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Famille du Chevalier Goybet

Frédéric (1891- Gunsbach 1914) et Adrien Goybet (1889- Somme-Py 1915) (Champion international de ski Chamonix 1908) : Morts pour la France

Mariano Goybet (1861-1943), général de division,grand officier de la Légion d'honneur57, épouse le 1er juillet 1887 Marguerite Lespieau (1868-1963), sœur de Robert Lespieau (1864-1947), physicien-chimiste, académicien des sciences58, fille du général Théodore Lespieau et de Clémence Theil, fille de Léon Theil, philologue, filleul de l'empereur. Son mariage lui donne 3 fils et une fille, dont :

  • Adrien Goybet (1889-1915), mort pour la France59 devant Somme-Py le 6 Octobre 1915, filleul de son grand oncle Adrien de Montgolfieradjudant, croix de guerre avec palmes, médaille militaire, champion international de ski militaire (1908). Adrien affecté au 1er régiment de tirailleurs Marocains est tué à Souain (marne), alors que son régiment attaque les lignes allemandes au Nord Ouest. Le régiment décimé, est parvenu à s'emparer de ses objectifs dans les terribles tranchées des 'Vandales' et de 'Lubeck'60.
  • Frédéric Goybet (1891-1914), mort pour la France61 devant Gunsbach le 19 Aout 1914. Sergent, croix de guerre, médaille militaire62. Il est entré depuis 1907 au 30e bataillon de chasseurs, que commande son père. Le colonel Goybet envoie son unité à l'assaut de Gunsbach en vue de favoriser une attaque de 3 bataillons alpins sur Munster. A la suite de l'attaque victorieuse, félicitations du 20 Septembre du général Bataille au colonel Goybet. Renforcé d’un bataillon (1er Cdt d’Auzers)du 152e RI, le groupe alpin Goybet s’empare de Waldbach, le 20, et de Turckheim, le 21 août 191463.
  • Pierre Goybet (1887-1963), contre-amiral, commandeur de la Légion d'honneur24, épouse sa cousine germaine Henriette Goybet en 1918, fille d'Henri Goybet, le capitaine de vaisseau

 

                              Mémoire des Hommes/base_morts_pour_la_france_premiere_guerre/

 

 

 

Frederic Goybet (1891-1914) mort pour la France devant Gunsbach 19/08/1914

.Frederic goybet 1891 1914 mort pour la france devant gunsbach

La guerre

 

Au déclenchement de la guerre, en août 1914, le 30e BCP compte 1 633 hommes de troupe, 102 sous-officiers et 25 officiers. Il forme un groupe alpin par l’adjonction d’une batterie du 1er RAM, et est affecté au front des Vosges. Le groupe alpin Goybet quitte son cantonnement de Jauziers (BassesAlpes) le 8 août et arrive à Epinal le 12 août. Il se porte aussitôt, via Gérardmer, au col du Bramont. Le groupe est placé sous les ordres du général Bataille, commandant de la 81e brigade (41e DI).

Le 14 août, débouchant du Hohneck, il participe aux combats de Gaschney et du Sattel (vallée de Munster). Le soir il occupe la crête du Sattel, d’où ses hommes aperçoivent la ville de Munster, et repousse toutes les contre-attaques allemandes.

 

La perte d’un premier fils.

 

Le 19 août, le bataillon est lancé, par les crêtes de la vallée de la Fecht, à l’assaut de Gunsbach, en vue de favoriser une attaque générale de trois bataillons alpins sur Munster. Dès qu’il approche de cette localité, le groupe alpin subit un terrible feu d’artillerie et une vive fusillade. Les pertes sont sensibles. Les Allemands contreattaquent plusieurs fois avant d’effectuer un repli.

Le fils cadet du colonel Goybet, Frédéric, s’est engagé à 18 ans, en 1909, au 133e régiment d’infanterie, pour une durée de 4 ans. Le 5 avril 1910, il est entré au 30e bataillon de chasseurs, que commande son père depuis 1907. Il a prolongé son engagement et il est sergent depuis 1911. Il a fêté ses 23 ans il y a peu, le 6 août 1914.

