Famille du Chevalier Goybet

Les soyeux Tronel & alliances (Goybet-Tronel) / (Tronel - Richard du Montellier) / (Tronel - Garnier des Garets d'Ars)

Alliance Goybet Tronel 

Pierre Adrien Goybet (1922), chef de bataillon d'infanterie de marine parachutiste, chevalier de la Légion d'honneurcroix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs deux étoiles d'argent, chevalier de l'ordre de l'Étoile noire, médaille commémorative 39-45 avec agrafe "E.O24,64,65. Dans le civil, directeur commercial à Lyon, puis artiste peintre à la retraite66,67. Il épouse, en 1947, Yvette Tronel, fille de Louis Tronel (famille de soyeux lyonnais) et de Marguerite Richard du Montellier68. Elle est sa cousine issue de germains, descendant de Philippe dit Léon Moyne (1836-1913), Agent de change. Ils ont trois enfants dont:

  • Henri Goybet (1958), attaché de direction bancaire, chasseur alpin au 27eme BCA, membre de l'AHH24. Il contribue au livre de Pierre Gentil, concernant Mariano Goybet69, ainsi qu'au film The Red Hand Flag History Detectives, produit par PBS aux Etats-unis en 2008, consacré au Fanion de Division de Mariano Goybet70.

* Le père de Louis Tronel , soyeux (mon grand père ) est  François Jean Marie (dit   Francisque ) Tronel 1850 -1932. La maison Tronel  a été fondée par lui en 1876.

 

Exposition Universelle d'Anvers

Nous sommes heureux d'annoncer que la Maison F. Tronel et Cie, l'importante fabrique de tulles soie, de Lyon (5, rue du Griffon), vient d'obtenir la médaille d'or à l'Exposition d'Anvers. Nous avons parlé, dans notre précédent numéro, de l'exposition de la Maison Tronel, à Anvers, une des plus remarquables qui aient été organisées jusqu'à ce jour dans les tulles de soie, et nous avions dès lors prévu son succès. Nous constatons avec plaisir que notre prévision s'est réalisée et que la « marque Tronel », déjà récompensée dans plusieurs Expositions précédentes, a affirmé, une fois de plus, sa réputation acquise et hautement méritée.

 

Usine de nantua de francisque tronel

 

 

TRONEL (F.) & Cie, 5. rue du Griffon, Lyon. — Usine mécanique et hydraulique à Nantua (Ain) ; ateliers d'apprêts à Fontaines-sur-Saône (Rhône).

Fondée en 1876, dans des conditions modestes, la Maison TRONEL a pris aujourd'hui un grand développement. Grâce à l'énergie de son fondateur, Francisque TRONEL. elle a réussi, après une activité incessante de dix-neuf années, à se créer une importante clientèle tant en Europe que dans le Nouveau Monde. Deux usines ont été créées, l'une pour la fabrication, l'autre pour l'apprêt du tulle. A l'usine de Nantua (Ain), une chute d'eau actionne 37 métiers de tulle et leurs accessoires: machines d'ourdissage, dévidage, bobinage, ainsi qu'une dynamo-électrique de 70 lampes. Les pièces fabriquées à Nantua sont ensuite envoyées à l'usine de Fontaines-sur-Saône pour y être apprêtées. Comme réalisation de progrès intelligents, la Maison TRONEL est une des rares grandes maisons de commerce ayant à elle el chez elle tout le matériel nécessaire pour prendre le fil de soie pur et rendre à la consommation le tissu fabriqué et manutentionné. De nombreuses récompenses ont couronné l'effort industriel de la Maison TRONEL : Amsterdam (1683), méd. argent; Anvers (1888), méd. bronze et argent; Paris (1889), méd. argent; Moscou (1891), méd. argent; Chicago (1891), méd. argent.

Actuellement, la Maison TRONEL expose ses beaux produits aux Expositions de Lyon et d'Anvers.

