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Famille du Chevalier Goybet

Folco de Baroncelli-Javon et la Camargue

 Folco Marie Lucien de BARONCELLI-Javon :  Introduction et   Genealogie

INTRODUCTION

 

Folco de Baroncelli-Javon, écrivain,  tenant du félibrige, manadier est ''l'inventeur de la Camargue''. il en a exploité des traditions avérées et en a instauré de nouvelles en s'inspirant du Wild West Show de Buffalo Bill lors de son passage dans le Midi

Le 16 septembre 1909, il crée la Nacioun gardiano (la « Nation gardiane »), qui a pour objectif de défendre et maintenir les traditions camarguaises.

File:Blason Nacioun Gardiano.svg

Emblème de l'association

 

Folco de Baroncelli, marquis de Javon, sera surnommé ''Le Chevalier de la  Camargue'' par Jean des Vallières dans son livre aux Éditions  Bonne (1960)

Au travers de ce site vous decouvrirez les facettes de cette étonnante figure de Camargue  au sein de la  terre des gardians , des chevaux , des oiseaux, qui accueille des pèlerinages : depuis 1448 pour Marie Jacobé et Marie Salomé et, depuis 1935, en l'honneur de  Sainte Sara.

patronne des Gitans 

Nous évoquerons également les liens entre   Saint louis (dont le père Louis VIII est un ançètre des Goybet )  et la ville d' Aygues- Morte 

Terre de Camargue

 

 

Généalogie

 

  La fille de Folco Marie Lucien de BARONCELLI-Javon,   Maguelonne Marie Jacobé Henriette de BARONCELLI-JAVON 1901-1974 s'est  mariée le 6 novembre 1928 avec Etienne Noël Félix de MONTGOLFIER 1885-1957. Celui-çi descend comme les Goybet du père des inventeurs de la Montgolfière. Son Fils,  Pierre Marie Folco  de Montgolfier  né en 1931(  et petit fils de Folco de Baroncelli) sera President de l'association de Baroncelli . Voir plus bas la généalogie du Marquis manadier. 

''Une famille doublement illustre

Pierre de Montgolfier , né en 1931 et décédé le 19 Avril 2017 est un homme estimé, courtois et généreux . Membre de l'académie de Vaucluse, président de l'association de Baroncelli, il était héritier d'une double tradition , en tant que petit fils du marquis Marquis Folco de Baroncelli-Javon par sa maman Maguelone, tout en etant descendant de la branche Montgolfier de Tournon par son père.'' Le Dauphiné libéré Vendredi 23 Aout 2019

 

 

Pierre Montgolfier (2) - next picture

Portrait de Pierre Montgolfier (1700-1793),

papetier royal,  anobli par louis XVI,

père des inventeurs  Joseph et Etienne,

Ançètre commun d'henri Goybet

et de Pierre marie Falco de Montgolfier,

petit fils de Folco Marie Lucien de Baroncelli.

Avignon capitale de la Montgolfiere famille doublement illustre

 

Folco Marie Lucien de BARONCELLI-Javon est né  le 1er novembre 1869 - Aix-en-Provence, 13001, Bouches du Rhône, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, France

  • Décédé le 15 décembre 1943 - Avignon, 84007, Vaucluse, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, France , à l’âge de 74 ans
  • Inhumé - Saintes-Maries-de-la-Mer, 13096, Bouches du Rhône, Provence-Alpes-Côte-d'Azu, France
  • Marquis de Javon, Manadier

 Parents

 Union(s) et enfant(s)

 

 

Folco de Baroncelli-Javon : Sa biographie  

 

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Baroncelli.

Folco de Baroncelli-Javon

Folco Baroncellli Javon dit Lou Marquès.jpg

Le marquis Folco de Baroncellli-Javon, dit Lou Marqués

Biographie
Naissance Voir et modifier les données sur Wikidata
Aix-en-ProvenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
AvignonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité

FrançaisVoir et modifier les données sur Wikidata

Activités

PoèteécrivainVoir et modifier les données sur Wikidata

Autres informations
Membre de

FélibrigeVoir et modifier les données sur Wikidata

 

Folco de Baroncelli-Javon.jpg

Folco de Baroncelli-Javon ( à Aix-en-Provence –  (à 74 ans) à Avignon) est un écrivain et un manadiercamarguais, disciple de Frédéric Mistral et tenant du Félibrige. « Inventeur » de la Camargue, il en a exploité des traditions avérées et en a instauré de nouvelles en s'inspirant du Wild West Show de Buffalo Bill lors de son passage dans le Midi.

 

Sommaire

  

 

Biographie

Famille et jeunesse

Palais du Roure à Avignon.

Folco de Baroncelli-Javon est né à Aix-en-Provence1, mais sera baptisé à Avignon où demeurent ses parents. Il descend d'une vieille famille florentine2 installée en Provence depuis le xve siècle dans un bâtiment au plein centre d'Avignon, le palais de Baroncelli, appelé plus récemment « palais du Roure ». Celui qui devait devenir gentilhomme-gardianappartient par son père3, Marie-Lucien-Gabriel-Folco de Baroncelli-Javon4, à une très vieille famille d’origine toscane et de tradition gibeline, qui possède depuis le début du xvie siècle le marquisat et le château de Javon, dans le diocèse de Carpentras. Sa famille, quoique aristocratique, parle le provençal, une véritable hérésie à l'époque où cette langue ne peut être que celle du peuple. Il est le frère du célèbre cinéaste Jacques de Baroncelli et de Marguerite de Baroncelli-Javon qui fut reine du Félibrige sous le capouliérat (la présidence) de Mistral et qui épousa le peintre postimpressionniste Georges Dufrénoy.

Il passe son enfance au château de Bellecôte près de Nîmes où il fait ses études4 . Nîmes est alors ville taurine et capitale des félibres ; il y rencontre Roumanille et, en 1889, Mistral. Dès 1890, il publie en provençal un premier ouvrage, Babali, et, l'année suivante, il fonde avec Mistral le journal L'Aiòli, avant d'être appelé au service militaire4.

Le mas de l'Amarée

En 1895lou Marqués (le Marquis), comme on l'appellera désormais, se rend en Camargue et monte une manade, la Manado Santenco (la Manade saintine), aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Peu de temps auparavant, le 7 février 1895, il avait épousé Henriette Constantin, fille d'Henri Constantin, propriétaire du domaine des Fines Roches à Châteauneuf-du-Pape4 ; de ce mariage, il aura trois filles5, mais sa femme supportera mal le climat camarguais et leur vie commune sera épisodique. Néanmoins, le 30 juillet 1899, il s'installe définitivement aux Saintes sur la petite route du Sauvage, au mas de l’Amarée6,7, en locataire du propriétaire d’alors, monsieur Allègre.

Le marquis de Baroncelli-Javon, en tenue de gardian, observant son troupeau dans sa manade aux Saintes-Maries-de-la-Mer au début des années 1900.

Manade du Marquis Folco de Baroncelli-Javon lors d'une abrivade, vers 1900-1910.

En 1905, il fait connaissance de Joe Hamman, l'un des créateurs du western à la française, puis, en octobre de la même année, de Buffalo Bill8 à l'occasion d'une représentation de la troupe américaine à Nîmes. Ayant noué une relation d'amitié avec ce dernier, il propose les services de ses gardians qui participent avec les Indiens et les cows-boys aux spectacles de Buffalo Bill, puis à partir de 1909 met à disposition d'Hamman ses gardians et ses taureaux pour des films tournés en Camargue9.

En septembre 1907, les crues liées aux orages du 27 de ce mois noient une partie de sa manade10.

En mai 1908, il rencontre à Arles Jules Charles-Roux et Jeanne de Flandreysy à l'occasion du tournage de la première version cinématographique de Mireille10. Cette rencontre avec Jeanne de Flandreysy, déjà aperçue quatre ans plus tôt à Valence, le marque à jamais. Il tombe amoureux de cette belle mais très indépendante femme, véritable égérie provençale. Si leur relation amoureuse fut brève, leur amitié dura jusqu'à la mort du marquis.

En attente de la ferrade au Mas de l'Amarée.

Ferrade sous la supervision du marquis de Baroncelli-Javon.

Dès le début du xxe siècle, le marquis s’attelle avec d’autres à la reconquête de la pure race Camargue, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante. La sélection draconienne qu'il opère est récompensée par son taureau Prouvenço, historique cocardierqui déchaîne les foules, baptisé ainsi autant pour ses qualités esthétiques que ses aptitudes combatives.

La Naciouin gardiano devant l'église Saint-Pierre d'Avignon.

Le 16 septembre 1909, il crée la Nacioun gardiano11 (la « Nation gardiane »), qui a pour objectif de défendre et maintenir les traditions camarguaises.

Mobilisé, il est profondément affecté par les carnages de la guerre de 1914-1918 et, à la suite de propos anti-militaristes qui auraient pu lui valoir le peloton d’exécution, il est interné au fort de Peccais.