Le sergent Frédéric Goybet est du nombre des 28 tués, pour le seul 30e BCP, des combats de cette journée du 19 août.

Malgré ce drame personnel, le lieutenant colonel Goybet trouve assez de ressources pour ne pas craquer.

Il sera cité à l’ordre de l’armée. Voici le texte :

Ordre de la 1ère Armée n°44 du 17 septembre 1914 : «A montré au feu les plus grandes qualités militaires, ayant perdu son fils, mort au champ d’honneur sous ses ordres, le 19 août 1914, a donné à tous le plus bel exemple de dévouement patriotique et de force d’âme en continuant à remplir tous ses devoirs de chef, dans des circonstances difficiles avec le même sang-froid et la même lucidité.»

Et voici aussi le texte de la lettre de félicitations, adressée le 20 septembre, par le général Bataille : «Le Général comt le Détachement s’empresse d’adresser toutes ses félicitations au lt colonel Goybet comt le 30 Btn de chasseurs et à ses braves troupes pour leur brillant succès d’hier contre un ennemi très supérieur en nombre*»

Renforcé d’un bataillon (1er Cdt d’Auzers) du 152e RI, le groupe alpin Goybet s’empare de Waldbach, le 20, et de Turckheim, le 21 août. A 16 heures de la même journée, une reconnaissance de cavalerie envoyée par le lieutenant-colonel Goybet, pousse jusqu’à Colmar qu’elle «trouve complètement évacué et qu’elle peut traverser sans encombre» !

Mais le 22 août, les Allemands lancent une puissante contre-attaque. Le groupe Goybet résiste bien à celle-ci, menée par tout un régiment de réserve Bavarois, débouchant de Logelbach, et appuyé par une forte artillerie lourde. Le lieutenant colonel Goybet est en première ligne et dirige la résistance.

Relevé à partir du 25, le groupe alpin Goybet vient occuper le col du Bonhomme dès le 26 août. Il est placé sous les ordres du groupement alpin du colonel Gratier (30e BCP, 28e et 12e bataillons alpins). Le 27 août, il se porte devant Mandray et le 28, il s’empare même du convoi d’une division d’infanterie bavaroise, au col de Mandray. Le 30 août 1914, par ordre du général Doutée, commandant le groupement des Vosges, le lieutenant-colonel Goybet est placé à la tête du 152e régiment d’infanterie. Une promotion fameuse, car le 15/2 est considéré déjà comme un régiment d’élite !

*Effectivement, durant cette journée, le 30e BCP a eu à faire face au 121e régiment de réserve Wurtembergeois, renforcé de fortes fractions des 123e et 124e régiments de réserve.

Autre marque de considération, le 1er septembre, le général Bataille, commandant la 81e brigade, est appelé au commandement par intérim de la 41e division. Il confie, par ordre inscrit sous le n°77, au lieutenant- colonel Goybet, commandant le 152e , le «commandement du groupe formé par le 152e , la 1ère batterie d’artillerie et la Cie du Génie de la 41e DI». Avec celui-ci, Goybet remporte de nouveaux succès : Soultzbach (2 septembre), le Sattel (4 septembre).

Le 7 septembre, il prend le commandement du groupement de la Schlucht (12e groupe alpin, 152e RI, 52e groupe alpin de réserve et 1er groupe artillerie de la 41e DI). Puis, toujours dans les Vosges, il mène son régiment sans faiblir, lequel combat efficacement au nord de Saint-Dié, à l’Ormont le 11 et au Spitzenberg, du 17 septembre à fin novembre.

 

            Read more : Colonel goybet-hartmannwillerkopf 1915 perte cruelle-mais honneur sauf

 

 

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                        Le 30eme bataillon de chasseurs alpins durant la grande guerre

 

 

Adrien Goybet (1891-1914) mort por la France devant Somme -Py (6/10/1915)

 

Adrien goybet 1889 1915 mort pour la france

 

 

LA SECONDE PERTE CRUELLE D'UN FILS

 

Décidemment, dès cette première année du conflit, le colonel Goybet paie un lourd tribut à la guerre.