Dans notre numéro spécial, consacré à l'Exposition d'Anvers, nous aurons l'occasion de rendre compte des créations de la Maison TRONEL ET Cie ; nos lectrices y trouveront un particulier intérêt.

 

LA Maison F. TRONEL ET Cie a son siège commercial à Lyon, 5, rue du Griffon. Fondée en 1876, dans les conditions les plus modestes, elle a grandi peu à peu, grâce à l'énergie et à l'activité de son fondateur, M. Francisque TRONEL. Elle a réussi, par un travail de dix-neuf années, à se créer une vaste clientèle et une situation importante, tant par le chiffre de ses affaires que par l'étendue de ses relations en Europe et en Amérique.

Pour aider à ce résultat, deux usines ont été créées, l'une pour la fabrication, l'autre pour l'apprêt du tulle. Ainsi ont été obtenues cette régularité du tissu qui en fait la beauté, sa blancheur et sa souplesse, qui lui donnent son cachet et en ont fait une marque spéciale, la « marque Tronel » dont la réputation est établie dans le monde des acheteurs.

Le tulle se fabrique dans l'usine de Nantua (Ain). Une chute d'eau actionne les métiers de tulles et leurs accessoires : machines d'ourdissage, dévidage, bobinage, etc., ainsi qu'une dynamo-électrique. L'usine travaille jour et nuit.

Les pièces de tulles fabriquées à Nantua sont envoyées ensuite à l'usine de Fontainessur-Saône pour y être apprêtées. L'usine, des plus importantes de la région, se compose de trois bâtiments. Le principal possède trois étages, éclairés par 105 fenêtres; chaque étage, ainsi que le rez-de-chaussée, forme un atelier de 32 mètres de long sur 13 mètres de large, qui occupe un nombreux personnel.

Comme progrès, la Maison F.TRONEL ET Cie

est une des rares maisons de commerce ayant « à elle et chez elle » tout le matériel et l'organisation consistant à prendre le fil de soie pur, et à rendre à la consommation le tissu fabriqué et manutentionné suivant les besoins du jour. En un mot, la Maison peut dire avec fierté que, par son organisation et son outillage, elle représente la vraie maison de fabrique dans toute l'acception du mot.

La Maison F. TRONEL ET Cie a pris part à diverses Expositions universelles, et a eu la bonne fortune de mériter diverses récompenses, savoir :

1883. Amsterdam, 1 méd. de bronze;

1885. Anvers, 2 méd. bronze et argent ;

1889. Paris, 2 méd. d'argent;

1891. Moscou

1893. Chicago hors concours ;

1894. Elle expose actuellement aux deux Expositions de Lyon et d'Anvers.

LA Maison F. TRONEL ET Cie a organisé à Anvers l'une des plus belles Expositions qui aient été faites jusqu'à ce jour dans ces genres de tissus. Le coup d'oeil en est féerique : au milieu de flots de mousselines à crépons se détachent des tulles, malines de couleurs d'une beauté et d'une fraîcheur charmantes; on y voit tout ce que la femme élégante peut rêver de gracieux et de léger. Entre autres, nous pouvons citer trois robes de bal, entièrement brodées à la main, qui sont de véritables oeuvres d'art. Cette Exposition mérite une mention spéciale ; elle attirera certainement tous les regards des visiteurs et des négociants.

 

Source https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54307110/texteBrut

Titre : La Grande dame : revue de l'élégance et des arts / publiée sous la direction de F.G. Dumas

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1894

Contributeur : Dumas, François- Guillaume (1847-19..). Éditeur scientifique

 

Francisque Tronel avait acheté un hotel particulier au 45 Avenue Foch en face du gouverneur de Lyon. Le 45 a à la fois une belle porte et une rangée de visages. Voir ​https://www.ruesdelyon.net/avenue/769-avenue-foch.html

 

 

 Louis Tronel , grand père d'henri Goybet  (famille de soyeux lyonnais) epouse  Marguerite Richard du Montellier (68)