À la fin de la Guerre et plus précisément le 18 avril 1918, Jeanne de Flandreysy, associée à son père Étienne Mellier, rachète le palais du Roure12, sauvant ainsi le marquis d’une première ruine. Ce palais, maison historique et familiale des Baroncelli, avait été mis en vente au cours de l'été 1907 puis vendu le 15 mai 1909 à la société Immobilière de Vaucluse13 qui en avait dispersé la plupart des trésors, dont de superbes boiseries. C'est à cette époque que Jeanne de Flandreysy l’incite à écrire.

Le 17 octobre 1921, à Nîmes, il conduit la « Levée des Tridents », à la tête de la Nacioun gardiano et en compagnie de son ami Bernard de Montaut-Manse, pour protester contre l'interdiction des corridas14. Il s'agit d'un défilé pacifique comme le montrent les anciennes photographies15Bernard de Montaut-Manse réussit à faire débouter la SPA de son action en justice contre les corridas à Nîmes16.

En 1924, il demande à Hermann Paul de concevoir et dessiner la croix camarguaisequi symbolise la Nacioun gardiano. La croix originelle est réalisée par Joseph Barbanson, forgeron aux Saintes-Maries-de-la-Mer et inaugurée le 7 juillet 1926 sur un terre-plein de l’ancienne sortie sud-est de la cité camarguaise 17.

Le mas du Simbèu

Mas du Simbèu dans les années 1930.

Toutefois, les problèmes financiers s’accumulent et en 1930, désargenté, il doit quitter le mas de l'Amarée dont il n'est que locataire. Les Saintois se cotisent alors et lui offrent un terrain sur lequel il construit une réplique du mas de l'Amarée, le mas du Simbèu (littéralement « signe », « enseigne », « point de mire », nom donné au vieux taureau, chef du troupeau) 18; le 1er octobre 1931 à minuit, il quitte l’Amarée pour le Simbèu.

Dans les années 1930, il dénonce le projet d'assèchement du Vaccarès, se bat pour la création d'une réserve en faisant valoir l'importance à venir du tourisme et manifeste pour le maintien des courses camarguaises19. Il témoigne aussi en faveur du maire communiste des Saintes-Maries-de-la-Mer, Esprit Pioch 20, et prend parti dans la guerre d’Espagne pour les Républicains espagnols. Il soutient également les gitans et leur pèlerinage. À sa demande, l’Archevêque d’AixMonseigneur Roques, tolère que la statue de Sara, patronne des gitans, soit amenée jusqu’à la mer, ce qui est réalisé, pour la première fois, le 25 mai 1935. Toutefois, ce n’est qu’à partir de 1953 que des prêtres participeront à cette procession.

« Le crépuscule du Marquis »

La fin des années 1930 n'est pas très heureuse pour le marquis. En février 1935, il tombe gravement malade puis est très affecté par le décès de son épouse, survenu le 8 août 1936. En 1938, à nouveau gravement malade, il est transporté d’urgence au centre médical de Nîmes. Et à la veille de la guerre, en février 1939, c’est la fin de sa manade. En 1940, il proteste auprès de Daladier après des manœuvres de tirs d'avions dans le Vaccarès.

La guerre 1939-1945 lui sera en quelque sorte fatale. Lors de leur arrivée en zone libre en 1942, les Allemands s'installent, dès le 16 novembre 1942, dans son mas du Simbèu, réquisitionné en janvier 1943. Finalement, le 17 février, le marquis de Baroncelli en est expulsé et s’installe dans le village même des Saintes, chez sa fille (place Saint-Pierre). Affaibli par la maladie et terriblement attristé, il reçoit l’extrême onction et meurt le 15 décembre, peu avant 13 heures, à Avignon21.

Tombeau

Tombeau du marquis de Baroncelli à l'emplacement de son mas lou Simbèu aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

Son mas Lou Simbèu est détruit à l'explosif en 1944 par les troupes allemandes lorsqu'elles quittent le pays. Il n'aura duré que 13 ans. Le 21 juillet 1951, les cendres du Marqués sont transférées dans un tombeau à l’endroit même où se trouvait le mas du Simbèu mais son cœur est placé dans la chapelle de ses ancêtres, au palais du Roure, ancien hôtel de Baroncelli-Javon21. Lors de ce transfert, alors que le convoi funèbre longe les prés, les taureaux de son ancienne manade se regroupent et suivent lentement le cortège, comme accompagnant leur maître une dernière fois. Ainsi, selon sa volonté :

lorsque je serai mort, quand le temps sera venu, amenez mon corps dans la terre du Simbèu, ma tête posée au foyer de ma vie, mon corps tourné vers l'église des Saintes, c'est ici que je veux dormir,

le marquis repose sur les lieux de son dernier mas. On peut se rendre sur sa tombe, qui est d'une grande sobriété.

Legs

Selon le professeur américain Robert Zaretsky, Folco de Baroncelli a contribué à transformer la Camargue, jusque-là étendue sauvage et désolée, en une nature ordonnée et apprivoisée, devenue parc naturel et l'une des destinations de vacances les plus courues. À l'instar de Claude François Denecourt, l'« inventeur » de la forêt de Fontainebleau, Baroncelli est, pour la Camargue, le génie des lieux. Et d'ajouter : poète médiocre devenu manadier, révolutionnaire indécis devenu homme de spectacle, régionaliste mué en bricoleur de l'histoire et du folklore camarguais, Baroncelli a participé à la création de la France moderne22.

Œuvre

  • Blad de Luno (Blé de Lune), préface de Frédéric Mistral, Paris ( Lemerre) et Avignon ( Roumanille), 1909, 155 pages, recueil de poèmes bilingue provençal-français.
  • Babali, Nouvello prouvençalo, préface de Frédéric Mistral, Paris ( Lemerre) et Avignon ( Roumanille), bilingue provençal-français, 1910, 53 pages, 33 illustrations, 8 reproductions d'aquarelles inédites de Ivan Pranishnikoff, Teissère de Valdrôme, Roux-Renard, Morice Viel et 4 lettrines de Louis Ollier
  • L'élevage en Camargue Le Taureau (tiré-à-part des travaux du 5e Congrès du Rhône), Tain-Tournon, ed. Union Générale des Rhodaniens, 1931, 14 pages.
  • Souto la tiaro d'Avignoun - Sous la tiare d'Avignon, Société Anonyme de l'Imprimerie Rey, Lyon, 1935.
  • Recueil de poèmes bilingue français-provençal contenant : Les deux veuves ; Préface ; La cavale de Grégoire XI ; Le nombre 7 et la Provence ; Le jour de la Saint-André (30 novembre) et les Pénitents gris d'Avignon ; Politesse provençale ; La Madone du Château de Bellecôte ; La chèvre d'or ; La chasse au perdreau en Camargue ; Les chevaux camarguais ; Le grand loup ; Bauduc ; La Madone de l'hôtel de Javon ; Valence, cité cavare et provençale.