Mariano et Marguerite Goybet ont eu quatre enfants. Une fille, Claire, née en 1896, et trois fils. Pierre (1887-1963) sera contreamiral. Frédéric le cadet, nous l’avons vu, est tombé le 19 août 1914. Adrien, leur second fils, est né en 1889.

Adrien est un engagé lui aussi. Il sert, avec le grade d’adjudant au 1er régiment de tirailleurs Marocains, quand il est tué à son tour, à Souain (Marne), le 6 octobre 1915, alors que son régiment attaque les lignes allemandes au nord-ouest de la localité*. Il avait 26 ans.

Comme son frère aîné, il a reçu, à titre posthume, la Croix de guerre avec palmes. Le lieutenant-colonel Goybet a été promu au rang de colonel le 11 novembre (J.O. du 1er novembre).

Le 16 novembre il reçoit le commandement de la 81e brigade. Il est remplacé à la tête du 152e RI par le chef de bataillon Jacquemot. La 81e brigade cantonne alors dans la vallée de Thann. Ses troupes effectuent la difficile conquête de Steinbach (25 décembre 1914 au 3 janvier 1915).

 

1915, l’année des blessures physiques et morales

Durant toute l’année 1915, la 81e brigade (152e RI, 23e RI, 5e et 15e BCP) rattachée à la 66e division du général Serret, combat durement au Hartmannswillerkopf, à l’Hilsenfirst et au Linge.

Le 26 avril 1915, les Allemands ont arraché la veille, la crête du HWK que les français tenaient depuis le 6 avril. Le colonel Goybet est venu conférer sur la situation, au PC du commandant Jacquemot (situé non loin de la stèle Scheurer actuelle). Un obus tombe sur le PC. Le commandant Jacquemot est sérieusement blessé, le souslieutenant Scheurer est gravement blessé (il décèdera peu après). Le colonel Goybet est plus légèrement atteint. Il sera soigné à l’ambulance divisionnaire de Moosch.

Après différents combats, au Linge et à l’Hilsenfirst notamment, à l’automne, la 81e brigade retrouve la vallée de la Thur et le Hartmannswillerkopf.

Le 21 décembre sa brigade est engagée en totalité pour la grande attaque française. Nous ne reviendrons pas ici sur cet épisode dramatique et les accusations fallacieuses dont le colonel Goybet a fait l’objet (voir rubrique précédente).

Le 25 décembre 1915, il est de nouveau blessé au HWK. Cette fois la blessure est plus sérieuse et il doit être évacué sur un hôpital de l’arrière. A son retour de convalescence, en mars 1916, il est rétrogradé (voir article précédent) au commandement d’un régiment. Il rejoint le 98e RI (50e brigade de la 25e DI) qui tient les positions devant Verdun.

* Le régiment de tirailleurs a été décimé, notamment par le feu de l’artillerie allemande. Il est néanmoins parvenu à s’emparer de ses objectifs, dont les redoutables tranchées «des Vandales» et «de Lubeck». A l’issue de cette journée, il ne compte plus que 18 officiers (28 sont tombés, dont 11 sont portés disparus), et 1 836 hommes (1 364 sont tombés, dont 755 sont portés disparus !)

A l’automne, il retrouve son rang de chef de brigade et commande la 50e brigade.

La 25e division participe à la bataille de la Somme. Les 9 et 10 novembre 1916, il mène brillamment les combats de Chaulnes et du Pressoir. Il est cité une nouvelle fois à l’ordre de l’armée par le général Pétain.

Début 1917, il est nommé, par intérim, à la tête de sa division, la 25e . Après toute une série de combats victorieux (canal Crozat, Saint-Quentin), en août 1917, sa division retrouve Verdun, devant lequel s’engage une seconde bataille. Le 20 août, ses hommes s’emparent du bois d’Avocourt. Après un court séjour dans la forêt d’Argonne, sa division va occuper le secteur de Bézonvaux où elle repousse des contre-attaques allemandes presque quotidiennes.