Le premier Richard connu, est Jehan Richard né vers 1580, Notaire Royal et Greffier à Bozancieu en Dauphiné. Il est marié à Dame Ypolite de Biron. Ils auront une descendance de Médecins, de Notaires, de Rentiers et d'officiers du Roi. La famille Richard se retrouvera à Bourg Argental dans la Loire avec un illustre personnage, Jean-Louis Richard de Maisonneuve qui fut une personnalité importante du Forez. Il fut le premier Maire de Bourg Argental en 1788, Député du Forez, Député du Rhône et Loire à l'Assemblée Constituante de 1791, membre de l'Assemblée départementale à Lyon en qualité de conciliateur, Président d'Administration du département de la Loire, membre du conseil des Anciens en 1799, Sénateur sous le consulat en 1800 et membre de l'académie Royale d'Agriculture de Saint Étienne. Son corps repose dans la chapelle des pénitents de Bourg-Argental.

Une rue de Bourg-Argental porte son nom.

Il eut un fils qui marqua la ville de Saint-Chamond car il fonda l'industrie des Tresses et Lacets. Charles-François Richard né en 1772 Lieutenant sous Louis Gabriel Suchet pour la protection de Lyon. Il fut Maire de Saint Chamond et d'Izieux, Chevalier de l'Ordre Royal du Lys en 1814 sous Louis XIX et Chevalier de la Légion d'Honneur en 1831 sous Louis Philippe. Il est marié à Marie-Antoinette Chambovet. Une rue de Saint Chamond pour son nom (la rue Richard-Chambovet). Charles-François Richard eut trois fils qui fonderont:

  • La branche Richard fondée par Ennemond Richard, membre influent de la Chambre de Commerce de Saint-Étienne, Secrétaire de 1848 à 1866 puis Vice-président de 1867 à 1871, Maire de Saint-Chamond et dirigeant de l'entreprise paternelle. Un de ses fils, Antoine Richard, épousera la petite fille de Claude-Joseph Bonnet, chef d'une des plus importante Maison de Soieries Lyonnaise. Cette alliance donnera lieu à six générations de chefs des Établissements C.J. Bonnet (membres des familles Richard & Cottin).
  • La Branche Richard du Montellier fondée par François-Jules Richard de son mariage en 1844 avec Aloysia Bethenot petite fille de Jean-Antoine Greppo, seigneur du Montellier
  • La Branche Richard-Vitton fondée par Jean-Louis-François Richard, maire du 3ème arrondissement de Lyon, de son mariage en 1831 avec Louise-Françoise Vitton, petite fille de Luc Bonand, dernier seigneur de Montchat à Lyon.

              Détail sur les 3 branches Richard :  .wikipedia.org=Famille_Richard_(Lyonnais)

 

                                                                                        Richard-Greppo: Un Senateur 

 

Généalogie Richard

 

 

* Ma grand mère Marguerite Richard du Montellier  (1897-1988) qui épouse Louis Tronel est la petite fille de Jules Richard. (1815-1903) et la fille de Maurice Richard du Montellier (1861-1936) qui épousa Jeanne Moyne (1866-1952) fille de Leon Moyne, agent de change. 

* Le capitaine de vaisseau Henri Goybet , mon autre arrière grand père, frère du général Mariano Goybet,   épousera valentine Moyne, une autre fille de Leon  Moyne.    

 

                                                      Marguerite tronel nee richard du monteiller

 

Alliance  Tronel      Garnier des garets d'Ars 

Claude Prosper GARNIER DES GARETS D'ARS ca 1801-
Marie Françoise Justine DU COLOMBIER ca 1804-
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Marie "Anthelme" Bruno Emile GARNIER DES GARETS D'ARS 1841-1899
&1871 Marie Joséphine "Félicie" RICHARD 1845-1894
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Justine Marie Joséphine GARNIER DES GARETS D'ARS 1873-1874   Louise Marie Justine GARNIER DES GARETS D'ARS 1875-1966   Eugène François Marie GARNIER DES GARETS D'ARS 1876-1924   Gaston Prosper GARNIER DES GARETS D'ARS 1884-1964
    &1901 Joseph Léopold BECHETOILLE 1870-1956       &1910 Marie "Magdeleine" DONIN de ROSIÈRE 1887-1921 ... &1922 Marie "Yvonne" DONIN de ROSIÈRE 1894-
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            Vincent Marie Yves GARNIER DES GARETS D'ARS 1919-1995    
           

