www . militaire . com /histoire / combats - pour - respect - afro - américaine - soldats - wwi . html
- MANSON, Monroe et FURR, Arthur Franklin: Le soldat noir américain avec la main rouge de France , Boston, The Cornhill Company, 1920.
- SCOTT, Emmett: Le négro américain pendant la guerre , Chicago, Homewood Press, 1919 .