Notes

  1.  Hôtel Villeneuve d'Ansouis, 9 rue du Quatre-Septembre, angle rue Goyrand.
  2.  Site Persée [archive]
  3.  Ce seigneur de très vieille noblesse avait épousé une Nîmoise, mademoiselle de Chazelles, dont il eut neuf enfants : Jacques Folco ; Henri (mort pour la France à Massiges le 24 septembre 1915) ; Marie-Thérèse, religieuse carmélite ; Jeanne, mariée en 1906 à Soubhi Ghali bey ; Emma ; Gabrielle, mariée en 1905 au comte Raoul Deltour de Chazelles ; Marguerite, mariée en 1914 au peintre Georges Dufrénoy, et enfin Adrienne, mariée en 1907 à Robert des Portes, officier de marine, fils de l'Amiral des Portes.
  4. ↑ abc et d Palais du Roure - Le crépuscule du Marquis, p.13
  5.  Nerte, Maguelone et Frédérique, dite Riquette. Nerte et Maguelone se marient respectivement le 27 juin 1916 et le 6 novembre 1928. Le 25 avril 1933, sa troisième fille, Frédérique, épouse Henri Aubanel.
  6.  Ce terme serait la francisation du provençal amaréu désignant en Camargue un bouquet d'arbres (Louis Alibert, Dictionnaire occitan-français, nouvelle édition, Toulouse, IEO, 1977).
  7.  Palais du Roure - Le crépuscule du Marquis, p.14 ; cet ouvrage n'indique que « juillet 1899 ».
  8.  Palais du Roure - Le crépuscule du Marquis, p.14.
  9.  Anaïs Kien et Charlotte Roux, documentaire « Western Baguetti : l'Incroyable Histoire de Joe Hamman » sur France Culture, 26 juin 2012.
  10. ↑ a et b Palais du Roure - Le crépuscule du Marquis, p.15
  11.  L'association est déclarée au Journal officiel le 16 septembre 1909 sous son nouveau nom. C'est donc le 16 septembre 1909 que naît officiellement la Nacioun gardiano, fleur de son âme et de son idéal, en remplacement du Coumitat Virginien dissout. Le conseil des membres fondateurs reste le même. Le siège social de la Nacioun sera aux Saintes-Maries-de-la-Mer. D’après le site officiel de la Nacioun gardianoconsultable ici [archive].
  12.  Palais du Roure, Le crépuscule du Marquis, p. 17.
  13.  Palais du Roure, Le crépuscule du Marquis, p. 15.
  14.  Levée des tridents [archive].
  15.  Défilé pacifique [archive].
  16.  Baroncelli au secours de la corrida [archive].
  17.  À cette fête furent présents de nombreuses personnalités et les amis du Marquis de Baroncelli : le poète Joseph d'Arbaud, Rul d'Elly, Maguy Hugo (la petite-fille de Victor Hugo), Madame de la Garanderie, Fanfonne Guillierme, la famille des éditeurs Aubanel, le peintre Paul Hermann, et bien d'autres.
  18.  Il s'agit d'un taureau castré, auquel on a inculqué la peur de l'homme et qui obéit à la voix; une sonnaille pend à son cou. Il sert à manœuvrer la manade (le troupeau). Il est au gardian ce que le chien est au berger.
  19.  Frédéric Saumade, Des sauvages en Occident : les cultures tauromachiques en Camargue et en Andalousie, (Livre numérique Google), Les Éditions de la MSH, 1994, 275 p., p. 198 : « Dès 1930, et par une argumentation éclairée faisant valoir l'importance future de la consommation touristique, il demandait la création d'un parc national pour sauvegarder la Camargue des "tentatives commerciales de desséchement et de défrichement" ».
  20.  Condamné en 1934; fin du rêve de parc naturel.
  21. ↑ a et b Avignon : Le crépuscule du Marquis de Baroncelli, La Marseillaise, 16 décembre 2013.
  22.  (en) Robert Zaretsky, Cock & Bull Stories, Folco de Baroncelli and the Invention of the Camargue, Lincoln & London, University of Nebraska Press, 2004, 192 p., p. 12 (Introduction) : « In part, through the power of words, Baroncelli turned a bleak and neglected landscape – a true wilderness – into a planned, keenly observed "wilderness" that has become one of France's most popular vacation spots and a protected bird and nature preserve. Like John Muir and Yosemite, or Claude François Denecourt, the eccentric largely responsible for the creation of the forest of Fontainebleau, Baroncelli is the genius loci, or the camargue's resident "spirit". A mediocre poet become rancher, an irresolute revolutionary turned showman, and a regonalist made into a bricoleur (a sort of do-it-yourselfer) of history and folklore, Baroncelli told a compelling cock and bull story – an important but neglected one – that helped create modernn France ».

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean des VallièresLe Chevalier de la Camargue - Folco de Baroncelli, marquis de Javon, Éditions André Bonne, collection « par 4 Chemins ». Prix Boudonnot 1957 de lAcadémie française.
  • Henriette Dibon dite Farfantello, Folco de Baroncelli, Imprimerie René, Nimes, 1982, 429 p.
  • René Baranger, En Camargue avec Baroncelli, l'auteur, Clichy, 1983, 164 p. (Récit des quatorze années passées par l'auteur comme gardian au mas de l'Amarée puis au mas du Simbèu).
  • Robert Zaretsky, Le Coq et le Taureau, Comment le Marquis de Baroncelli a inventé la Camargue, traduit de l'anglais (américain) par Cécile Hinze et David Gaussen, Éditions Gaussen, 2008. (L'auteur, qui enseigne la culture française à l'Université de Houston au Texas, replace l'action et l'œuvre de Baroncelli dans le contexte de la formation de la France moderne. Avant-propos de Sabine Barnicaud, conservatrice du palais du Roure - Références de l'édition en anglais : Cock & Bull Stories, Folco de Baroncelli and the Invention of the Camargue, Lincoln & London, University of Nebraska Press, 2004, 192 p.)
  • Palais du Roure, Le crépuscule du Marquis, Éditions Palais du Roure, Avignon, 2013, (ISBN 978-2-9546921-1-1)
  • Jacky SiméonDictionnaire de la course camarguaise, Vauvert, Au Diable Vauvert, 142 p. (ISBN 978-2-846-26424-2)p. 19-20

Articles connexes

Liens externes

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L'incroyable histoire du western camarguais

 

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Il fut un temps où les cowboys et les indiens attaquaient des trains, sautaient dans les rivières, galopaient comme des fous, non pas en Amérique, mais en France et au cinéma (muet). C’est l’histoire incroyable et souvent oubliée du western camarguais, joliment surnommé « western-bouillabaisse » par la presse.

Il était une fois une région française devenue mythique grâce au fantasme d’un seul homme. La Camargue telle que le monde entier la connaît aujourd’hui, est cette terre sauvage, marécageuse et battue par les vents à travers laquelle courent fougueusement de beaux chevaux immaculés, crinières au vent, façon « Crin-Blanc ». Cette image s’est forgée - et a perduré - dans les années 1920 grâce à l’ « inventeur » de la Camargue : un marquis du midi, Folco de Baroncelli, fou de chevauchées fantastiques venues tout droit de ses lectures enfantines sur la conquête de l’Ouest Américain. Chevauchées qu’il permit de faire vivre à l’écran, et en plein air, avec les premiers films d’aventures de Jean Durand tournés en Camargue. Les Rencontres de la Photographie d’Arlesprésentaient (jusqu’au 28 août 2016) l’exposition « Western Camarguais » retraçant cette épopée. Le livre de l’exposition sort en librairie le 7 septembre (1) et un bonus est à voir (jusqu’au 31 octobre 2016) au Musée de la Camargue en Arles (2). En selle !

“ Les gardians, montés sur leurs petits chevaux camarguais, ne sont-ils pas, en quelque sorte, les frères des rudes cow-boys du Far West ? ”

 

DES PIONNIERS DU « WESTERN CAMARGUAIS » AMÉRICANISÉS : FOLCO DE BARONCELLI ET JOË HAMMAN, DEUX FRANÇAIS
Alors que le héros américain Buffalo Bill parcourt l’Europe avec ses shows équestres à grand spectacle mimant la conquête de l’Ouest - les « Wild West Shows » -  le marquis Folco de Baroncelli, devenu manadier confirmé en Camargue, assiste à l’un d’eux, en 1905, à Paris. Avec, déjà, une idée derrière la tête. Proposer ses gardians camarguais dans le cirque de Bill. Sous le chapiteau, il fait une rencontre décisive : celle de Joë Hamman, un jeune français recruté dans la troupe pour ses talents d’acteur, de cavalier et de cascadeur. Et qui a une autre corde à son arc : il a vécu parmi les (vrais) indiens sioux de la troupe. « Quand son père, marchand d’art, est allé aux États-Unis acheter des œuvres, son fils l’a accompagné, et, en passionné d’équitation, s’est fait embaucher dans un ranch comme cowboy, a rencontré Buffalo Bill et les indiens du show », raconte Estelle Rouquette, conservateur du Musée de la Camargue et co-commissaire de l’exposition. C’est en 1909 que cette coïncidence heureuse devient une évidence : l’aventureux jeune homme qui s’est fait engager dans le cinéma français comme cascadeur attitré joue au « Buffalo Bill » français. Dans les carrières d’Arcueil ou la forêt de Fontainebleau, il s’essaye à l’esprit du Far West, lui, l’ « un des derniers européens à avoir pu recueillir la mémoire des derniers chefs indiens » (3) sous l’égide du réalisateur chevronné Jean Durand. C’est alors que Baroncelli invite son ami Joë à venir tourner sur ses terres camarguaises. Endroit qui paraît soudain idéal au cowboy français : « Notre Camargue rappelle certains coins de l’Ouest lointainEt puis les gardians, montés sur leurs petits chevaux camarguais, ne sont-ils pas, en quelque sorte, les frères des rudes cow-boys du Far West ? » (4) Au même moment, c’est à l’est et pas encore à l’ouest que les américains jouent aux cowboys et aux indiens sur grand écran.

C’est le début de la collaboration fondatrice du « western français » : Joë Hamman, acteur et scénariste des films, Folco de Baroncelli, sorte de régisseur et fournisseur et Jean Durand, réalisateur, qui créent, ensemble, de 1909 à 1914, une vingtaine de films d’aventure. Et c’est en quelque sorte, comme le dit joliment Estelle Rouquette« Falco Baroncelli (qui) met à la Camargue le pied à l’étrier en matière de cinéma. »

UNE TERRE SAUVAGE AUX AIRS DE BOUT DU MONDE: LA CAMARGUE, MIROIR PARFAIT DU FAR WEST IMAGINÉ
C’est l’acharnement d’un homme et la coïncidence de ses rencontres qui font de la Camargue, « à l’époque très isolée, très peu peuplée et de très mauvaise réputation à cause des fièvres et des inondations » selon Estelle Rouquette, la terre promise pour la production cinématographique en expansion. Joë Hamman en est convaincu, l’illusion est parfaite : le Delta du Rhône est une sorte de no man’s land plat aux grandes étendues, peuplé de taureaux, chevaux et oiseaux, dans lesquelles travaillent les bouviers des manades, les gardians. Même sensation de vide (et de tous les possibles) que l’Ouest aride américain. Les anecdotes de tournages - épiques - en témoignent : « Les Pouittes » (surnommés ainsi d’après leur cri de ralliement, « Pouit ! »), comédiens qui jouaient les chefs sioux ou les gardiens de vaches, tentaient comme ils pouvaient de survivre dans ce paysage hostile : « On prenait tout le temps le Pernod… pour ne pas attraper les fièvres ! » (4). Les spectateurs croyaient voir l’Amérique mentionnée par les cartons des films muets. Ils n’avaient en réalité aucun moyen de faire la comparaison : « Deux gardians montent à Nîmes pour faire des courses et voient un film de Jean Durand dans lequel ils reconnaissent le conducteur de la locomotive du film. C’est un camarguais. Ils se sont demandés ce que faisait leur ami Lambert en Amérique ? », raconte avec amusement Estelle Rouquette.