Hélène Elisabeth Marie TRONEL

 

 

 

Hélène  Tronel ( la soeur de ma mère Yvette Tronel  qui épouse mon père, le Chef de bataillon  Adrien Goybet)  se marie  avec  Vincent Marie Yves Garnier des Garets d'Ars , arrière petit fils du comte Claude Prosper Garnier des Garets d'Ars marié à  Marie Françoise justine Du Colombier. 

 

 

 

 

En 1567 François Garnier des Garets devient possesseur du chateau. Sa famille reste propriétaire jusqu’en 2010

En 1790, Ars devient une commune du département de l'Ain. Le nom d’Ars est désormais universellement associé à celui de son Saint curé Jean-Marie Vianney (1786-1859), connu pour ses miracles, confessions et célébrations. De son vivant, il se rendait régulièrement au château d’Ars pour visiter le vicomte et mademoiselle d’Ars, ses bienfaiteurs.

Jean-Marie Vianney, dit le Curé d'Ars ou le saint Curé d'Ars, né le  à Dardilly (près de Lyon), et mort le  à Ars-sur-Formans (Ain), est un prêtre catholique français vénéré par l'Église. Il fut le curé de la paroisse d'Ars (alors Ars-en-Dombes, aujourd'hui Ars-sur-Formans) pendant 41 ans.   Il est nommé patron de tous les curés de l'Univers par le pape Pie XI en 1929.                                                                     

                           wikipedia.org/Jean-Marie_Vianney Saint cure d'Ars  

 

                                                 

 

 

Dès l’an 969 le nom d’Ars est évoqué. Au XIe siècle, c’est l’un des nombreux fiefs de la sirerie de Villars. En 1226, Jean d’Ars cède sa terre au monastère de l'Île Barbe et Villars en conserve la souveraineté.

Au XIVe siècle, la garde du château est divisée entre les sires de Villars et de Beaujeu. Pendant près de 4 siècles le château est la possession de gentilshommes d’Ars. Après plusieurs possesseurs (Buchet, de la Porte, de Grolée, de Chabeu, de Cholier, de la Forge) en 1460, il devient la propriété de la famille Garnier des Garets ( François Garnier des Garets en 1567).  

 

 

 

ARS-SUR-FORMANS (01) - CLAUDE-PROSPER DE GARNIER, COMTE DES GARETS D'ARS, AMI INTIME DU CURÉ D'ARS (1799-1879)


La maison GARNIER DES GARETS est originaire de la province de Bourgogne, où l'on trouve plusieurs de ses membres mentionnés dans les montres d'écuyers des année 1210, 1317, 1431 et 1472.

Établie au XVe siècle en Beaujolais et en Bresse, où elle obtint du roi Henri IV, par lettres patentes du mois de septembre 1595, la concession de la seigneurie des Garets, puis celles d'Ars, de Mons, de Berens, du Perthuis, du Colombier, etc., elle n'a cessé de fournir des officiers aux armées du roi et au régiment des gardes françaises. Elle compte plusieurs chevaliers de Saint-Louis, des gentilshommes de la chambre du roi, des pages de la reine, des maréchaux de camp, des officiers à l'armée de Condé et un grand nombre de personnages marquants.

ARMES : D'or, à un chevron d'azur, accompagné en chef de deux rencontres de boeuf de gueules, et en pointe d'une molette du même, et un chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or.
SUPPORTS : deux lévriers.
COURONNE : de Comte.
CIMIER : une fortune.
DEVISE : Contre fortune bon coeur.
CRI DE GUERRE : Para io ciega (Gare, je suis aveugle).