Le 20 décembre 1917, le colonel Goybet est nommé général de brigade.

Le 30 mai 1918, alors qu’il occupe le MortHomme (Verdun rive gauche), il est nommé au commandement de la 157e DI qui vient d’être décimée au Chemin des Dames (Aisne).

La division est reconstituée avec des éléments du 333e RI, ainsi que des 371e et 372e régiments noirs américains. Elle est magnifiquement reconstituée sous l’impulsion du général Goybet.

 

                 Read more : Colonel goybet-hartmannwillerkopf 1915 perte cruelle-mais honneur sauf
 

 

 

Adrien Goybet (1) tiré livre de famille

 

 

 

 

Adrien Goybet (2) tiré du livre de famille

 

                 LE CONCOURS DE SKIS DE CHAMONIX DE 1908

 

         Le concours international de ski de Chamonix en 1908 ou le gouvernement Français

                                      est représenté par le commandant Mariano Goybet,

  voit le fils du commandant,  Adrien, Caporal au 28e chasseurs de Grenoble,   obtenir le premier prix de course de vitesse. 

 

 

             

 

 

                                

Adrien goybet champion international ski militaire Chamonix 1908

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L' épreuve militaire : les skieurs des bataillons alpins défilent devant l' équipe norvégienne

Le concours de skis de Chamonix a eu le plus vif succès, et les progrès accomplis par nos skieurs militaires ont été très appréciés par les soldats de l' équipe norvégienne, maîtres incontestés dans ce sport.
Nos officiers et nos soldats font du ski depuis 1900. En 1901, une mission d' officiers norvégiens se rendit à Briançon pour donner des leçons de ski aux militaires de la garnison. De cette année-là date l' organisation d' une école de ski à Briançon, où l' on envoie des officiers de tous les corps alpins.
L' usage du ski commence à se répandre chez les habitants des montagnes. Auparavant, ils étaient bloqués, de fin Octobre à Mai, dans leurs chalets ou leurs maisons. Les villages ne pouvaient correspondre entre eux. Aujourd' hui, grâce au ski utilisé par le facteur, les douaniers, les chasseurs, la vie devient plus active et les habitants des hautes vallées ne sont plus séparés du reste du monde pendant plusieurs mois.
En dehors du but purement utilitaire ou sportif, le ski a donc un but social, et l' on ne saurait trop encourager sa diffusion.

Le Petit Journal illustré du 19 Janvier 1908

 

Les actualites de la presse 6 Janvier 1908

 

           La Montagne : 20 Fevrier 1908 :  Concours International de ski de Chamonix

 

 

Le concours
vient de se terminer au milieu d'une énorme affluence de touristes. Chamonix avait pris son allure animée des beaux jours de la saison estivale. Ce fut un énorme succès. La réception des troupes alpines au soir du 2, celle du Club Alpin Français le 3 au matin furent des plus cordiales et aussi des plus pittoresques : les sobres vêtements des skieurs, les élégants costumes des skieuses, les traîneaux, les engins de concours, skis, luges, bobsleighs, jusqu'aux voitures de bébés glissant sur patins, formaient, sous un ciel radieusement bleu, dans le cadre immaculé de la chaîne du Mont Blanc, un tableau rarement vu et éminemment suggestif. Troupes norvégiennes, suisses et françaises,amateurs étrangers et français, guides et porteurs, tous se sont distingués. L'organisation faite par les soins du Syndicat des Hôteliers, du Club des Sports Alpins et du Club Alpin Français, fut parfaite .

 Source : La  Montagne 20 Janvier 1908 
 

SPORTS D'HIVER 

Tiré de  La Montagne : 20 Fevrier 1908 :  Concours International de ski de Chamonix


Concours international de ski à Chamonix.— La deuxième manifestation officielle des Sports d'hiver en France a montré 
l'importance de leur developpement, tant par le nombre des participants que par celui des simples spectateurs. Tout a contribué à en assurer le succès : un temps magnifique, de grandes facilités de transport, la participation officielle d'équipes Norvégienne et Suisse.