DES COW-BOYS DU FAR WEST AU FAR-SOUTH : LES GARDIANS ET LEUR MANADE
« Si ces films font rire aujourd’hui, ils faisaient sans doute déjà sourire à l’époque. Le traitement parodique n’est jamais très loin. On y joue « aux cow-boys et aux indiens » comme dans les cours de récréation. On ne les fait pas passer pour des documentaires » (4).
Joë Hamman et Falco de Baroncelli étaient de grands enfants qui insufflaient beaucoup de rêves dans leur vie. Tout autant que Buffalo Bill qui inventa de toutes pièces le mythe du cowboy justicier et héroïque : réalité moins glorieuse, il était un simple garçon vacher, surveillant, dans la poussière et sous un soleil de plomb, des gros élevages bovins pour un salaire de misère. L’analogie avec les gardians camarguais était presque évidente. Les tournages français prenaient alors des allures de folklore joyeux associant éléments de la culture camarguaise et ce que l’équipe du film imaginait de la culture du Far West, elle-même embellie par Buffalo Bill : « Les indiens étaient des locaux trouvés sur place pour renforcer la troupe des Pouittes qui accompagnait Joë Hamman, et Jean Durand passait commande à Baroncelli pour réunir cavaliers et bovins. » (Estelle Rouquette). Les acteurs enfilaient les costumes rapportés par Joë Hamman de ses voyages et ceux que les indiens avaient donné à Baroncelli (visibles au Musée de la Camargue (2)) : coiffes d’indiens impressionnantes, chapeaux Stetson, pare-culottes en toison de mouton et selles. Les photos de l’exposition contenues dans le livre (1) témoignent de cette folle aventure, les chevaux se cabrant dans des plaines vides au clair de lune, des fermes pionnières de l’Ouest disparaissant sous les flammes ou des indiens à cheval fuyant à toute vitesse. Les scénarios s’inspiraient des spectacles du grand Bill, de l’expérience de Joë, de ses lectures adolescentes (Le Dernier des Mohicans de Fenimore Cooper, 1826) et de son imagination fertile. Celui-ci enchaîne les « clous » du spectacle : pousser une manade dans les flots du Rhône, incendier un village de maisons en bois, sauter dans un train en marche, terrasser un taureau à mains nues. Et cela donne des films aux titres effrayants que l’on peut retrouver dans « Le Cinéma Premier, vol.2 » de Gaumont (5), à l’origine de ces westerns : « Le Railway de la mort », « Pendaison à Jefferson City », « La Prairie est en feu » ou encore « Cent dollars mort ou vif ». Et parce que l’aventure, c’est l’aventure, Joë Hamman, ce grand enfant, improvisait même des attaques : « Un jour, dans le petit train qui reliait Arles aux Saintes-Maries-de-la-Mer, une dame âgée qui voyageait voit arriver sur elle Joë Hamman en habit de cowboy, pistolet à la main. Elle l’a tabassé à coups de parapluie. » (Estelle Rouquette).

POUR LA CAMARGUE, LA VIE VA COMMENCER… DANS LES ANNÉES 1920
La guerre de 1914-1918 va interrompre net cette épopée westernienne française. Les années vingt couronneront de succès le genre aux États-Unis et même Joë Hamman pensera que cela ne sert à rien de rivaliser avec les Américains. À l’image d’un Johnny Hallyday dans « D’où viens-tu Johnny ? » (1963) chantant à tue-tête et au galop « Pour moi la vie va commencer/Et mon passé sort de l’oubli », la Camargue renaît de ses cendres grâce aux actions de Folco de Baroncelli. Le « Far West » camarguais s’affirme désormais comme un « Far South » à part entière, enrichi après la guerre grâce à la réhabilitation des cultures régionales. Les réalisateurs affluent en Camargue pour adapter, cette fois-ci, des œuvres d’inspiration régionales : Mireille d’après Frédéric MistralLe Roi de Camargue d’après Jean Aicard ou L’Arlésienne d’après Alphonse Daudet. Sans être des westerns, ils sont basés sur le même travail de l’intrigue que dans les films d’aventure d’avant-guerre. Aussi, les gitans deviennent des pionniers de la région. À l’origine ? L’imagination romanesque du marquis : « Très imprégné de ses romans d’aventures de l’Ouest américain, il cherchait des équivalences avec la Camargue : il a interprété la venue des gitans comme celle des natifs de Camargue à l’image des Indiens d’Amérique alors qu’ils sont arrivés au milieu du XIXème siècle par la Catalogne. C’est sa Camargue imaginaire » (Estelle Rouquette).

C’est lui qui, pour célébrer les costumes et les traditions du pays, imagina les jeux taurins pour honorer le travail des gardians. C’est lui qui créa la « Nacioun Gardiano », composée des chevaux blancs et leurs gardians suivis des belles Arlésiennes. C’est lui qui mit en scène la procession de Sara la Noire, patronne des gitans, et qui leur obtint, par l’archevêque d’Aix, de pouvoir l’honorer publiquement, procession aujourd’hui emblématique et indissociable de la culture camarguaise (chaque année les 24 et 25 mai). C’est lui encore qui se battit pour la création d’une réserve naturelle qui verra le jour sous la forme du Parc Naturel Régional de Camargue en 1970. Cette fabrication d’identité culturelle a entraîné le développement de la région isolée, la reconnaissance écologique d’un territoire exceptionnel et la notoriété touristique d’un pays où les traditions sont conservées. Deux films mythiques en sont l’imagerie parfaite : « Crin-Blanc », en 1953, qui raconte l’histoire d’une amitié entre un magnifique cheval blanc et un petit garçon « sauvageon », tous deux incarnation d’une liberté menacée par les « dompteurs » manadiers. Et Johnny Hallyday, figure du cowboy rocker à la française, qui va redonner à la Camargue ses racines de capitale du Far West français désormais capitale du bonheur et du bien-vivre plutôt que des échauffourées claniques avec « D’où viens-tu Johnny ? » (1963) : « Pour moi la vie va commencer/Et sous le ciel de ce pays/Sans jamais connaître l'ennui/Mes années passeront sans bruit/Entre le ciel et mes amis » (6). La boucle est bouclée et l’imagination débordante de Folco de Baroncelli est honorée : ces deux héros de grand écran sont bien des sortes de « hors la loi » westerniens, des cowboys des temps modernes, à la recherche de la Liberté.

En voulant conserver et pérenniser des traditions locales, le marquis Folco de Baroncelli a apporté culture et tourisme sur son territoire tant aimé et il est attendrissant de constater que les camarguais sont aujourd’hui « presque obligés de se mettre en scène » comme le concède Estelle Rouquette. Mais qui pourrait s’empêcher d’imaginer un « poor lonesome cowboy » sur les landes isolées de Camargue, un soir de pleine lune ?

 

(1)    « Western Camarguais », sous la direction de Estelle Rouquette et Sam Stourdzé, Actes Sud, Septembre 2016

(2)    Exposition « Western Camarguais » au Musée de la Camargue du 4 juillet au 31 octobre 2016, Parc naturel régional de Camargue, Mas du Pont de Rousty, 13200 ARLES. 04 90 97 10 82

(3)    Comme le rappelle son héritier spirituel Jacques Nissou dans l’émission de France Culture, « L’Incroyable histoire de Joe Hamman : le western baguetti », par Anaïs Kien et Charlotte Roux, L’Heure du documentaire, Emmanuel Laurentin, France Culture, 20 juillet 2015.

(4)    Extrait du livre « Western Camarguais »

(5)    Coffret Gaumont « Cinéma des Premiers Temps, vol.2 »

(6)    Chanson du film « D’où viens-tu, Johnny ? » réalisé par Noël Howard, en 1963, avec Johnny Hallyday

Pour aller plus loin :

À voir : Exposition « Western Camarguais » au Musée de la Camargue du 4 juillet au 31 octobre 2016, Parc naturel régional de Camargue, Mas du Pont de Rousty, 13200 ARLES. 04 90 97 10 82.

À lire : « Western Camarguais », sous la direction de Estelle Rouquette et Sam Stourdzé, Actes Sud, Septembre 2016

À écouter : « L’Incroyable histoire de Joe Hamman : le western baguetti », par Anaïs Kien et Charlotte Roux, L’Heure du documentaire, Emmanuel Laurentin, France Culture, 20 juillet 2015.

