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Famille du Chevalier Goybet

Saint Louis et Louis VIII le Lion

LOUIS IX OU SAINT LOUIS , FILS DE LOUIS VIII
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le LION
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Les Goybet descendent de louis VIII, père de Louis IX dit Saint Louis . Voir  Des Artois aux Goybet   

Voir site des anciens honneurs héréditaires famille Goybet. Article rédigé par le président de l'héraldique de France Pierre Jaillard Honneurshereditaires/ famille goybet 

Voir également base généalogique Roglo :  Base Roglo


Le règne Glorieux de Louis IX tient beaucoup à son père qui agrandit le royaume et fut un homme épris de religion , notre ascendant par les Artois .


Roi de France. Petit-fils de Philippe Auguste (1165-1223) et grand-père de Philippe Le Bel (1268-1314), Louis IX (1214-1270), plus connu sous le nom de Saint Louis, est l'un des maillons essentiels de l'histoire Capétienne, qui, au fil des siècles, assit la légitimité de l'autorité royale sur la France.
Son règne contribua à fonder l'idée de l'incarnation d'un pouvoir politique et spirituel en un homme singulier et non plus seulement en un Dieu universel. L'idée de justice, profondément associée à sa personne, et les croisades assureront sa postérité spirituelle. Son action politique atténue les excès de la féodalité au profit de la notion d'intérêt général.


LES ANNEES DE REGENCE

Né le 25 avril 1214 à Poissy, le futur monarque est le troisième enfant de Louis VIII(1187-1226) et de Blanche de Castille (1188-1252).



LA VIE ET LA SUCCESSION DE LOUIS VIII



Illustration.



Fils et successeur de Philippe Auguste et d'Isabelle de Hainaut, LOUIS VIII continua la reconquête, commencée par son père, des domaines français du roi d'Angleterre en chassant les Anglais du Poitou (victoire sur Jean sans Terre, le 2 juillet 1214, à La Roche-aux-Moines, près d'Angers).
Il se vit proposer la couronne d’Angleterre par les barons anglais révoltés contre leur roi (1215), couronné roi D’Angleterre et, malgré l'opposition du pape, il entreprit de conquérir l'Angleterre (mai 1216), dans laquelle il échoua (défaite de Lincoln, mai 1217). Il fit néanmoins flotter les bannières Fleurdelysées sur la Tour de Londres et quitta le sol Anglais sans honte avec une indemnité si considérable que le trésor Anglais ne put y faire face.

Malgré l’echec final , ce fut tout de même la grande aventure de sa vie, il a conquis plus des trois quart du Royaume de par delà , il s’est assis sur le trône des Plantagenêts et il a pu imaginer , sans poursuivre de chimères, qu’il serait un jour le premier Roi de France et D’Angleterre. Situation unique dans notre histoire


Il reconquit néanmoins sur les Plantagenêts une partie de la Gascogne et de la Saintonge (1224), puis prépara le rattachement du Languedoc à la Couronne de France en prenant la tête de la croisade contre les Albigeois et en s'emparant d'Avignon (1226). Il prépara ainsi le règne glorieux de son fils.


Avignon et les pénitents gris :
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En ce temps là , les Avignonnais étaient alliés de Raymond VII Comte de Toulouse et protecteur des Albigeois .

Le roi de France Louis VIII Le Lion , père de St Louis , en route pour une nouvelle croisade contre ces derniers, avait levé une armée et se dirigeait dans le Languedoc, fort de l’héritage de Simon de Montfort .

Le seul moyen de franchir le Rhône , à cette époque, était d’emprunter le pont construit à Avignon par St Benezet de 1177 à 1185. C’était le seul existant sur le fleuve entre la mer et Lyon. Les Avignonnais après un accord initial le 6 Juin 1226, changèrent subitement d’attitude . Craignant semble t’il le pillage, ils fermèrent leur porte à l’armée royale.

Devant ce geste, le roi ne tergiversa pas et mis d’autorité le siège à la ville, pour l’obliger à entendre raison. Nous étions en été , la chaleur torride à laquelle étaient habitués les Avignonnais, leurs hautes murailles de protection, leur firent penser qu’ils pourraient tenir tête au souverain.