Les membres du jury, MM. le commandant Goybet, capitaine Carl Gulbranson, Nivert, Dr Payot, Paul Payot, Tabouis,Lucien Tignol, capitaine della Torre, Simond, DrWeber, et spécialement pour les sauts, MM. le lieutenant Amundsen, H. Durban-Hansen, Arild Nyquist, colonel Repond, président du Club Alpin Suisse, se sont acquittés de leurs délicates fonctions avec un incomparable dévouement; il convient de les en remercier.

Examinons maintenant chaque journée séparément :

Jeudi, 2 Janvier. — Notre train entre en gare de Chamonix aux accents de la Marseillaise que deux musiques locales, la Fanfare municipale et l'Avenir, exécutent en notre honneur.

La presque totalité des équipes militaires se trouve dans le train; au sortir de la gare elles se forment en colonne et, en musique, suivies d'une foule déjà nombreuse, se rendent à Argentière; les officiers Norvégiens et Suisses y sont l'objet d'une cordiale réception de la part de la Colonie française du grand Hôtel du Planet où ils doivent passer la nuit.

Signalons, en face de la gare de Chamonix, un superbe arc de triomphe en neige glacée, si bien fait qu'on le dirait en pierre de taille; orné de trophées et drapeaux, il porte à son faite, d'un côté l'inscription : Honneur au Club Alpin Français! Et de l'autre un hommage aux nations représentées.

A notre arrivée, la vallée était ensevelie dans la brume; mais quelques heures après, avec la nuit, le brouillard se dissipait et les sommets se dressaient majestueusement dans un ciel pur constellé d'étoiles.

Vendredi, 3 Janvier.

Par un temps magnifique, mais une bise assez piquante, le commandant Goybet, du 30e Bataillon de Chasseurs, donne le départ aux équipes militaires qui prennent part à la course de fond, sur le parcours Argentière-Col de Balme (2 202 m.) et retour à Chamonix : soit un développement d'une trentaine de kilomètres avec une différence de niveau de 1 200 mètres.

Disons, à titre d'indication, que ce trajet, pour un marcheur ordinaire, s'effectue en été en cinq heures et demie environ.

L équipe Suisse prend part à la course, avec les mêmes chargement, équipement et armes, que les troupes Françaises
.  Les Norvégiens, venus en France sans leur armement normal, effectuent le parcours isolément. Les uns et les autres ont le bâton double, dont l'emploi paraît avoir leur préférence.

Pendant que la course de fond militaire se déroule, on déjeune à Chamonix, puis on procède aux courses de fond internationales, amateurs et guides. Le parcours, en terrain varié, mesurait environ 22 kilomètres; tandis que le premier amateur, M. Iselin, ingénieur à Saint-Gall, vainqueur de la même épreuve l'an dernier, mettait 1 h. 37 m. 41 s., le premier des guides, Alphonse Simond, couvrait le parcours en 1 h. 39 m. 9 s.

Entre temps, on admire l'arc de triomphe en verdure, portant la devise du C. A. F. : « Pour la Patrie, par la Montagne! » qui marque l'arrivée.

Puis les équipes de la course militaire de fond commencent à arriver.

Une fois les calculs faits, on trouve en tête du classement l'équipe du 22e Bataillon de Chasseurs, d'Albertville, commandée par le lieutenant Krug, et composée du sergent Villard, d'Aiguebelle, et des chasseurs Charlet et Ravanel, de Chamonix. Son temps, 4 h. 54 m. 8 s., lui donne 50 m. d'avance sur la
seconde (12e Bataillon de Chasseurs).

L'équipe Suisse se présenta à l'arrivée avec une cohésion et une attitude parfaites justement remarquées, après avoir accompli le parcours en 3 h. 53 m. 12 s.

Le premier Norvégien établit le record du parcours en 3 h. 28 m. 30 s. 