CLAIRE BONNOT

 

Après un passage dans l’audiovisuel et une année d’études à l’Institut Français de la Mode, Claire s’est mise à écrire sur les gens qui l’inspirent.

Sur Twitter : @ClaireBonnot

   

https://www.vanityfair.fr/culture/ecrans/articles/western-bouillabaisse-quand-le-cinema-francais-jouait-aux-cowboys-et-aux-indiens-en-camargue/46068

 

VOIR EGALEMENT 

 

LA CAMARGUE L'AUTRE BERCEAU DU WESTERN

_JOE HAMMAN

 

 

Une Famille de Camargue : les "de Baroncelli"

12 octobre 2016

Folco de Baroncelli

                                     Folco de Baroncelli

 

PHILIPPE MARTEL ET FRANÇOIS AMY DE LA BRETÈQUE deux éminents spécialistes de l'Occitan et du Cinéma de l'Université Paul Valéry de Montpellier se relaient parfaitement pour évoquer la généalogie familiale des Baroncelli de Javon

Les Baroncelli d'Avignon devinrent les banquiers des papes , lorsque ceux-ci durent s'y installer en 1309 pour fuir les troubles politiques qui secouaient l'Italie ! De prêts en intérêts, les papes ne purent rembourser leurs emprunts auprès des Baroncelli. C'est ainsi qu'en 1514, ils s'acquittèrent de leurs dettes (2 500 ducats) en leur offrant par une bulle d'inféodation à perpétuité donnée par le pape Léon X, le maquisat de Javon, près de Murs (Vaucluse), dans le diocèse de Carpentras. Depuis, dans leur titulature, ils portent le nom de DE BARONCELLI-JAVON . Leur arrivée de Florence vers Avignon.La famille de Baroncelli-Javon représente l’une des plus anciennes lignées de France puisqu’on peut faire remonter sa généalogie jusqu’au XIIè siècle.Ces aristocrates d’origine florentine durent s’exiler en 1478 et vinrent s’établir à Avignon, alors possession pontificale. Ils restèrent à son service tant que durèrent les Etats du Pape. Il est intéressant de voir comment, dès lors que le Vaucluse fut rattaché à la République, ces hauts personnages, progressivement ruinés, et quoique restés de conviction monarchiste et légitimiste, s’intégrèrent pleinement à la vie culturelle nationale. On peut suivre cette trajectoire au vingtième siècle à travers trois personnages et en trois étapes logiquement enchaînées : le Félibrige, le nouvel art qu’était le cinéma, et la critique cinématographique dans un grand quotidien national.

 

Folco, « Lou Marquès », reste le plus connu. Disciple de Mistral, fondateur de la Nacioun Gardiano, il fut l’artisan principal de la promotion de la Camargue et de ses traditions taurines. Il fait chez nous l’objet d’une dévotion encore vive. Par ses gendres, il donna naissance à une lignée de grands manadiers. Hommage au camarguais Folco de Baroncelli

http://www.ctlacledabouillargues.com/pages/content/folco-de-baroncelli-la-camargue-son-destin.html

 

Le Marquis attira chez lui dès les années 1910 des équipes de tournage. Son frère cadet Jacques poursuivit cette entreprise par ses films. Mais son abondante production cinématographique excède ce cadre régional. Il a tourné de nombreux films représentatifs de la qualité française. Avec Louis Feuillade à Arles pour une Mireille qui fut un échec. Réformé en 1914 Il commence à écrire en 1915 mais échoue à parler provençal. Il monte alors à Paris et devient le documentariste de Jeanne de Flandreysy, (amie fortunée de Frédéric Mistral).Renvoyé du journal "l'Eclair" Il devient réalisateur de 1926 à 1931 avec Pêcheur d'Islande en 1924 l'Arlésienne en 1929, Il s’est illustré aussi par la promotion de l’idée coloniale« intégratrice » alors à son apogée. On redécouvre aujourd’hui son œuvre longtemps négligée des historiens. Hommage au cinéaste Jacques de Baroncelli https://1895.revues.org/1762

 

Le fis de Jacques, Jean, né en 1914 ,romancier devint un des critiques de cinéma les plus importants de l’après-guerre. Marié à Sophie Desmarets il s'installe au mas de la Paillade De 1952 à 1983 il donna au journal Le Mondeenviron 4500 à 5000 articles. sous l'ère de Pierre Vianson-Ponté. L’éclectisme de ses goûts, son académisme foncier, ses jugements indulgents, le firent parfois juger sévèrement par la jeune génération, mais il mérite d’être réhabilité. Il a dû faire accepter le cinéma dans un journal pour lequel le 7è art n'était pas un objet culturel comme la littérature, la musique ou la peinture. Ainsi en 1961, il promeut le film d'Alain Resnais "l'année dernière à Marienbad" contre la critique d'Avant garde des "Cahiers du Cinéma". ( de André Bazin) puis il défend à Cannes le film de François Truffaut" les 400 coups" qui incarne la Nouvelle Vague. Enfin en 1957, il impose la Strada de Fellini, en 1959 les Fraises sauvages d 'Ingmar Bergman, et en 1965 "Pierrot le Fou" de Jean Luc Godard. (chaudes discussions à ce sujet à la maison dans ma famille....!!!)

Après que le Mas familial de la Paillade ait été vendu à la Mairie de Montpellier sous l'ère de François Delmas (1959 à 1971) ,la famille de Jean de Baroncelli et sa femme Sophie Desmarets s'installent à Prades le Lez où vit toujours leur fille Caroline de Baroncelli de Javon.née le 29 avril 1952.

Ce fut un critique-spectateur indulgent; loin des théoriciens du cinéma, très influencé par Bergman, Bunuel et Fellini. Il a une sensibilité classique, agnostique et modéré qui ne l'opposa pas à ses contemporains véhéments comme JL Bory du Nouvel Observateur. Il pensait cependant que le cinéma était un art mineur aux côtés de la musique, de la peinture et de la littérature. Vaste débat qui opposera plus tard Gainsbourg et Béart à propos de la chanson et de la musique.

Ces trois destins sont bien différents, mais la diversité de leurs investissements cache une continuité profonde : intégrer la culture régionale au projet national, réconcilier la culture élevée et la culture populaire, concilier le goût pour la littérature et d’autres formes d’expression, tel semble avoir été le destin de cette famille d’exception.

 

Une Famille de Camargue : les "de Baroncelli"

 

Manade Aubanel Baroncelli Santenco

 

La manade Aubanel Baroncelli Santenco est un élevage de taureaux de Camargue, fondée en 1894, par le marquis Folco de Baroncelli-Javon. Elle a successivement été dirigée par Folco de Baroncelli-Javon, son gendre Henri Aubanel (petit-neveu du poète Théodore Aubanel), et depuis 1998, son petit-fils Pierre Aubanel.

 

Sommaire

  

 

Historique

La manade Santenco

Les armoiries de la famille Baroncelli-Javon.

Folco de Baroncelli-Javon décide, en 1894, de fonder 1 un élevage de taureaux de Camargue. Il prend pour fer les armoiries de sa famille et donne les mêmes couleurs à sa devise. Son bétail se compose de taureaux et de vaches achetées chez Théophile Papinaud, Mathieu Raynaud, Louis Dijol, Laborde-Caumont 2, Dumas, Félix Gras, Trouche et Blanc 3. Au total, trois cent vingt-six bêtes dont le Marquis ne va en retenir que cent quatre-vingt-dix, afin d'atteindre son idéal: cornes en demi-lune pour les taureaux, cornes en forme de lyre pour les vaches, tous de robe noire 3.

Il s'installe sur la commune de Saintes-Maries-de-la-Mer, et donne à sa manade le nom de Manado Santenco, en provençal manade des Saintes-Maries4. Il fait paître son troupeau à la sortie de la ville, sur les terres de Cacharel, puis au mas de l'Amarée 5Le Cailar, que le Marquis appelle la Séville méridionale6, est son quartier d'été. Il souhaite éviter les croisements entre taureaux de Camargue et d'Espagne, courant à cette époque5, pour retrouver la pureté de la race camarguaise. Ses efforts sont récompensés avec le cocardier Lou Prouvenço, qui commence sa carrière en 18987, âgée de seulement deux ans. Le Marquis le qualifie de « doublen gros comme un pois et noir comme le jais »7. Il réalise des courses de qualité, acquiert une réputation flatteuse auprès du public8 qui le surnomme « le roi des cocardiers »8. Sa meilleure prestation a lieu le 16 mai 19099, dans les arènes de Vauvert, mais douze jours plus tard9, un combat entre étalons lui coûte la vie10.

Le 27 octobre 1905, la troupe de Buffalo Bill se produit à Nîmes, et Folco de Baroncelli-Javon propose à Queue-de-fer et Ours-solitaire, deux chefs indiens, ainsi qu'à deux cow-boys, de le rejoindre le lendemain au Cailar, pour participer au tri des taureaux et à l'abrivado qu'il assure à Gallargues-le-Montueux 11. Le 27 septembre 1907, le Marquis perd une partie de son troupeau, à la suite des crues du Rhône 12. Il est obligé de renoncer à de nombreuses prestations, faute de bétail suffisant, et ses finances s'en ressentent 13. Le 15 mai 1909, l'Hôtel de Baroncelli est vendu afin de renflouer les caisses de la manade14.