Ils résistèrent malgré les injonctions du légat du pape , Romain Bonaventure , Cardinal de St- Ange qui lança contre eux un manifeste le 9 Juin 1226. Le monarque s’entêta et durcit sa position, essuyant de lourdes pertes parmi ses croisés, atteint de surcroît par une épidémie qui fit de nombreuses victimes. Les deux camps étaient très éprouvés.
Au bout de trois longs mois de luttes acharnées, bien qu’ayant vainement tenté plusieurs sorties, Avignon capitule, vaincu par la famine, le 12 Septembre 1226. L’avenir leur fera regretter de n’avoir pu tenir plus longtemps, car sous l’effet d’une grosse crue de la Durance, les lieux qu’occupaient les assiégeants furent envahies 5 jours plus tard par les eaux bouillonnantes du fleuve. Résignée et soumise la ville dut se plier aux dures conditions imposées par le Légat apostolique.

 



300 maisons fortes, susceptibles d’abriter des résistants, et les tours établies dans l’enceinte furent rasées. Les remparts en grande partie mise à bat, les fossés comblés par des poutres en bois et les pierres de la muraille, avec interdiction formelle de relever les murs avant 5 ans, condition de plus assujettie à l’approbation de l’église et du roi.
300 otages sont exigés comme contribution de guerre ainsi que : 7000 Marcs d’amende, tous les chevaux de combat, les armes et les machines à projectiles. Pour faire bonne mesure, et sans doute aussi pour préserver ses arrières, LOUIS VIII fit abattre une bonne partie du pont, objet du conflit , ne laissant derrière lui qu’un étroit pont en bois.

Siège d'Avignon

 

Les « Pénitents Gris » d'Avignon affirment que ce fut Louis VIII, roi de France, qui fonda leur royale Confrérie le . Consécutivement à la fin du siège d'Avignon

 

Dans une brochure écrite par un pénitent en 1740, intitulée « institution de la compagnie des Pénitents gris d’Avignon » , se trouve l’explication qui suit :

« Le pieux Monarque LOUIS VIII , voulut célébrer sa victoire en faisant triompher CELUI qu’il en reconnaissait l’auteur. Comme les Albigeois niaient la présence réelle de Jesus Christ dans la sainte Eucharistie , LOUIS VIII pour célébrer la victoire qu’il venait de remporter sur eux voulait faire au Sauveur du Monde une réparation publique des outrages qu’il avait reçu de ces sectaires, dans le sacrement adorable de son autel

Le 14 Septembre de la même année 1226, jour de l’exaltation de la Sainte Croix, fut désigné pour cet acte solennel, et la ville d’Avignon vit le spectacle le plus auguste et le plus touchant qui eût encore paru .

Nicolas de Corbie récemment nommé Eveque d’Avignon, porta le Saint Sacrement à une chapelle bâtie en l’honneur de la Sainte Croix hors les murs de la ville ( ou se trouve actuellement la chapelle des Pénitents Gris ), et puis le roi assista à la procession, revêtu d’un SAC COULEUR DE TERRE, ceint d’une corde, la tête nue et un flambeau à la main, suivi de toute sa cour et d’une multitude innombrable de peuple, qu’attirait la nouveauté de ce spectacle .

Voilà la première origine de cette procession qui se renouvelle tous les 25 Ans et qui se fait avec tant de pompe ».

: « On laissa le Saint Sacrement dans cette chapelle et pendant tout le temps que LOUIS VIII passa encore dans AVIGNON, ce prince alla tous les jours lui rendre de nouveaux hommages
Rien ne résiste à l’exemple : Celui que donne les grands est toujours plus frappant que tout autre
Les habitants d’AVIGNON, imitèrent la piété du Roi , et ceux là même qui s’étaient le plus déclarés en faveur des sectaires, furent les plus empressés d’aller adorer JESUS- CHRIST caché sous les voiles eucharistiques.

Ce concours donna lieu à l’Etablissement d’une DEVOTE COMPAGNIE , sous le titre de PENITENTS GRIS, qu’on nomma aussi la CONFRERIE DES DISCIPLINES ou encore des BATTUS DE LA CROIX , ou les FLAGELLES , parce les confrères allaient tous les Vendredi à la Chapelle de la Croix, réciter les Psaumes de la pénitence, et déchiraient leurs corps par de » sanglantes disciplines, pour expier la faute d’avoir donné retraite à l’erreur .
Le roi se déclara fondateur de cette confrérie ; l’ EVËQUE Nicolas de CORBIE donna des règles aux confrères et le Cardinal Légat les confirma . »

Le Saint Sacrement restera exposé en permanence pendant toute une année, afin que la population satisfasse à la pénitence imposée d’aller réciter les 7 Psaumes tous les Vendredi.