Garnier des Garets d'Ars


M. LE COMTE DES GARETS, MAIRE D'ARS

[CLAUDE-PROSPER GARNIER, COMTE DES GARETS - Né à Saint-Julien (Rhône), le 18 septembre 1799]


Le 4 janvier 1879, M. le comte des Garets, maire d'Ars, pendant plus de quarante ans, a rendu son âme à Dieu.

Le plus complet comme aussi le plus éclatant éloge que l'on puisse faire de sa belle vie, se résume en un seul mot : il fut l'ami intime, dévoué, fidèle du curé d'Ars.

Voici l'intéressante notice que l'Écho de Fourvière, de Lyon, consacre à la mémoire de M. le comte des Garets :

Une belle vie, qui a son digne couronnement dans une sainte mort : voilà, en deux mots, l'histoire simple et enviable de M. le comte Prosper de Garnier des Garets, ancien conseiller général de l'Ain, maire d'Ars depuis quarante-deux ans, chevalier des ordres de Saint Grégoire le Grand et de la Légion d'honneur, qui a rendu son âme à Dieu le 4 janvier, dans la quatre-vingtième année de son âge.

M. des Garets a eu longtemps, sur la terre, un titre qu'il n'a perdu avec la vie : il était l'ami du curé d'Ars.

En arrivant, en 1818, dans cette paroisse, l'une des plus humbles et des plus ignorées du diocèse de Belley, le nouveau pasteur, qui devait la rendre illustre dans le monde entier,fit sa première visite au château, où Mlle d'Ars lui présenta son héritier.

CURÉ D'ARS

"Dans cette maison, répondit M. Vianney, les générations se succèdent, mais c'est toujours la maison du bon Dieu."

M. des Garets, s'est attaché, toute sa vie, à vérifier cette parole, et il a été en cela puissamment aidé par sa pieuse famille, toujours disposée à se mettre au service du vénérable curé, pendant sa vie, et du pèlerinage incessant qui a eu pour but sa personne d'abord, puis ensuite son tombeau.

M. des Garets était vraiment le ministre temporel du saint. Il a tout disposé pour le libre et facile exercice de sa prodigieuse mission. L'ordre et la paix n'ont cessé de régner dans la petite commune confiée à sa garde vigilante. Tous les jours, il avait le bonheur d'entretenir celui autour duquel les foules passaient de longues heures pour en obtenir, à grand'peine, un avis, un regard, une bénédiction. Il a été témoin des miracles opérés par le grand serviteur de Dieu, et lui-même a été l'objet d'une faveur qui fut considérée par ses proches comme surnaturelle.

En 1840, retenu à Trévoux par une pleurésie d'un caractère très-grave, il fut guéri pendant une messe célébrée à Ars, par le saint curé, à son intention.

Il a pris une part active et généreuse à la fondation de la maison si utile des Frères de la Sainte-Famille. M. le curé lui en témoignait souvent sa reconnaissance en lui annonçant que sa récompense serait au ciel.

M. des Garets n'a pas quitté le pauvre chevet du curé d'Ars pendant sa dernière maladie ; il lui a fermé les yeux comme un bon fils, et a reporté sur les zélés missionnaires qui continuent les oeuvres entreprises, toute son affection intelligente et dévouée.

Aussi, les Missionnaires et les Frères l'ont-ils lui-même entouré, à ses derniers moments, de leurs plus tendres soins.

Rien n'était beau comme de voir ce respectable vieillard recevant, sur son fauteuil, les derniers sacrements, avec un calme, une humilité, parfois dans le délire, il priait encore par la force de sa sainte habitude.

Les funérailles ont été des plus touchantes ; pendant deux jours, la population entière était venue prier auprès du corps du vénéré défunt. Une foule, que l'on peut évaluer à un millier de personnes, au nombre desquelles beaucoup d'ecclésiastiques, l'a accompagné au cimetière. Les pompiers ont voulu porter le cercueil, entouré du conseil municipal et d'un grand nombre de maires voisins.