Le 20 février 1915, Folco de Baroncelli-Javon reçoit son ordre d'appel15. Il sollicite quelques amis pour qu'ils s'occupent de la manade Santenco durant son absence16. Le Marquis est « libéré de responsabilités militaires » le 8 janvier 1919 17. La même année, la devise rouge et blanche voit la naissance du cocardier Lou Bandot 18, dont la carrière prend son envol à partir d'avril 1924. Il est surnommé « le taureau le plus dangereux qui soit »19, et draine un public nombreux à chacune de ses sorties. Il est désigné « meilleur taureau » de la Cocarde d'or en 1928, ex-aequo avec Cetorri20, autre cocardier de la manade, et en 1932 21. Sa popularité est telle qu'en avril 1931, Saint-Laurent-d'Aigouze voit la création du club taurin Lou Bandot19.

Le 20 août 1922, la ville de Marseille 22 organise une fête provençale avec les gardians de la manade Santenco. Le 4 juin 1923, la devise rouge et blanche participe à une fête hippique à Montpellier 23. La même année, la manade est à Castries pour une course donnée en l'honneur de la reine Amélie de Portugal, surnommée la « course royale » ; l'expression, désignant une course assurée par une seule manade, est rapidement adoptée par le monde de la bouvine 24.

Les taureaux de la manade Aubanel-Baroncelli, dans les prés des Demoiselles, au Cailar.

Lors de la Cocarde d'Or 1930, la manade Santenco est récompensée avec Set-Mouraou 25 qui est désigné « meilleur taureau » de la course. En octobre 1931, le Marquis doit quitter le mas de l'Amarée dont il est locataire, faute d'argent. Les habitants des Saintes se cotisent pour lui offrir un terrain où il construit le mas du Simbeù, réplique exacte de l'Amarée 10. Le 25 avril 1933 26, Henri Aubanel épouse Frédérique, la troisième fille du Marquis, et devient manadier de la devise rouge et blanche un an plus tard 27. Le 1er juillet 1935 28, la manade est à Fontvieille pour une course donnée dans le cadre des Fêtes du Moulin, en l'honneur d'Alphonse Daudet.

Le cocardier Clan-Clan est désigné « meilleur taureau » de la Cocarde d'Or 193721, et la manade obtient son quatrième sacre dans cette épreuve. En 1938, un cheval inflige une blessure à Folco de Baroncelli-Javon qui doit être hospitalisé 27, et doit cesser toute activité de manadier l'année suivante 10.

Le 16 novembre 1942 10, les Allemands s'installent au mas du Simbeù. Le Marquis en est chassé le 17 février 1943 27. Le 15 décembre 1943, Folco de Baroncelli-Javon décède à Avignon 26. Les Allemands détruisent le mas du Simbeù en 1944 10. Les cendres du Marquis sont transférées aux Saintes-Maries-de-la-Mer le 21 juillet 1951, sur l'emplacement de son ancien mas 27, conformément à ses dernières volontés 29. Lorsque le cortège funèbre longe les prés, les taureaux de la devise rouge et blanche se regroupent et suivent lentement le cortège, comme accompagnant leur maître une dernière fois 30.

De Baroncelli à Aubanel

Statue de Vovo, aux Saintes-Maries, franchissant une barrière.

En 1944, Henri Aubanel vend vingt-cinq bêtes à Paul Laurent 31. En décembre de la même année, la manade Aubanel voit la naissance de Vovo, un veau issu de l'union entre la vache Gyptis, qui fugue de sa manade, et l'étalon Provence de la manade Raynaud 32. Henri Aubanel propose à son fils Pierre de baptiser le nouveau-né ; Pierre répète à voix haute «veau-veau», afin de trouver un nom qui rime. Son père, croyant qu'il s'agit du nom choisi par son fils, le baptise Vovo 33. Taureau cocardier au tempérament fougueux, voire brutal, préférant traverser les barrières plutôt que les sauter, Vovo va remplir les arènes de Carmargue1. Le 22 avril 1951, il provoque une gigantesque panique aux arènes de Lunel: quarante-huit poutres, plusieurs barrières de la contre-piste ainsi que la buvette sont démolies par le cocardier 34. Vovo acquiert une réputation de fauve que la suite de sa carrière va confirmer. En 1958, l'accumulation de ses blessures oblige Henri Aubanel à le retirer de la course libre 35. En 1959, le club taurin Lou Vovo est créé à Uchaud36. Une statue représentant le cocardier est installée, le 19 juin 2010 37, devant les arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Le titre de Biòu d'or est créé en 1954, et Petit Loulou, descendant de Vovo, est le premier cocardier de la devise rouge et blanche a remporté le prix, en 1964.

À l'instar de son beau-père, Henri Aubanel connait quelques difficultés financières. D'où l'avertissement qu'il lance à son fils Pierre, lorsque ce dernier veut devenir manadier : « Mon petit, il n'y a pas d'argent à gagner dans les taureaux. Ton grand-père s'est ruiné, moi, je ne gagne pas ma vie. Ne fais pas ce métier ; c'est un métier de fou ! »38. Ce qui n'empêche pas son fils de partir à Saint-Gilles pour fonder sa propre manade, en 196839. Malgré de nombreuses réticences, Henri Aubanel finit par céder quelques bêtes à son fils40. Il propage la race « baroncellienne » en vendant plusieurs bêtes à des manadiers, mais aussi en formant de nombreux gardians qui, par la suite, montent leurs manades en achetant leurs premières bêtes chez leur ancien pélot 41.

Dans la nuit du 4 au 5 décembre 1973, un événement inconnu entraîne la moitié de la manade dans le Vistre, un fleuve côtier proche du Cailar 42. Soixante-cinq taureaux périssent noyés 43. En 1977, la devise rouge et blanche assure une abrivado sur le Prado, à Marseille, dans le cadre d'une exposition sur la chasse et le cheval 44. Le 27 octobre de la même année, deux gardians de la manade perdent la vie en tentant de sauver trois taureaux des inondations 45.

Les Saintes-Maries-de-la-Mer inaugure, le 15 juin 1996, le bouvaou Henri Aubanel. Ce dernier décède deux ans plus tard 1. Plusieurs communes du Gard, parmi lesquelles Le Cailar, Aimargues et Gallargues-le-Montueux, lui rendent hommage en baptisant des rues à son nom. Son fils Pierre prend les rênes de la devise rouge et blanche, et la renomme manade Aubanel Baroncelli Santenco1. Pierre Aubanel est décédé le 22 février 2018, il était né en 1938. Il est inhumé au cimetière des Saintes-Marie-de-la Mer 46.

Galerie

  • Dans les prés du Cailar.

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  • Dans le bouvaou des prés du Cailar.

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  • Stèle ériguée à la mémoire des gardians de la manade Aubanel, décédés lors des inondations d'octobre 1977.

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  • La tombe du Marquis Folco de Baroncelli-Javon, aux Saintes-Maries.

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  • Les taureaux de la manade Aubanel-Baroncelli, dans l'enclos de tri, aux Saintes-Maries.

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  • Dans les arènes des Saintes-Maries.

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  • La manade Aubanel-Baroncelli menant une bandido aux Saintes-Maries.

Bibliographie

  • Henriette Dibon, Folco de Baroncelli, Éditions Farfantello, .
  • Gilles Arnaud, 75 années de Cocarde d'Or : de 1928 à 2006, Éditions Gilles Arnaud, .
  • Gilles Arnaud, Le répertoire des manades de Camargue, Éditions Gilles Arnaud, .
  • Noël Daniele, Taureaux de légende: de Lou Paré au Vovo, Éditions Gilles Arnaud, .
  • Folco de Baroncelli-Javon, Car mon cœur est rouge, Gaussen, . Recueil de lettres que Folco de Baroncelli-Javon a échangé avec les indiens Oglalas.
  • Martine Aliaga, Hors-série: Camargue, une terre et une passion., Groupe Midi Libre, .