Passé ce délai obligatoire , nombreux furent ce »ux qui voulurent continuer, par pure dévotion , à poursuivre la pénitence. L’Evêque accorda donc , dira l’abbé de Veras « que le TRES HAUT y restera exposé nuit et jour ».

Naquit ainsi l’ADORATION PERPETUELLE , Approuvée par les papes successifs et que les Pénitents Gris ont eu, reconnaissons-le, le mérite de conserver jusqu’à nos jours. Parmi les Pénitents célèbres, nous citerons outre le Roi Fondateur, 3 Papes : JULES II , CLEMENT XIII , CLEMENT XIV, le prince de CONDE : Henri de Bourbon, Guillaume d’Orange, …..


 Rue des_Teinturiers_(Avignon)  et chapelle des pénitents gris


Marié en 1220 à Blanche de Castille, il fut le père de Saint Louis.

 

 


 

Louis VIII, atteint par la dysenterie, mourut au château de Montpensier en novembre 1226



La sœur du futur Louis IX disparaît au moment de sa naissance et son frère aîné, Philippe, quatre ans plus tard, à neuf ans, en 1218.
Unique héritier du trône, Louis est sacré à Reims le 29 novembre et, pour la première fois dans l'histoire capétienne, une reine assure la régence, conformément au testament de Louis VIII et en dépit des réticences des barons. Pour la première fois aussi, un enfant de douze ans succède à son père sans difficulté notable. La preuve est faite que la dynastie capétienne est désormais solidement implantée.


BLANCHE DE CASTILLE


La régente, Blanche de Castille, est la petite-fille d'Aliénor d'Aquitaine. Femme énergique et pieuse, elle a laissé un souvenir mitigé: certes les contemporains reconnaissent ses qualités et son efficacité dans l'exercice du pouvoir, mais ils lui reprochent volontiers l'influence, à leurs yeux excessive, qu'elle a exercée sur son fils. Les historiens d'aujourd'hui nuancent ce jugement et soulignent l'importance du précepteur de Louis et des conseillers de son père dans la formation du jeune souverain.


LOUIS IX DIT SAINT LOUIS : UNE PERSONNALITE COMPLEXE


Mince, de haute taille mais de santé fragile, le roi est blond et élégant. Son caractère est volontiers emporté et il a le sentiment très vif de son autorité. S'il écoute sa mère, c'est parce qu'il est convaincu de la pertinence de ses conseils plutôt que par docilité. Peu expansif dans ses témoignages d'affection, il semble avoir été très attaché à Marguerite de Provence, qu'il épouse le 27 mai 1234, alors qu'il vient d'atteindre sa majorité. Le couple aura onze enfants; le roi restera toujours attentif à leur éducation. Il demeure également proche de ses frères: Robert, à qui il confie l'Artois; Alphonse, nanti de l'apanage du Poitou et soutien efficace; Charles, enfin, installé en Anjou et qu'il doit, à plusieurs reprises, rappeler à l'obéissance.
Des élans spirituels
Le roi apparaît comme un homme dont la dévotion répond aux aspirations spirituelles du XIII e siècle. Il prie chaque jour, est assidu à la messe et communie lors des grandes fêtes. Fortement inspiré par les ordres mendiants - le souverain apprécie la compagnie des dominicains et des franciscains -, il est un auditeur passionné de sermons. Il aime citer des exemples et des anecdotes qui lui permettent d'affirmer sa foi. Sa piété s'appuie sur les œuvres, sur des aumônes généreuses, comme sur la participation aux travaux de construction de l'abbaye de Royaumont, fondée grâce à un legs de son père. Louis est également très attaché aux reliques: en 1239, il rachète aux Vénitiens celles de la Passion (couronne d'épines, clou du Christ en croix), que ces derniers avaient reçues en gage de Baudouin II; afin de leur donner un cadre digne d'elles, il fait construire entre 1241 et 1248 la Sainte-Chapelle, à Paris.

