Famille du Chevalier Goybet

Die besten trupen in der welt

DANS LES VOSGES MEURENT LES DIABLES BLEUS
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Extraits du livre de Jean mabire consacré aux chasseurs alpins ou est cité Mariano Goybet alors lieutenant colonel de chasseurs alpins .
Presse de la cité

Guerre de 14-18

la tête des Faux
Observatoire prodigieux au dessus du col du bonhomme, sur le versant occidental des vosges.
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Le mois de Novembre a été epouvantable . Les couches de neige successives s'entassent sur le sommet et forment avec les arbres et les rochers un veritable blockhaus naturel.
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Résumé :
Les Allemands perdent leur position au sommet après un dur combat et se réfugient sur la contre pente. fin du résumé


Les Allemands dès le lendemain de la prise de l'observatoire, réagissent par un épouvantable tir de mortiers. Les torpilles s'abattent en pluie sérrée. Moins serrée quand même que les flocons de neige qui voltigent dans le brouillard. Le vent souffle et hurle. Les alpins se terrent dans des trous qu'ils recouvrent de quelques branches. Le combat continue.
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Les pentes enneigées de la tête-des-faux sont terribles à grimper. Et les allemands se pressent de plus en plus nombreux. Maintenant, on entend un cri, rythmé par des centaines de poitrines : - Kaiserbefehl !
Cet ordre de l'empereur, c'est de se ruer à l'assaut dans la nuit et la neige, de franchir les premieres lignes dévastées, de foncer, droit devant soi, vers le sommet de la tête de faux et son "Sphinx" que viennent fouetter des rafales de balles traçantes au point de nettoyer le granit de la glace et de lui rendre son brillant rose.

Le capitaine Touchon répond aux hurlements de l'ennemi :
- Vous ne passez pas !
Les insultes fusent dans les deux camps, Parfois le cri de paix devient un cri de guerre Les dauphinois contre-attaquent en hurlant à leur tour :
- Noel, Noel !
Etendu, la cuisse brisée, entre les Allemands et ses camarades qui se fusillent à quelques metres, le chasseur Mallier chante la marseillaise, puis il crie :
- Les voila ! Mais tirez donc !
Et puis il reprend :

qu'un sang impur abreuve nos sillons

Il mourra totalement vidé de son sang, peu avant l'aube Que cette nuit est longue à finir ! La confusion devient extreme Perdu, un agent de liaison, qui amène des cartouches à ses camarades des premieres lignes, les offre à deux Allemands tapis derriere un Rocher :
- Danke schon....
- Merde alors !

L'estafette comprend son erreur et abat les ennemis de deux coups de revolver à bout portant.
Le capitaine Touchon se dirige vers un petit groupe qui tiraille, totalement isolé, en tête de toute sa compagnie . Il rampe vers ses Alpins, sans lâcher la bouteille de Champagne qu'il destinait à son reveillon. On casse le goulot sur une pierre, et chacun boit une large rasade avant de reprendre son fusil.

Pendant une heure interminable, les Alpins de la compagnie attaquée vont tenir seuls. Puis une section de renfort arrive, à bout de souffle. Jamais ils n 'ont si vite escaladé les pentes de la tête-des-faux. Son Chef sera premier tué.
Le combat continue. Par trois fois, les Allemands attaquent et par trois fois, ils seront repoussés.

Un nouveau venu sur la ligne de feu. C'est le chef du bataillon, le lieutenant colonel Goybet ( mariano).
- Je vous amène encore une section de renfort.
Cette fois les assaillants refluent. Et soudain, le caporal Crampe se lève, entraine les survivants de sa compagnie et dévale la pente du côté ennemi, criant à son chef, dans le jour gris qui se lève enfin :
- Je vais faire des prisonniers, mon capitaine.

Des prisonniers ? Il y en aura quelques dizaines. Ce sont des chasseurs mecklembourgeois coiffés d'un shako de cuir noir. Presque tous portent autour du fourreau de leur baÏonnette une dragonne verte.
Le capitaine Touchon récupère ces attributs.
- Vous voulez en faire des trophés ? demande le lieutenant artilleur Chabert.
- Non, pas des trophés, mais des galons pour mes chasseurs qui vont être nommés caporaux après l'accrochage de cette nuit.

Ainsi, pour la premiere fois de la guerre, des galons verts vont remplacer les galons jonquille du temps de paix trop visibles sur les tenues sombres.

Les prisonniers Allemands, désarmés sont regroupés devant le poste de commandement de la tête-des-faux, au pied du "sphinx".
Quelques chasseurs, légerement blessés, les conduiront dans la vallée, vers le village de Fraise où se trouve la base arrière.
Au moment ou arrivent les hommes qui vont les emmener, tous les prisonniers se figent au garde-à-vous. Intrigué, le capitaine Touchon demande à un adjudant ennemi.
- Pourquoi ce geste, Feldwebel ?
Le sous officier répond, avec un geste du menton en directon des Alpins, qui s'avancent vers ses camarades prisonniers :

- Die besten Truppen in der Welt
"les meilleures troupes du monde"

Est il meilleur jugement que celui d'un tel ennemi dont tout un bataillon vient d'être repoussé par une seule compagnie de chasseurs alpins ?