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. ↑ abc et d Arnaud 2008p. 25.
  2.  Arnaud 2008p. 25
  3. ↑ a et b « Lou Carmen » [archive], sur loucarmen.com (consulté le 27 juin 2013)
  4.  Dibon 1982p. 85
  5. ↑ a et b Hors série: Camargue, une terre et une passion. juillet 2013, p. 8
  6.  Dibon 1982p. 89
  7. ↑ a et b Daniele 2010p. 40
  8. ↑ a et b Daniele 2010p. 44
  9. ↑ a et b Daniele 2010p. 46
  10. ↑ abcd et e Hors série: Camargue, une terre et une passion. juillet 2013, p. 10
  11.  Dibon 1982p. 105
  12.  « Lou Carmen » [archive], sur loucarmen.com (consulté le 14 juin 2013)
  13.  de Baroncelli-Javon 2010p. 73
  14.  Dibon 1982p. 139
  15.  Dibon 1982p. 175
  16.  Dibon 1982p. 173
  17.  Dibon 1982p. 196
  18.  Daniele 2010p. 52
  19. ↑ a et b Daniele 2010p. 55
  20.  Arnaud 2007p. 15
  21. ↑ a et b Arnaud 2007p. 22
  22.  Dibon 1982p. 221
  23.  Dibon 1982p. 225
  24.  André Tiano, Castries depuis la Révolution, Office du Tourisme de Castries, 2001, page 256
  25.  Arnaud 2007p. 18
  26. ↑ a et b Hors série: Camargue, une terre et une passion. juillet 2013, p. 9
  27. ↑ abc et d « Lou Carmen » [archive], sur loucarmen.com (consulté le 12 juin 2013)
  28.  Arnaud 2007p. 26
  29.  Folco de Baroncelli-Javon: « Lorsque je serai mort, quand le temps sera venu, amener mon corps dans la terre du Simbèu, ma tête posée au foyer de ma vie, mon corps tourné vers l'église des Saintes. C'est ici que je veux dormir ».
  30.  « Camargue » [archive], sur camargue.fr (consulté le 16 juin 2013)
  31.  Arnaud 2008p. 119.
  32.  « Lou Carmen » [archive], sur loucarmen.com (consulté le 13 juin 2013)
  33.  Fait évoqué par Pierre Aubanel dans le DVD Vovo, taureau de légende, de Gilles Arnaud, Éditions Gilles Arnaud, 2011.
  34.  « Lou Carmen » [archive], sur loucarmen.com (consulté le 18 juin 2013)
  35.  « Lou Carmen » [archive], sur loucarmen.com (consulté le 12 juin 2013)
  36.  « Club Taurin Lou Vovo » [archive], sur clubtaurin-louvovo.com (consulté le 27 juin 2013)
  37.  Daniele 2010p. 86
  38.  Fait évoqué par Pierre Aubanel dans l'émission Noir et blanc à la manade Aubanel, 2009, consultable sur YouTube.
  39.  Arnaud 2008p. 27
  40.  « Lou Carmen » [archive], sur loucarmen.com (consulté le 12 juin 2013)
  41.  Arnaud 2008.
  42.  « Passion de Camargue » [archive], sur passion-camargue.com (consulté le 12 juin 2013)
  43.  Images d'archives reproduites dans l'émission Noir et blanc à la manade Aubanel, 2009, consultable sur YouTube.
  44.  Images d'archives reproduites dans le DVD Abrivado d'antan, de Gilles Arnaud, Éditions Gilles Arnaud, 2010.
  45.  « CTPR Lou Sanglié » [archive], sur lousanglie.fr/ (consulté le 21 août 2013)
  46.  « La Camargue en deuil après le décès de Pierre Aubanel », France Bleu,‎  (lire en ligne [archive])

 

 

 

 

 

 

 

 

BARONCELLI : LE MARQUIS QUI A DEVELOPPE LA CAMARGUE ET DONNE SES LETTRE DE NOBLESSE AUX GARDIANS

 

 

 

 

 

Il arrive qu'un homme "invente"un pays, Tel est le génie du marquis de Baroncelli-Javon, qui voua sa vie à la Camargue.
Issu dune famille florentine installée dans le Comtat Venaissin au XVe siècle, Folco de Baroncelli est né en 1869 à Aix . Sa famille, quoique aristocratique, parlait le provençal, une véritable hérésie à l'époque où cette langue ne pouvait être que celle du peuple. Ses premiers contacts avec les taureaux remontent à son enfance, passée au château de Bellecôte, à Bouillargues, près de Nimes, chez sa grand-mère.
Les troupeaux y faisaient étape au moment de la remontée vers les pâturages de la petite Camargue. Après ses études à Avignon, alors ville taurine et capitale des félibres, il rencontre Mistral et Roumanille. Dès 1890, il publie un premier ouvrage en provençal, Babali, et dirige avec Mishal le journal L'Aioli. La découverte de la Camargue va alors sceller son destin. Il sera manadier envers et contre tout Le temps de se marier avec la fille d'un propriétaire de Châteauneuf-du-Pape, et en 1895 il s'installe en Camargue où il crée la "Manado santenco", aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Devant tant de détermination et de passion Mistral lui déclare: "je te confie la Camargue."
Qu'est-ce que la Camargue en cette fin de XIXe siècle ? Endigué depuis moins de trente ans, c'est un pays encore hostile, un bout du monde....un pays insalubre. Il y fait chaud ou froid, les moustiques pullulent, l'été les marécages empestent, les gens y sont pauvres et travaillent durement. Mais l'imagination enflammée et poétique de Folco de Baroncelli n'en a cure.

Il voit bien autre chose : une terre provençale intacte, la gardienne d'une identité: 'J'ai voué ma vie à un idéal: la Provence, et je n'ai embrassé mon métier que pour mieux servir cet idéal, pour me trouver plus près du peuple provençal, pour mieux arriver jusqu'à son coeur et pour mieux l'aider à sauver son passé de gloire, sa langue et ses coutumes."
En 1853, le mariage de l'Espagnole Eugénie de Montijo avec Napoléon III avait ouvert la voie de la tauromachie en France, mais les taureaux camarguais n'étaient alors qu'un bétail dégénéré à demi-sauvage dont on s'amusait parfois. Il supportait mai la comparaison avec les fougueux toros de corridas.

En 1869, Christophe Yonnet tente les premiers croisements entre race brave espagnole et race camarguaise. Malgré sa large diffusion dans les manades, le résultat médiocre de ce croisement inapte à la tauromachie espagnole comme aux jeux provençaux qui émergent timidement marque le début de la reconquête de la pure race Camargue. Le marquis, avec d'autres, en est le grand ordonnateur, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante. La sélection draconienne qu'il opère est récompensée en1909 par son bureau Prouvenço, historique cocardier qui déchaine les foules, baptisé ainsi autant pour ses qualités esthétiques que combatives. Son modèle et l'allure de ses cornes fixeront le type du TORO Camarguais.

Etrange destinée que celle de cet aristocrate qui accepta de vivre dans des conditions matérielles difficiles pour servir la cause provençale. Tous les témoignages insistent sur la grande humanité et la générosité de l'homme. Mais le trait marquant de son caractère, outre sa ténacité, réside dans ses prises de position en faveur des minorités opprimées. Il s'insurge contre l'agression des Boers, défend les vignerons du Languedoc, les Indiens d'Amérique, rencontrés dans le cirque de Buffalo Bill, et qui le surnomment Oiseau fidèle. Il défend les républicains espagnols, et bien sûr les gitans pour qui il obtient en 1935 le droit d'honorer publiquement leur patronne, Sainte Sara. Lors de la Grande Guerre, il échappe de peu au conseil de guerre pour propos antimilitaristes; il dénonce le projet d'assèchement du Vaccarès, se bat pour la création d'une réserve, manifeste pour le maintient des courses camarguaises, témoigne pour le maire communiste des Saintes-Maries-de-la-Mer, proteste en 1940 auprès de Daladier après des manoeuvres de tirs d'avions dans le Vaccarès.

Affectivement, l'homme apparait plus complexe. De son mariage, il aura trois filles, mais sa femme supporta mal le climat camarguais, et leur vie commune fut épisodique. Par contre, sa rencontre en 1908 avec Jeanne de Flandreysy le marque à jamais. Il tombe amoureux fou de cette belle mais très indépendante femme, véritable égérie provençale. Si, amoureusement, leur relation fut brève, leur amitié dura jusqu'à la mort du marquis. Elle l'incita à écrire et racheta en 1918 le palais du Roure, le sauvant de la ruine.
Deux faits résument l'extraordinaire attachement des Camarguais à cet homme qui leur donna tant. En 1930, alors que, désargenté, il doit quitter le mas de L'Amarée où il habitait les Saintois se cotisent et lui offrent un terrain sur lequel il construira le mas du Simbèu ( le Symbole), dont il sera expulsé en 1943 par les Allemands. L'autre a trait à sa mort survenue à Avignon le 15 décembre de la même année. Lors du transfert de ses cendres aux Saintes, en 1951, alors que le convoi funèbre longeait les prés, les taureaux de son ancienne et prestigieuse manade se regroupèrent et suivirent lentement le cortège, comme accompagnant leur maître une dernière fois. Les gens présents en parlent encore avec une indescriptible émotion. Ainsi vivent la Camargue et la mémoire du marquis, son plus fidèle amoureux.


PELERINAGE GITANS AUX STE- MARIES DE LA MER

0n y venait de toute la Provence, du Languedoc et d'ailleurs. Surtout d'ailleurs pour les gitans qui parcouraient les longues routes de l'Europe, menant pendant des semaines leurs roulottes de bois à ce rendez-vous sacré. Toute une population convergeait vers les Saintes-Maries-de-la-Mer en l'honneur de Marie Salomé, Marie Jacobé et Sara, l'humble servante noire, la patronne des gitans. Tous les ans depuis le Moyen Âge, les 2/4 et 25 mai, la foule envahit le village camarguais et conduit les reliques des saintes à la mer pour une bénédiction purificatrice. L'histoire de ce pèlerinage se perd dans celle de la fondation même de la ville.