 




LE ROI DANS SON ROYAUME


Louis VIII a laissé un domaine royal certes agrandi, mais amputé des différents apanages prélevés pour ses fils. Blanche de Castille et le jeune roi - qui laisse à sa mère la conduite des affaires au moins jusqu'en 1242 - doivent ainsi faire face à des révoltes de barons dès 1226, et toute la première partie du règne jusqu'à la croisade est occupée par le souci de mater les rébellions - en particulier celle de Pierre Mauclerc, duc de Bretagne - et de consolider le pouvoir royal. Louis se montre bon guerrier et habile stratège. Avec ses propres méthodes, il poursuit l'effort d'unification du territoire français entrepris par ses prédécesseurs.
La soumission du Languedoc
Entre 1209 et 1229, la situation en pays cathare est préoccupante, tout comme l'attitude du comte Raimond VII de Toulouse. Finalement, après la croisade contre les albigeois, le traité de Lorris (1243) confirme la soumission du Languedoc et couronne de succès la lutte contre l'hérésie, entreprise depuis 1229. Cette victoire de Louis IX consacre, avec la présence royale dans le Midi, la ruine de la culture d'oc. Le traité de Paris La question principale est celle des relations avec le roi d'Angleterre, Henri III, qui avait apporté son soutien à la révolte dans le Sud-Ouest. Lors du traité de Paris (28 mai 1258, ratifié en décembre 1259), Louis IX rend à Henri III une partie des domaines qu'il réclamait dans les diocèses de Limoges, de Cahors et de Périgueux, et dont la possession n'avait jamais été clairement définie. A cela s'ajoute la promesse de la partie de la Saintonge, au sud de la Charente, qui devait revenir à Henri III à la mort d'Alphonse de Poitiers. En échange, Henri III reconnaît l'appartenance à la couronne de France de la Normandie, de l'Anjou, de la Touraine, du Maine et du Poitou. Louis peut considérer que les clauses, âprement discutées, du traité instaurent une entente durable entre la France et l'Angleterre.
Le traité de Corbeil
Dans le même esprit que pour le traité de Paris, Louis IX signe en 1258 le traité de Corbeil avec le roi d'Aragon et renonce à ses droits sur le Roussillon et Barcelone, tandis que le roi d'Aragon abandonne toute prétention sur la Provence et le Languedoc, Narbonne exceptée. Par son mariage avec Marguerite de Provence, le souverain avait acquis un droit de regard sur la France du Sud et ouvrait ainsi de nouvelles perspectives à la monarchie capétienne.

 

 

 

Illustration.


Saint-Louis



L'OEUVRE INTERIEURE



Louis IX cherche à exercer un gouvernement efficace et multiplie à cet effet les ordonnances royales. Il associe les barons à cette entreprise et développe son administration.

Les officiers royaux

Une mesure essentielle concerne les officiers royaux: des enquêteurs sont envoyés en province, et des baillis établis dans des circonscriptions. A Paris, le parlement, spécialisé dans les actions judiciaires, et la Cour des comptes, chargée des finances, redoublent d'activité. A son retour de croisade, le roi affirme davantage encore son souci de justice, et les ordonnances de 1254 et de 1256 définissent les devoirs et les procédures de contrôle des officiers royaux.


Les mesures monétaires

C'est dans le sens d'un affermissement des prérogatives royales que s'inscrivent les ordonnances de 1263 et de 1265: désormais, la monnaie royale jouit d'un cours forcé sur tout le royaume, et dès 1266 on frappe deux nouvelles monnaies: un gros d'argent et une pièce d'or. Le règne de Louis devient celui de la «bonne monnaie» qu'évoqueront avec nostalgie les générations suivantes. Ces décisions, qui ne furent pas populaires chez les barons, répondent à un souci d'ordre moral tout en affirmant la supériorité du pouvoir royal. Et c'est bien là l'originalité du règne de Louis IX: la combinaison de la spiritualité et de l'intérêt du royaume, en l'occurrence celui de la monarchie.
La symbolique du pouvoir
Souverain convaincu de la dignité royale et des devoirs inhérents à sa charge, Louis IX a développé toute une symbolique du pouvoir. Ainsi organise-t-il la nécropole royale à Saint-Denis après 1239: dans le chœur reconstruit de l'abbatiale apparaissent exclusivement les tombeaux des rois et des reines ayant régné sur la France depuis les Carolingiens témoins de la supériorité du sang royal et de la continuité des dynasties. C'est également au nom de cette très haute idée de la fonction royale que le roi conduit ses relations avec les autres souverains, se refusant à soutenir le pape contre l'empereur Frederic II (1194-1250) ou les barons anglais en révolte contre Henri III.