A cinq heures, la Section de Chamonix du Club Alpin offrait un vin d'honneur à ses invités, à l'hôtel des Alpes; M. le Dr Payot, président de la Section, souhaite la bienvenue au général Soyer, commandant la 28e division, et représentant le général Gallieni, gouverneur militaire de Lyon, ainsi qu'aux officiers étrangers.

Le général Soyer excuse le général Gallieni empêché, mais qui regrette vivement de n'avoir pu venir; il remercie le Club Alpin, boit à l'expansion des sports alpins; et l'on vide une coupe de Champagne.

Plus tard, à huit heures et demie, fête de nuit sur la patinoire. Brillamment éclairée par des lanternes vénitiennes et des feux de bengale, la patinoire offre un spectacle féérique, et l'on ne se lasse pas de voir tourbillonner des couples élégants aux accents entratnants d'une valse.

 


 

Samedi, 4 Janvier. — La journée la mieux remplie. Le matin, course de vitesse pour les équipes militaires, sur un parcours de 3 kilomètres, avec différence de niveau de 250 mètres environ. Les temps, que nous donnons plus loin avec les résultats (1), permettent de juger de la supériorité des Norvégiens, supériorité toute naturelle d'ailleurs en raison des facilités offertes par le climat de leur pays. 

En même temps, avait lieu la course de fond nationale, amateurs et jeunes. Le lieutenant Alloix, du 30e Chasseurs, le champion de France, gagne brillamment la course nationale ave cune avance de 2 minutes sur le second.

L'après-midi, consacré aux concours de saut, attira la plus grande affluence de spectateurs.

Vit-on jamais plus enthousiasmant spectacle que les sauts extraordinaires des militaires et amateurs norvégiens ? Tour à tour le lieutenant Amundsen, MM. H. Durban-Hansen, Arild Nyquist et les trois hommes de troupe ont enthousiasmé l'assistance. Ce fut du délire, lorsque ces derniers, Tangen, Gjeswold et Solberg exécutèrent un saut triplé, la main dans la main.

Quant au saut de nos nationaux, on a pu constater quelques progrès sur l'an passé; mais il ne faut pas s'en tenir à ces résultats et il est nécessaire de continuer à travailler sérieusement.

A sept heures et demie, avait lieu le banquet au Casino municipal, fort bien décoré pour la circonstance. Environ trois cents convives y assistaient et trouvaient à leurs places deux « souvenirs » gracieusement offerts: une petite cloche-sonnaille donnée par le syndicat des Hôteliers et une boîte surprise de la maison Suchard. La fanfare du 11e Bataillon de Chasseurs alpins faisait entendre les meilleurs morceaux de son répertoire.

M. Sauvage, vice-président du C. A. F., excuse le président, M. Vallot, dont la présence à Chamonix eût été toute naturelle, s'il ne s'était alheureusement blessé; il donne lecture de quelques dépêches, celle de M. Vallot, dont la concision dit plus que bien des mots, celle de M. Lawrence Rotch, de Boston, qui envoie une somme de cent francs à affecter aux courses de guides; il fait connaître que le C. A. F. a décerné sa grande médaille au général Gallieni, gouverneur militaire de Lyon et au colonel Sabattier, sous-chef d'état major de l'armée, pour l appui si efficace que la cause des sports d'hiver a trouvé
auprès d'eux. M. le Dr Payot remercie ensuite les concurrents,

.les donateurs, les visiteurs et la presse. Le général Soyer affirme la sollicitude du général Gallieni « pour tous les sports de montagne, incomparables pour faire des hommes vaillants et vigoureux ». M. Blanc, sous-préfet de Bonneville, après avoir porté un toast à la personne de M. Fallières, président de la République, rappelle qu'il est des nôtres depuis 1874, et adresse en passant une parole émue à la mémoire de Ch. Durier, dont le souvenir est resté si vivace dans le Club Alpin tout entier.M. Chautemps, sénateur de la Savoie, prononce un éloquent discours sur l'utilité des exercices physiques, avec exemplespuisés dans l'antiquité. M. Mauris, directeur de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, fait part de l'intérêt que porte la compagnie aux sports d'hiver et remercie le Club Alpin de son efficace initiative. Le colonel Repond, président du Club Alpin Suisse, est particulièrement aimable et cordial ; puis M. Marcel Violette parle au nom de la presse. La série des toasts se termine par celui du capitaine norvégien Carl Gulbranson qui exprime, en quelques paroles, d'une sincérité et d'une énergie très applaudies, sa sympathie pour notre pays.