La grand'messe a été chantée par M. Descôtes, supérieur des missionnaires de Pont-d'Ain.

Monseigneur l'évêque de Belley était représenté par son frère et vicaire général, qui est monté en chaire pour donner à cet homme de bien un solennel hommage d'affection et de vénération ...

Extrait : AD85 - Semaine catholique du diocèse de Luçon- 1879

 

Mademoiselle d’Ars[1754-1832] — Châtelaine d’Ars

mademoiselle d ars

Respectée et estimée de tous

On aime à imaginer la première rencontre entre Jean-Marie Vianney, jeune prêtre un peu gauche et intimidé, et Marie-Anne-Colombe Ganier des Garets d’Ars, châtelaine d’Ars respectée et estimée de tous.

C’était en février 1818, peu de temps après l’arrivée de M. Vianney dans sa nouvelle paroisse. Née le 30 juin 1754, vive, femme de caractère mais surtout fervente et respectée, celle que tout le monde appelait ici Mlle d’Ars, avait passé toute la révolution au château, et ce malgré la tourmente. Elle habitait la belle bâtisse du XVIIIe à l’entrée sud du village - propriété de la famille depuis 1592 –, seule avec son valet de chambre, surnommé M. de Saint Phal. À la mort de l’Abbé Déplace, elle avait beaucoup prié pour que Dieu envoie un saint prêtre à Ars. En janvier 1818 elle avait même fait le trajet pour Lyon afin d’intervenir auprès de M. Courbon, vicaire général ; ses prières furent largement exaucées… Monsieur Courbon précisera au jeune Jean-Marie Vianney lors de sa nomination : « Il n’y a pas beaucoup d’amour du Bon Dieu dans cette paroisse, vous y en mettrez. […] La Providence ne vous abandonnera pas. Ars possède un château où il y a une bonne demoiselle aussi charitable que pieuse qui vous aidera de ses deniers et de son influence. Elle me l’a promis ».

Rencontre avec le Saint Curé

De leur première entrevue, on rapporte surtout que le Curé d’Ars, alors simple chapelain, demanda à la châtelaine de reprendre le mobilier de la cure appartenant au château ; il le trouvait trop luxueux à son goût. Très vite une estime réciproque naquit et elle devint vite son grand soutien, sa première pénitente qui assistait chaque matin à sa Messe. « Je n’ai pas connu de prêtre aussi pieux que notre nouveau curé – rapportera-t-elle à son frère le vicomte François – il ne quitte pas l’église, et à l’autel, c’est un séraphin, il est rempli de l’esprit de Dieu… »

Son action

Grâce à son influence, elle entraînera vite d’autres personnes, mais sous la conduite de son curé, elle gravit surtout les degrés de l’intimité avec Dieu, luttant contre la rigueur du jansénisme. M.Vianney l’invita à mettre en œuvre une charité active en lui indiquant les misères cachées, les malades à visiter, les aides discrètes à apporter, l’élan à donner. Son salon devint une sorte d’ouvroir où elle préparait des vêtements de toutes tailles pour les enfants, les personnes âgées ou les plus nécessiteux ; elle payait aussi les loyers manquants, fournissait du bois… Le Curé d’Ars avait en haute estime sa paroissienne du château ; il la considérait comme une sainte et, après sa mort, il fit plusieurs fois son éloge en chaire, soulignant sa dévotion à la Messe quotidienne.

Elle s’éteignit à Noël 1832, s’étant confessée et ayant reçu les derniers sacrements de la main de son saint Curé. Elle fut ensevelie dans le caveau familial près de l’église, puis lorsqu’en 1855 M.Vianney inaugura le nouveau cimetière, il obtiendra que sa bienfaitrice aille reposer dans la nef de l’église, près de la petite chaire des catéchismes.

Article extrait des Annales d’Ars n° 314 [mai-juin 2008].