LE ROI CROISE


Lorsque Louis monte sur le trône, l’idéal de croisade qui avait marqué les deux siècles précédents s'est fortement affaibli. En Terre sainte, les positions sont désormais fixées; aucun appel à l'aide ne vient d'Orient et il ne semble pas que puisse à nouveau se lever un mouvement comparable à l'élan enthousiaste des premières croisades. En 1239-1240 pourtant, les barons menés par Thibaud de Champagne (1201-1253) tentent une expédition, mais elle se révèle désastreuse. En fait, la décision de partir relève de Louis seul.


La VIIe croisade

En décembre 1244, à la suite d'une grave maladie, le roi fait le vœu personnel de se croiser. Aucune remontrance de son entourage ne parvient à le détourner de son projet, quelles que soient les inquiétudes que suscite une inévitable régence.

Les préparatifs

Le pape Innocent IV (1195-1254) réunit à Lyon un concile qui se tient en août 1245 et envoie un légat prêcher la croisade. Louis va consacrer trois ans à préparer son expédition - il fait construire le port d'Aigues-Mortes - et à réorganiser son administration. En 1247, une grande enquête est confiée à des moines mendiants pour relever toutes les injustices commises auprès des populations et y porter remède. Le roi se montre aussi soucieux d'assurer la paix intérieure que la paix extérieure. Espérant convaincre les Mongols de l'intérêt d'une alliance militaire contre les sarrasins, il leur envoie une ambassade menée par André de Longjumeau.


L'échec de la conquête d'Egypte

Le roi, accompagné de son épouse, de son frère Charles d'Anjou (1226-1285) et du légat pontifical, quitte le royaume le 25 août 1248, laissant la régence à Blanche de Castille. Il a été convenu de diriger l'attaque vers l’Egypte et l'armée royale débarque près de Damiette après avoir fait étape à Chypre. Pour des raisons qui tiennent au choix du terrain et à la division des forces occidentales, et en dépit du succès initial de la prise de Damiette, l'expédition est un échec certain: le roi est fait prisonnier à Mansourah le 5 avril 1250. Avec l'aide de son épouse, qui tient Damiette, Louis négocie sa rançon et celle de ses chevaliers (Damiette et 500'000 livres sont offertes au sultan d'Egypte) et obtient une trêve de dix ans avec l'Egypte.


Le retour

Louis ne rentre pas pour autant immédiatement en France et aide les villes chrétiennes - Jaffa, Sidon, Acre - à renforcer leur défense et leur administration. Ce n'est qu'après avoir appris la mort de sa mère (Blanche de Castille s'éteint en décembre 1252, mais la nouvelle ne parvient aux croisés qu'au printemps 1253) que le roi accepte de rentrer en France.


L'esprit de pénitence

Le roi et son armée entrent à Paris le 7 septembre 1254, après six années d'absence. Très affecté par son échec en Orient, qu'il interprète comme la punition de ses péchés, Louis va s'efforcer de réformer sa vie et son royaume dans un esprit pénitentiel qui ne le quittera plus jusqu'à sa mort.


Les grandes ordonnances

Si la première partie du règne a permis de distinguer la sphère royale du système féodal, cette dernière période souligne encore plus profondément l'identification d'un homme à la fonction suprême de roi agissant dans l'intérêt du bien commun. C'est de cette époque que datent les grandes ordonnances: celle de 1254, qui interdit les jeux de hasard et d'argent; celle de 1258, contre les Juifs; et d'autres, qui interdisent le duel judiciaire, la prostitution et le blasphème. Enfin, en 1262, une ordonnance confirme la tutelle royale sur les villes.