Remarqués encore à la table d'honneur : MM. le général Laude, général Maillot, colonel Sabattier, commandant 
Goybet, commandant Hochstetter, capitaine de la Torre, le lieutenant Pulver, Dr Weber, Berge, Lory, président de la section de l'Isère, Dr Foderé, président de la section de Maurienne, Etienne Giraud, Nivert, ingénieur de la Compagnie P. L. M., Crolard, directeur du tramway d'Annecy à Thônes, Falisse, Gaurier, Simond, notaire, et Payot, banquier à Chamonix, H. A. Tanner, etc.

On se sépare assez tard; des intrépides organisent encore un bal fort animé.

Dimanche, 5 Janvier. — Les Norvégiens exécutent de nouvelles prouesses pour la plus grande satisfaction de tous les assistants. Pendant ce temps, on donnait le départ à neuf jeunes et jolies sportswomen de Chamonix qui affrontaient la course de dames, sur 3 kilomètres de terrain varié, avec obstacles, marche en forêt et différence de niveau de 50 m. environ.

Elles firent preuve de courage et, malgré la fatigue du parcours, toutes se retrouvaient à l'arrivée derrière Miles Hélène, Marthe et Marie Simond, lre, 2e et 3e.

A 11 heures avait lieu la distribution des récompenses au Casino municipal; elle s'opéra au milieu d'une bonne humeur et d'une joie générale. 

L 'épaisseur de la couche de neige, que quelques-uns trouvaient un peu mince, n'a pas nui aux épreuves. Les skieurs accepteraient volontiers de n'en voir jamais davantage s ils étaient assurés de jouir toujours d'un soleil aussi radieux. Néanmoins, la rareté exceptionnelle de la neige, dans certaines régions, avait un peu retardé l'entraînement des skieurs militaires. C'est à cette circonstance qu'est due l'absence des troupes italiennes. L'autorisation de principe avait été accordée par le gouvernement royal, mais le général inspecteur des alpins, jugeant leur entraînement insuffisant, ne crut pas devoir en profiter. Il fit part de cette décision au président du Club Alpin Français par une lettre empreinte de la plus cordiale sympathie et dans laquelle il rappelait l'excellent souvenir, conservé, par le détachement envoyé l'an passé au Mont Genèvre, de la réception qui lui avait été faite.

Telles furent, rapidement décrites, les inoubliables journées du deuxième Concours international de Ski.

« Qui va à deux va à trois », dit le dicton; nous l'espérons bien
ainsi et nous comptons sur un succès croissant, pour le plus grand
bien des Sports d'hiver en France. J. D.


Course de Vitesse Militaire (non équipiers).

Premier  caporal 
GOYBET, 28" Chasseurs, 19 m. 47 s.; — 2E FITTE, 280 Chasseurs, 19 m. 49 s.; — 3E sergent FROMENT, 28E Chasseurs, 20 m. 27 s.;4E sergent LANFREY, 97E Régiment d'Infanterie, 20 m. 46 s.; 5E sergent RIVET, 97E Régiment d'Infanterie, 20 m. 52 s. ; — 6E SOUM, 30E Chasseurs,


 

Course de Vitesse : Troupes Françaises (non équipiers).

1ER GOYBET, caporal au 28e Bataillon de Chasseurs, Grenoble : une pendule, offerte par M. le Ct W. Hugues;—une médaille d'argent, offerte par M. J. Dalbanne ; —un objet d'art, offert par les Grands Magasins du Louvre.

                  Voir :    Resultats du concours international de ski de Chamonix de 1908

Sources : La Montagne : 20 Fevrier 1908 Revue mensuelle du club alpin Français  Pages 77à 82  et page 26
 

 

 

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