LE MYSTÈRE DE SARA

On connaît la légende de cette barque sans voile ni rames, chassée de Palestine après la mort du Christ, qui accosta le rivage camarguais. À son bord se trouvaient Marie Salomé, mère des apôtres Jean et jacques le Majeur, Marie Jacobé - selon saint jean la sœur de la Vierge , Marie-Madeleine, Lazare et sa sœur Marthe, ainsi que Maximin et Joseph d'Arimathie qui transportait le Saint-Graal. Les avis divergent sur la présence de Sara la Noire à bord. Était-elle leur servante? Était-elle égyptienne? "Sara campait avec sa tribu en pleine forêt de pins parasols, à l'endroit où s'élève aujourd'hui Aigues-Mortes. Avertie miraculeusement elle courut vers la mer et, s'étant dévêtue, elle étendit sur les vagues sa robe qui la porta vers les saintes. Baptisée de leurs mains, elle les conduisit au temple païen où affluaient les grands pèlerinages de sa race." Il est plus vraisemblable que Sara appartenait à une tribu celto-ligure indigène, et fort probable que Marie Salomé et Marie Jacobé, restées pour évangéliser la région, aient transformé l'autel païen en oratoire chrétien.

À leur mort, très vite un culte se répandit avant que la construction de l'église-forteresse au XIIè siècle ne le confirme. Au XIVè siècle, le pèlerinage est déjà très populaire, notamment lorsque la célébration des saintes est fixée en 1343 au 25 mai pour la première et au 22 octobre pour la seconde.

Il prendra une tout autre ampleur après 1448, quand les fouilles entreprises par le roi René sous l'autel de l'église découvrent les reliques des saintes femmes. Elles furent mises dans des châsses richement ornées et transportées dans la chapelle haute. C'est lui aussi qui fit creuser la crypte où les gitans étaient autorisés à vénérer Sara, leur patronne. Depuis cette époque, chaque 24 mai après-midi est consacré à la descente des reliques, lors d'une cérémonie chantée.

LE COMBAT DE BARONCELLI

À l'aube du XXè siècle, le pèlerinage connaît un grand retentissement. Tous les grands hommes que comptent la Provence y viennent à commencer par les félibres et Mistral lui-même. On s'y rend en charrette, en carriole, voire à pied, sur les mauvais chemins de la Camargue. Les gitans, fidèles à leurs traditions, sillonnent les routes pour ce rendezvous avec Sara-la-khali. Mais un premier événement va bouleverser la cité camarguaise. En 1892, le chemin de fer arrive enfin aux Saintes.

Dès lors, c'est par centaines que le train bondé amène les pèlerins. Folco de Baroncelli, extrêmement attaché aux traditions provençales, reste cependant le personnage incontournable de ce pèlerinage. En 1904, le manadier de lAmarée, un mas proche du village, crée la Nocioun gardiano. Elle participera aux processions, montée sur ses chevaux blancs, bientôt suivie des Arlésiennes. Les gitans, eux, sont toujours écartés de cette fête et ne peuvent entrer dans l'église des Saintes adorer Sara que par une porte dérobée. Baroncelli se bat afin que le culte de Sara soit reconnu par l'Église. Il obtiendra gain de cause, et le 24 mai 1935 se déroule la première bénédiction à la mer de la patronne gitane. Il faudra attendre un an de plus pour que l'évêque dAix précède et bénisse la procession. L'engouement des gitans sera alors immense, et ils seront de plus en plus nombreux à se retrouver autour de Sara, à l'habiller de vêtements colorés, de bijoux, et à manifester leur grande ferveur.

Aujourd'hui, la "mise en scène" imaginée avec sincérité par Folco de Baroncelli a donné à ce pèlerinage un impact touristique immense. Pour lui, il ne s'agissait que de rendre hommage à tout le "peuple gitan" et d'associer de manière plus étroite la Provence camarguaise à ce pèlerinage symbolique de l'évangélisation de nos terres et rivages.

 

Sara_la_noire

 

Saintes_Maries

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint louis à  Aygues- Morte Terre de Camargue

Les Goybet descendent de Louis_VIII_le_Lion  ,   père de Louis_IX  (Saint Louis). Il fit construire le port d'Aygues-Morte pour se doter d'un débouché sur la Méditerranée . C'est de cette ville  que Louis IX part par deux fois pour les Croisades : la septième croisade en 1248 et la huitième croisade en 1270 pour Tunis,

http://www.honneurshereditaires.net/index.php/10-familles/76-goybet

 

Carte de Camargue

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Illustration.

Sceau  de  sa Majesté Louis IX (Saint louis)  

 

Les remparts d'Aigues-Mortes ont été construits par Saint Louis. En effet, dès le début de son règne Louis IX souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée ; c'est dans ce contexte qu'il fait construire le port d'Aigues-Mortes.

Antiquité

Un Romain du nom de Peccius aménage les premiers marais salins et donne son nom au marais du Peccais 4. L'exploitation du sel avait commencé dès le Néolithique et s'était continuée à la période hellénistique, mais l'exploitation antique des salins n'a donné lieu à aucune découverte archéologique majeure et il est prévisible que ces vestiges aient été détruits par les installations des salins modernes  5.

Moyen Âge

En 791Charlemagne fait ériger la tour Matafère, au milieu des marécages, pour la sûreté des pêcheurs et des ouvriers des salins. Certains avancent que la signalisation et la transmission des nouvelles n’étaient pas étrangères à l’édification de cette tour destinée à donner l’alerte, en cas d’arrivée d’une flotte, à la tour Magne, à Nîmes. La vocation de cette tour passe du plan guerrier au plan spirituel quand Charlemagne l’octroie à l’abbaye de Bénédictins, consacrés à l’Opus Dei (l'œuvre de Dieu) et dont les incessantes psalmodies, de jour comme de nuit, font désigner leur couvent du titre de Psalmody ou Psalmodi. Ce couvent existe en 812, comme le confirme un acte de dotation faite par le Nîmois Badila à l’abbaye6. À cette époque, les habitants, qui vivent dans des cabanes en roseaux, tirent leur subsistance de la pêche, de la chasse et de la production du sel produit dans différents petits marais salants en bordure de mer. La région est alors sous la domination des moines de l'abbaye de Psalmodie.

 

 

 

 

 

En 1240Louis IX, qui veut se débarrasser de l'emprise des marines italiennes pour le transport des troupes pour les croisades, s'intéresse à la position stratégique que représente ce lieu pour son royaume. À cette époque, Marseille appartient à son frère Charles d'Anjou, roi de Naples, Agde au Comte de Toulouse et Montpellier au roi d'Aragon. Saint Louis souhaite un accès direct à la mer Méditerranée. Il obtint des moines de l'Abbaye la ville et les terres alentour par échange de propriétés. Les habitants sont exemptés de la gabelle, impôt prélevé sur le sel qu'ils peuvent prendre sans contrainte 7. Il construit une route entre les marais et y bâtit la tour Carbonnière pour servir de tour de guet et ainsi protéger l'accès à la ville. Saint-Louis construit ensuite la tour de Constance pour abriter sa garnison. En 1272, le fils et successeur de Louis IX, Philippe le Hardi, ordonne la poursuite de la construction de remparts pour ceinturer complètement la petite ville. Les travaux ne s’achèveront que 30 ans plus tard grâce à Philippe le Bel.

 

 Louis IX sur une nef, au départ d'Aigues-Mortes, lors de la septième croisade

 

 

C'est de cette ville que Louis IX part par deux fois pour les Croisades : la septième croisade en 1248 et la huitième croisade en 1270 pour Tunis, où il meurt de dysenterie1270 constitue à tort, pour beaucoup d'historiens, la dernière étape d'un processus engagé à la fin du xie siècle. Le jugement est hâtif car le transfert de croisés ou de mercenaires à partir du port d'Aigues-Mortes a continué. L'ordonnance donnée en 1275 au chevalier Guillaume de Roussillon par Philippe III le Hardi et le pape Grégoire X après le concile de Lyon de 1274 en guise de renfort à Saint-Jean d'Acre en Orient, démontre que l'activité maritime y perdure toujours en vue d'une neuvième croisade qui n'aura jamais lieu 8. De ce fait de 1270 découle la croyance populaire voulant que la mer atteigne Aigues-Mortes à cette époque. En fait, comme le confirment les études de l'ingénieur Charles Léon Dombre, l'ensemble du port d'Aigues-Mortes comprenait le port proprement dit, qui se trouvait dans l'étang de la Marette, le Canal-Viel et le Grau-Louis, le Canal-Viel étant le chenal d'accès à la mer. C'est approximativement sur le Grau-Louis qu'est construite aujourd'hui La Grande-Motte.

 

Au début du xive siècle, Philippe le Bel utilisa le site fortifié pour y incarcérer les Templiers. Entre le  et le , quarante-cinq d'entre eux furent mis à la question, reconnus coupables et retenus prisonniers dans la Tour de Constance 9.

 

 

Départ pour la 8ième croisade