La VIIIe croisade

 



N'abandonnant pas l'espoir de prendre sa revanche en Terre sainte, le roi prépare la VIII eme croisade qui, en 1270, se dirige vers Tunis. Lors du siège de la ville, l'armée est décimée par la peste, qui emporte Louis le 25 août. Charles d'Anjou ramène en France, avec son armée, le corps du roi, qui sera enterré à Saint-Denis auprès de ses ancêtres.

 

 



BILAN DU REGNE


Un bilan positif
Louis IX a connu des échecs indiscutables, dont les plus flagrants sont ceux des croisades. Il a toutefois bénéficié d'une estime générale, qui tenait autant à la sagesse de ses ambitions (s'il refuse pour ses frères la couronne d'Allemagne en 1240, puis celle de Sicile en 1253, il l'acceptera finalement en 1266) qu'au rôle de défenseur de la paix et d'arbitre impartial qu'il a accepté de jouer entre les grands de son royaume, auprès de ses sujets et dans les affaires européennes. Son règne, marqué par la prospérité, la paix et le souci de justice, laissera un souvenir nostalgique aux générations suivantes («le bon temps Monseigneur Saint Louis»), qui connaîtront des temps difficiles.


LA CANONISATION


Aussitôt après sa mort, Louis IX apparaît comme un saint aux yeux de son entourage et de ses sujets. Aussi, dès 1272, une demande de canonisation est déposée auprès du pape. En 1278, Nicolas III ordonne une enquête, et c'est pendant le pontificat de Boniface VIII, en 1297, qu'est accordée la canonisation. Cette décision répond à un souci politique et sert les intérêts de la monarchie capétienne, fière de compter désormais un saint dans ses rangs. Tout en reconnaissant les vertus du roi, l'Eglise a surtout voulu sanctifier un laïc, un homme de son temps qui a su mener sans ostentation une vie édifiante. C'est ainsi que passe à la postérité l'image de Saint Louis, roi juste et pieux.


Un vendredi saint , Saint Louis, qui réside dans son château de Compiègne et visite pieds nus les églises de la ville rencontre dans une rue un lépreux. Il traverse la rue en mettant un pied dans l’eau boueuse et froide au milieu de la rue et arrive devant le ‘mesel’ lui donne l’aumône et baise sa main .
Les assistants se signent et se disent l’un à l’autre : « regardez ce que le roi a fait : il a baisé la main du ‘ Mésel ‘

Rien d’étonnant si cette conduite trouve un écho dans le sermon de Boniface VIII du 6 Aout 1297, puis dans la bulle de canonisation. Dans le sermon, le pape le rappelle :

Le roi, pieux médecin de ce lépreux, le visita souvent et le servit humblement, en essuyant soigneusement le pus de ses ulcères et en lui procurant de ses mains le manger et le boire.
Ces choses et d’autres, il les accomplit habituellement dans les maisons-Dieu et les léproseries.
Dans sa bulle Boniface cite « Les visites que le roi faisait personnellement à des malades et à des infirmes dans divers monastères et hôpitaux ».


La dévotion au Christ crucifié et à la Croix a conduit Saint Louis à parcourir lui-même le chemin du sacrifice : pénitent de cette pénitence supérieure à toute autre, la croisade, tourmenté par la maladie, la défaite, la prison, il est parvenu à sa seconde croisade au martyre.
Roi s’autosacrifiant – un des aspects de la royauté sacrée dans diverses sociétés- Roi–hostie, il parvient au terme d’une longue agonie à la gràce de mourir, à l’image de jésus.

Ce saint est donc finalement un Roi-modèle par la souffrance. Gràce à elle, il met la royauté au-dessus et au-delà de tous les avatars. Plus que ses victoires, plus que ses richesses, ce qui fait sa gloire pour ses contemporains, c’est son comportement dans la maladie, la prison, l’échec, le deuil. Roi Christ, ce souvenir extraordinaire qui réunit en un mélange indissociable sens politique et sentiment religieux a fait de la souffrance l’instrument d’un salut personnel en même temps que d’une réussite politique.


Bibliographie :

-De la porte Limbert au Portail Peint de Marc Maynegre Typof7 (1991)
-Louis VIII le Lion de Jacques Choffel Editions Lanore (1983)
-Le site de l’histoire ‘Hachette’
-Saint Louis de Jacques Le Goff Gallimard 1996.